La Flandre part en guerre contre la «masculinité toxique»
([Société] 2025-04-01 (Gazet van Antwerpen))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/la-flandre-part-en-guerre-contre-la-masculinite-toxique/
- Source link: https://www.standaard.be/binnenland/hoe-dijk-je-toxische-mannelijkheid-in-en-is-er-echt-een-toename-van-vrouwenhaat/53564184.html
« Ces dernières années, nous observons une recrudescence préoccupante de la haine à l’égard des femmes », déclare la ministre flamande de la Justice, Zuhal Demir (N-VA). « Cette évolution se manifeste, par exemple, dans les écoles, où certains garçons se permettent des remarques déplacées envers les filles, sous prétexte qu’elles portent une jupe courte ou ne portent pas le voile. »
Le phénomène peut aller bien plus loin. Avec des figures comme Andrew Tate — influenceur américain aux discours misogynes —, la frontière devient floue entre islamisme, culture de rue et extrême droite. « C’est une combinaison explosive, qui ne fera que se complexifier dans les années à venir », prévient Demir.
D’ici septembre, elle souhaite présenter un nouveau plan d’action contre la radicalisation, en collaboration avec ses collègues flamandes de l’Intérieur, Hilde Crevits (CD&V), et du Bien-Être, Caroline Gennez (Vooruit). À leurs yeux, la situation a radicalement changé depuis la publication du précédent plan en 2020. Un état des lieux, déjà transmis par leurs cabinets, indique que la menace la plus importante aujourd’hui provient d’acteurs isolés — principalement des hommes — n’appartenant à aucun réseau structuré. Le rapport gouvernemental évoque même une « masculinité toxique en expansion constante ».
À relire
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Dans son analyse, l’OCAM ne désigne pas explicitement la masculinité toxique comme une menace en soi. Selon l’organisme, 55 % des alertes sont encore liées à l’extrémisme islamiste, qui reste « la tendance idéologique dominante ». L’extrême droite ne représente que 5 % des signalements, l’extrême gauche à peine 1 %. Le nombre total d’alertes a d’ailleurs diminué en 2024, après une forte poussée fin 2023 liée à la guerre à Gaza. C’est la communauté juive qui reste la plus souvent visée.
« La masculinité toxique est sans aucun doute une nouvelle tendance à surveiller, reconnaît Kevin Volon, porte-parole de l’OCAM, mais ce n’est pas la principale menace. Le djihadisme reste de loin plus préoccupant que ce qui se passe dans la manosphère. » Il précise ne pas voir de lien direct entre misogynie et radicalisme islamiste : « Ce lien se trouve plutôt du côté de l’extrême droite. »
Le rapport du gouvernement flamand précise aussi que les dynamiques de radicalisation violente sont de plus en plus difficilement catégorisables et souligne un point commun entre le djihadisme, l’extrême droite et la « culture de rue » : la haine envers les femmes. Cette analyse s’appuie notamment sur le travail de l’asbl Ceapire, active dans le domaine de la radicalisation et de la cohésion sociale. Selon leurs observations, « la culture de rue est empreinte par une vraie culture masculiniste, où la femme est systématiquement rabaissée et exclue de la société, dont elle ne fait pas partie intégrante. » On retrouve les mêmes mécanismes : afficher sa virilité, forcer le respect, devenir riche, vite et facilement ; autant de ressorts qui peuvent conduire vers la criminalité, notamment le trafic de drogue.
Le futur plan d’action mettra l’accent sur les valeurs partagées, la tolérance, le vivre-ensemble et le renforcement de la résilience des citoyens, en particulier chez les jeunes. Mais sur le terrain, rien n’est encore défini.
« C’est justement ce que nous devons construire », reconnaît Caroline Gennez, qui entend miser sur l’aide à la jeunesse. Le rapport est formel : le nombre de mineurs impliqués dans des processus de radicalisation violente est alarmant. En 2024, le plus jeune suspect interpellé avait à peine 13 ans. Et près d’un tiers des individus ayant projeté un attentat ces trois dernières années n’étaient pas majeurs. Pour Gennez, une partie de l’explication se trouve du côté des réseaux sociaux, « où les jeunes sont exposés très tôt à des idéologies extrêmes ».
