« On ne peut pas comprendre la Belgique en ne lisant que les médias francophones. »
([DaarDaar] 2025-04-01 (DaarDaar))
- Reference: 2025-04_vlcsnap-2025-04-16-18h10m14s032-255x170
- News link: https://daardaar.be/daardaar/on-ne-peut-pas-comprendre-la-belgique-en-ne-lisant-que-les-medias-francophones/
- Source link:
Aubry Touriel : Pour toi, la Flandre, c’est quoi ?
Alain Gerlache: « La Flandre c’est d’abord un voisin. Comme nous avons d’autres voisins, il y a aussi la Flandre à côté de Bruxelles et de la Wallonie.
Mais, c’est un voisin avec qui on a extrêmement développé dans le temps toute une série de contacts. On a des différences, mais on a aussi un passé commun.
Le nom « wallon » vient d’ailleurs d’un vieux mot germanique qui signifie les peuplades qui vivent à côté des peuplades germaniques. Donc, quelque part, le mot « wallon », c’est un mot flamand. »
A.T.: Quelle expression néerlandaise t’amuse ?
« Il y en a tellement. Le néerlandais est une langue où il y a beaucoup d’expressions typiques, un peu comme en wallon. On y retrouve des expressions qui sentent le terroir et qui ont une histoire.
Par exemple, pour dire qu’une affaire a été tranchée, on va dire « de kogel is door de kerk ». La balle a traversé l’église. C’est toute une histoire dont vous avez parlé.
Voilà, c’est un bel exemple et ça rend quand même toute sa saveur à la langue.
C’est ça que j’aime bien. »
A.T. Pourquoi est-ce important de s’informer de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière linguistique?
« On vit dans un même pays avec les Flamands. On partage non seulement une histoire, mais aussi tout a un destin commun.
Pas seulement avec les Flamands, avec tous les peuples européens, tous les pays européens.
On s’en rend particulièrement compte aujourd’hui.
Notamment, en Belgique, avec le temps, il y a un certain nombre d’incompréhensions de préjugés et de clichés qui se sont développés. J’ai d’ailleurs écrit un bouquin à ce sujet.
C’est important de dépasser tout ça et d’essayer de se comprendre. Pas pour essayer de dire que, dans le fond, on est tous d’accord sur tout. Mais, au moins, savoir vraiment ce que les autres pensent ça, c’est important. »
[1][Vidéo] 60 ans après: comment est née la frontière linguistique ?
A.T.: Quel projet DaarDaar devrait-il réaliser dans les 10 prochaines années ?
« Un projet comme DaarDaar doit s’adresser à tous les Belges. Flamands, Bruxellois, francophones, germanophones, Wallons, etc. Il faut vraiment que ce soit un lieu de rencontre au-delà de la presse des idées.
Si on fait un pont, ce n’est pas uniquement pour que les gens aillent d’un point A à un point B, sur l’autre rive. Mais aussi pour que
les gens d’un point B puissent aller au point A.
« Il faut que DaarDaar soit un projet partagé avec la Flandre. Ce n’est pas simple, mais ça vaut la peine d’essayer d’y arriver. »
Il faut donc évidemment que ce soit un projet partagé avec la Flandre. C’est ça qui est essentiel. Ce n’est pas simple.
Ce n’est pas un hasard que ce n’est pas simple. Mais ça vaut la peine d’essayer d’y arriver. »
A.T. Pourquoi soutenir DaarDaar ?
« On ne peut pas lire un livre en regardant uniquement les pages impaires. Pour comprendre un bouquin, il faut lire les pages paires et impaires.
Donc ne lire que la presse et ne s’intéresser qu’à ce que disent les médias francophones, ce n’est que la moitié de l’histoire.
Pour bien comprendre la Belgique, il faut lire les pages paires et impaires, les francophones et les néerlandophones. »