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Zuhal Demir appelle les universités flamandes à accueillir les cerveaux qui fuient les États-Unis

([Politique, Société] 2025-03-01 (De Morgen))


Le mois dernier, dans l’éditorial du très renommé magazine scientifique Nature, on pouvait lire cette mise en garde : « les attaques du président Trump contre la science s’apparentent à des techniques de démolition ». Toujours selon ce magazine, les conséquences concrètes de cette politique se feraient déjà sentir. De plus en plus de scientifiques manifestent leur intention de quitter les États-Unis.

Certains ont dû interrompre leurs recherches en raison du décision, décrétée par Donald Trump dès son entrée en fonction, de geler des financements se comptant en milliards de dollars pour la National Science Foundation (NSF) et les National Institutes of Health (NIH). D’autres, employés par la NASA ou la National Oceanic and Atmospheric Administration (qui publie des prévisions météorologiques et alerte le public contre l’éventualité de catastrophes naturelles) ont été licenciés.

L’incertitude et le chaos règnent dans des dizaines d’universités, menacées de perdre des financements à cause de leurs programmes de diversité, que l’administration Trump considère comme de la « discrimination raciale ». Ce climat de crise incite de plus en plus de scientifiques à chercher leur bonheur ailleurs. L’université d’Aix-Marseille l’a bien compris, puisqu’elle a lancé la semaine dernière un appel offrant un environnement « sûr et stimulant » aux scientifiques qui souhaitent fuir les États-Unis.

Et les réactions seraient nombreuses, selon le recteur Éric Breton. Une quarantaine de scientifiques d’universités aussi renommées que Yale, Stanford et la George Washington University, mais aussi de la NASA et du National Health Institute, se seraient manifestés. Les recteurs des universités flamandes, eux aussi, sont témoins de l’inquiétude qui gagne les scientifiques aux États-Unis. Le recteur de la KU Leuven, Luc Sels, fait ainsi état de l’existence « à première vue, d’un regain d’intérêt de la part de candidats en provenance des États-Unis ».

A relire

[1]Les universités flamandes vont former les étudiants en médecine aux situations de guerre

Pour l’instant, la VUB est la seule université à envisager d’ouvrir activement ses portes aux talents scientifiques d’outre-Atlantique. Elle compte lancer bientôt un projet européen dans le cadre duquel elle recrutera douze chercheurs postdoctoraux chargés d’étudier des thèmes tels que le climat, la mobilité ou la santé. « Les appels à candidatures seront ouverts à tous les profils internationaux, mais nous comptons les diffuser tout particulièrement aux États-Unis », indique le recteur, Jan Danckaert.

En mai prochain, la KU Leuven participera à une rencontre de la Ligue européenne des universités de recherche, où sera notamment abordé l’impact de l’annulation des fonds de recherche aux États-Unis. Pour l’instant, cependant, la KUL ne prévoit aucune action concrète pour attirer les talents américains, pas plus que l’université de Gand ou l’université d’Anvers.

Ce qu’espère avant tout Rik Van de Walle, recteur de l’université de Gand, c’est « que disparaissent les raisons susceptibles de mener à une fuite des cerveaux depuis les États-Unis. Les paroles et les actes du président Trump et de son entourage à l’égard de ces institutions qui depuis de nombreuses décennies, favorisent la création de savoirs et le progrès est tout à fait problématique. »

La ministre flamande de l’Éducation Zuhal Demir (N-VA) prépare un appel à toutes les universités, les encourageant à accueillir des scientifiques américains. « De nombreux projets de recherche actuellement en cours n’ont pas encore été menés à bien », explique son porte-parole Lorenzo Terrière. « Des chercheurs provenant des États-Unis pourraient nous aider à les réaliser. »

Zuhal Demir se fait fort d’accélérer la reconnaissance des diplômes étrangers, afin de pouvoir plus rapidement mettre au travail ces scientifiques chez nous.

A relire

[2]La maîtrise du néerlandais : l’obsession utile de Zuhal Demir



[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/les-universites-flamandes-vont-former-les-etudiants-en-medecine-aux-situations-de-guerre/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-maitrise-du-neerlandais-lobsession-utile-de-zuhal-demir/



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