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Le phénomène peut aller bien plus loin. Avec des figures comme Andrew Tate — influenceur américain aux discours misogynes —, la frontière devient floue entre islamisme, culture de rue et extrême droite. « C’est une combinaison explosive, qui ne fera que se complexifier dans les années à venir », prévient Demir.
D’ici septembre, elle souhaite présenter un nouveau plan d’action contre la radicalisation, en collaboration avec ses collègues flamandes de l’Intérieur, Hilde Crevits (CD&V), et du Bien-Être, Caroline Gennez (Vooruit). À leurs yeux, la situation a radicalement changé depuis la publication du précédent plan en 2020. Un état des lieux, déjà transmis par leurs cabinets, indique que la menace la plus importante aujourd’hui provient d’acteurs isolés — principalement des hommes — n’appartenant à aucun réseau structuré. Le rapport gouvernemental évoque même une « masculinité toxique en expansion constante ».
À relire
[1]Décolletés et jambes dénudées: revoilà les nuisances phallocrates
Plongée dans la « manosphère »
Dans son analyse, l’OCAM ne désigne pas explicitement la masculinité toxique comme une menace en soi. Selon l’organisme, 55 % des alertes sont encore liées à l’extrémisme islamiste, qui reste « la tendance idéologique dominante ». L’extrême droite ne représente que 5 % des signalements, l’extrême gauche à peine 1 %. Le nombre total d’alertes a d’ailleurs diminué en 2024, après une forte poussée fin 2023 liée à la guerre à Gaza. C’est la communauté juive qui reste la plus souvent visée.
« La masculinité toxique est sans aucun doute une nouvelle tendance à surveiller, reconnaît Kevin Volon, porte-parole de l’OCAM, mais ce n’est pas la principale menace. Le djihadisme reste de loin plus préoccupant que ce qui se passe dans la manosphère. » Il précise ne pas voir de lien direct entre misogynie et radicalisme islamiste : « Ce lien se trouve plutôt du côté de l’extrême droite. »
Le rapport du gouvernement flamand précise aussi que les dynamiques de radicalisation violente sont de plus en plus difficilement catégorisables et souligne un point commun entre le djihadisme, l’extrême droite et la « culture de rue » : la haine envers les femmes. Cette analyse s’appuie notamment sur le travail de l’asbl Ceapire, active dans le domaine de la radicalisation et de la cohésion sociale. Selon leurs observations, « la culture de rue est empreinte par une vraie culture masculiniste, où la femme est systématiquement rabaissée et exclue de la société, dont elle ne fait pas partie intégrante. » On retrouve les mêmes mécanismes : afficher sa virilité, forcer le respect, devenir riche, vite et facilement ; autant de ressorts qui peuvent conduire vers la criminalité, notamment le trafic de drogue.
Réseaux sociaux
Le futur plan d’action mettra l’accent sur les valeurs partagées, la tolérance, le vivre-ensemble et le renforcement de la résilience des citoyens, en particulier chez les jeunes. Mais sur le terrain, rien n’est encore défini.
« C’est justement ce que nous devons construire », reconnaît Caroline Gennez, qui entend miser sur l’aide à la jeunesse. Le rapport est formel : le nombre de mineurs impliqués dans des processus de radicalisation violente est alarmant. En 2024, le plus jeune suspect interpellé avait à peine 13 ans. Et près d’un tiers des individus ayant projeté un attentat ces trois dernières années n’étaient pas majeurs. Pour Gennez, une partie de l’explication se trouve du côté des réseaux sociaux, « où les jeunes sont exposés très tôt à des idéologies extrêmes ».
À relire
[2]Mère de famille ch. emploi idéal
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/decolletes-et-jambes-denudees-revoila-les-nuisances-phallocrates/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/mere-de-famille-ch-emploi-ideal/