Les Flamands comprennent les grévistes, beaucoup moins leurs actions
([Politique, Société] 2025-04-01 (Het Nieuwsblad))
- Reference: 2025-04_Belgaimage-110318083-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/flamands-grevistes-actions/
- Source link: https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20250330_97565908
Beaucoup moins de trains, de trams et de bus que d’ordinaire. Les aéroports paralysés. Les sacs-poubelle qui restent sur le trottoir. Des supermarchés fermés, de nombreuses écoles également. Des pilotes, des agents et des facteurs en grève. Et bon nombre d’entreprises à l’arrêt.
L’annonce de la grève générale a beau dater d’il y a quatre mois, près d’une personne sur quatre s’est encore dite surprise ce lundi. Chez les moins de 24 ans, c’était même la moitié qui n’était pas au courant, comme en atteste un sondage commandité par Het Nieuwsblad à Ipsos. Pourtant, cette dernière catégorie dit ressentir davantage que les autres tranches d’âge les conséquences négatives de cette grève.
La grande majorité des répondants comprennent les raisons de l’action syndicale. En effet, soixante-huit pour cent des personnes interrogées déclarent que l’Arizona économise trop sur le dos des Flamands. « Un son de cloche qui revient du terrain aussi : le message passe auprès des travailleurs, affirme Ann Vermorgen, présidente de la CSC. Si j’étais au gouvernement, ces chiffres m’inquiéteraient. Les gens sont en train de perdre leur confiance vis-à-vis du politique. Je suis moi-même inquiète, car on ne peut pas dire que les calculs du gouvernement soient vraiment irréprochables. Il faudra s’attendre à d’autres économies plus tard dans la législature. »
Mais la grève permet-elle de faire face efficacement à ces inquiétudes ? Le débat est pour le moins ouvert. Les inquiétudes liées aux économies font davantage l’unanimité que la grève elle-même. À peine la moitié des sondés (48,4 pour cent) affichent leur compréhension pour le mouvement de grève.
« En soi, c’est un chiffre relativement haut, estime Vermorgen, car cette grève survient après plusieurs mois d’autres actions. Si on y ajoute les grèves des petits syndicats du rail… 48,4 pour cent, c’est un chiffre plutôt élevé. »
A relire
[1]Une grève générale? Pas maintenant, chers syndicats, pas maintenant !
Pourquoi y a-t-il moins de gens qui comprennent le mouvement de grève que de personnes inquiètes ? Parce qu’une grève n’aura de toute façon aucun impact, affirment 77 pour cent des sondés. Septante-quatre pour cent d’entre eux jugent en effet qu’il y a trop de grèves.
« Évidemment que les choses ne vont pas changer du jour au lendemain après le 31 mars, réagit Ann Vermorgen. Il faut faire preuve de patience, c’est une question de persévérance. Nos actions ne se limitent pas à des grèves, loin de là. Nous informons les travailleurs sur le terrain, nous les confrontons à des vérités qui font mal. Certains, au gouvernement, pensent qu’ils nous auront à l’usure. Mais ils se mettent le doigt dans l’œil, car nous n’allons pas nous laisser faire. Nous continuerons à mener nos actions, et elles auront un impact. »
La présidente de la CSC entrevoit déjà certains signes : « Vous avez vu cette petite vidéo du ministre Jan Jambon, avec ses mots d’apaisement et ses belles paroles ? Par ce genre de vidéos, les politiciens avouent leur malaise. Ils espèrent calmer les esprits. Ils veulent réaliser des économies pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants ? Eh bien nous, c’est aussi pour eux que nous faisons grève ! Les jeunes qui entrent sur le marché du travail aujourd’hui savent déjà qu’ils vont devoir travailler plus longtemps et plus dur pour une pension revue à la baisse. »
« J’ai aussi écouté attentivement ce que Jambon ne dit pas dans sa vidéo, ajoute Ann Vermorgen. Par exemple, il ne parle pas de l’effet du chômage temporaire sur la pension. Lorsque nous expliquons de quoi il retourne, les gens sont inquiets et en colère. Les répercussions sur les malades de longue durée, sur les femmes touchées par un malus pension… Ce sont des préoccupations que le gouvernement devra prendre au sérieux. »
Les résultats de notre sondage indiquent par ailleurs que ce sont surtout les plus de 65 ans qui trouvent qu’il y a trop de grèves. Dans cette tranche d’âge, ils sont plus de 80 pour cent, contre 68 pour cent seulement chez les 45 à 54 ans. Les plus de 65 ans sont aussi ceux qui comprennent le moins les inquiétudes des grévistes (35 pour cent), et qui sont les moins convaincus que des grèves auront un impact sur la politique.
A relire
[2]Syndicalisme en Flandre: une étude aux résultats suprenants
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/une-greve-generale-pas-maintenant-chers-syndicats-pas-maintenant/
[2] https://daardaar.be/rubriques/syndicats-en-flandre/
L’annonce de la grève générale a beau dater d’il y a quatre mois, près d’une personne sur quatre s’est encore dite surprise ce lundi. Chez les moins de 24 ans, c’était même la moitié qui n’était pas au courant, comme en atteste un sondage commandité par Het Nieuwsblad à Ipsos. Pourtant, cette dernière catégorie dit ressentir davantage que les autres tranches d’âge les conséquences négatives de cette grève.
La grande majorité des répondants comprennent les raisons de l’action syndicale. En effet, soixante-huit pour cent des personnes interrogées déclarent que l’Arizona économise trop sur le dos des Flamands. « Un son de cloche qui revient du terrain aussi : le message passe auprès des travailleurs, affirme Ann Vermorgen, présidente de la CSC. Si j’étais au gouvernement, ces chiffres m’inquiéteraient. Les gens sont en train de perdre leur confiance vis-à-vis du politique. Je suis moi-même inquiète, car on ne peut pas dire que les calculs du gouvernement soient vraiment irréprochables. Il faudra s’attendre à d’autres économies plus tard dans la législature. »
Mais la grève permet-elle de faire face efficacement à ces inquiétudes ? Le débat est pour le moins ouvert. Les inquiétudes liées aux économies font davantage l’unanimité que la grève elle-même. À peine la moitié des sondés (48,4 pour cent) affichent leur compréhension pour le mouvement de grève.
« En soi, c’est un chiffre relativement haut, estime Vermorgen, car cette grève survient après plusieurs mois d’autres actions. Si on y ajoute les grèves des petits syndicats du rail… 48,4 pour cent, c’est un chiffre plutôt élevé. »
A relire
[1]Une grève générale? Pas maintenant, chers syndicats, pas maintenant !
« Aucun impact de toute façon »
Pourquoi y a-t-il moins de gens qui comprennent le mouvement de grève que de personnes inquiètes ? Parce qu’une grève n’aura de toute façon aucun impact, affirment 77 pour cent des sondés. Septante-quatre pour cent d’entre eux jugent en effet qu’il y a trop de grèves.
« Évidemment que les choses ne vont pas changer du jour au lendemain après le 31 mars, réagit Ann Vermorgen. Il faut faire preuve de patience, c’est une question de persévérance. Nos actions ne se limitent pas à des grèves, loin de là. Nous informons les travailleurs sur le terrain, nous les confrontons à des vérités qui font mal. Certains, au gouvernement, pensent qu’ils nous auront à l’usure. Mais ils se mettent le doigt dans l’œil, car nous n’allons pas nous laisser faire. Nous continuerons à mener nos actions, et elles auront un impact. »
La présidente de la CSC entrevoit déjà certains signes : « Vous avez vu cette petite vidéo du ministre Jan Jambon, avec ses mots d’apaisement et ses belles paroles ? Par ce genre de vidéos, les politiciens avouent leur malaise. Ils espèrent calmer les esprits. Ils veulent réaliser des économies pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants ? Eh bien nous, c’est aussi pour eux que nous faisons grève ! Les jeunes qui entrent sur le marché du travail aujourd’hui savent déjà qu’ils vont devoir travailler plus longtemps et plus dur pour une pension revue à la baisse. »
Et les plus de 65 ans ?
« J’ai aussi écouté attentivement ce que Jambon ne dit pas dans sa vidéo, ajoute Ann Vermorgen. Par exemple, il ne parle pas de l’effet du chômage temporaire sur la pension. Lorsque nous expliquons de quoi il retourne, les gens sont inquiets et en colère. Les répercussions sur les malades de longue durée, sur les femmes touchées par un malus pension… Ce sont des préoccupations que le gouvernement devra prendre au sérieux. »
Les résultats de notre sondage indiquent par ailleurs que ce sont surtout les plus de 65 ans qui trouvent qu’il y a trop de grèves. Dans cette tranche d’âge, ils sont plus de 80 pour cent, contre 68 pour cent seulement chez les 45 à 54 ans. Les plus de 65 ans sont aussi ceux qui comprennent le moins les inquiétudes des grévistes (35 pour cent), et qui sont les moins convaincus que des grèves auront un impact sur la politique.
A relire
[2]Syndicalisme en Flandre: une étude aux résultats suprenants
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/une-greve-generale-pas-maintenant-chers-syndicats-pas-maintenant/
[2] https://daardaar.be/rubriques/syndicats-en-flandre/