Formation fédérale : faute de plan B crédible, retour au plan A ?
([Opinions, Politique] 2024-11-01 (De Tijd))
- Reference: 2024-11_En-tete-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/formation-federale-faute-de-plan-b-credible-retour-au-plan-a/
- Source link: https://www.tijd.be/opinie/commentaar/welk-plan-b-voor-arizona/10572432.html
Lorsque le plan A bloque, à défaut de plan B crédible, il ne reste aux négociateurs qu’à retenter le coup. Voilà où en est la formation au fédéral.
Le formateur fédéral, Bart De Wever (N-VA), a présenté ce lundi sa démission au roi Philippe, qui ne se prononcera pas pendant une semaine. La décision du souverain illustre bien l’impasse sur laquelle ont débouché les discussions, maintenant que les socialistes flamands ont clairement annoncé leur désir de quitter la table des négociations.
Cette crise en plein processus de formation est peu commune, car elle ne résulte pas des lignes de fracture habituelles. Ces dernières décennies, nous avons généralement assisté à des divergences entre une Flandre de centre-droite et des partis francophones plus à gauche. La frontière linguistique était devenue de facto une frontière socio-économique. Aujourd’hui, la difficulté ne réside plus dans la nécessaire conciliation entre « deux démocraties », pour reprendre les termes de Bart De Wever. Avec le MR et Les Engagés, la Belgique francophone de centre-droite est d’accord de discuter des propositions présentes sur la table des négociations.
« Aujourd’hui, la difficulté ne réside plus dans la nécessaire conciliation entre « deux démocraties », pour reprendre les termes de Bart De Wever. »
Et c’est justement un parti flamand de gauche qui demande des taxes sur les grosses fortunes. Un parti qui, en outre, a déjà conclu un accord de majorité avec la N-VA et le CD&V en Flandre. Un parti qui forme une coalition avec De Wever à Anvers, et qui participe à des majorités dans de nombreuses grandes villes flamandes. On peut donc en déduire que le fossé gauche-droite n’est pas infranchissable. En effet, c’est l’essence même de la politique : un parti reçoit un certain pouvoir de la part du citoyen, puis tente de conclure des accords afin de transformer ce pouvoir en mesures politiques. Il n’en demeure pas moins que tout accord équilibré nécessite des efforts.
[1]Combien de jours après les élections aura-t-on un gouvernement fédéral? Faites les paris et gagnez un cadeau!
Autre élément de facilitation : les circonstances actuelles. À la Chambre, aucune alternative évidente n’existe, et la conjoncture économique ne nous permet pas de battre notre propre record du monde de formation de gouvernement. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la logique du roi quand il décide de temporiser pendant une semaine. Il est normal d’attendre de De Wever qu’il retente sa chance : c’est lui qui dirige le plus grand parti de la Chambre.
Aussi, personne n’a envie d’assister à un nouveau défilé de médiateurs royaux, d’explorateurs, de conciliateurs, de démineurs, de préformateurs, de chargés de mission, d’initiateurs et d’éclaireurs. On n’est plus en 2007. Il ne restait donc au palais aucune autre décision possible. Toutes les autres options ont été soupesées puis éliminées.
Il ne serait pas sage de déjà jeter l’éponge. Nul ne sait ce qu’un autre politique que De Wever pourrait apporter de plus. Les autres options sont encore plus nébuleuses que le brouillard qui plane sur l’Arizona. Un jour, Albert Einstein a dit que la folie, c’est de faire tout le temps la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Et pourtant, il arrive que ce raisonnement s’avère incorrect. Peut-être que la première fois, on n’a tout simplement pas assez persévéré. Et dans ce cas, il convient de réessayer. Vu l’absence de plan B, c’est à cette étape-là que la formation a abouti ce lundi.
[2]Cinq constats post-électoraux : la N-VA séduit les plus riches, le PVDA les plus malheureux
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/combien-de-jours-apres-les-elections-aura-t-on-un-gouvernement-federal-faites-les-paris-et-gagnez-un-cadeau/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/cinq-constats-post-electoraux-la-n-va-seduit-les-plus-riches-le-pvda-les-plus-malheureux/
Le formateur fédéral, Bart De Wever (N-VA), a présenté ce lundi sa démission au roi Philippe, qui ne se prononcera pas pendant une semaine. La décision du souverain illustre bien l’impasse sur laquelle ont débouché les discussions, maintenant que les socialistes flamands ont clairement annoncé leur désir de quitter la table des négociations.
Cette crise en plein processus de formation est peu commune, car elle ne résulte pas des lignes de fracture habituelles. Ces dernières décennies, nous avons généralement assisté à des divergences entre une Flandre de centre-droite et des partis francophones plus à gauche. La frontière linguistique était devenue de facto une frontière socio-économique. Aujourd’hui, la difficulté ne réside plus dans la nécessaire conciliation entre « deux démocraties », pour reprendre les termes de Bart De Wever. Avec le MR et Les Engagés, la Belgique francophone de centre-droite est d’accord de discuter des propositions présentes sur la table des négociations.
« Aujourd’hui, la difficulté ne réside plus dans la nécessaire conciliation entre « deux démocraties », pour reprendre les termes de Bart De Wever. »
Et c’est justement un parti flamand de gauche qui demande des taxes sur les grosses fortunes. Un parti qui, en outre, a déjà conclu un accord de majorité avec la N-VA et le CD&V en Flandre. Un parti qui forme une coalition avec De Wever à Anvers, et qui participe à des majorités dans de nombreuses grandes villes flamandes. On peut donc en déduire que le fossé gauche-droite n’est pas infranchissable. En effet, c’est l’essence même de la politique : un parti reçoit un certain pouvoir de la part du citoyen, puis tente de conclure des accords afin de transformer ce pouvoir en mesures politiques. Il n’en demeure pas moins que tout accord équilibré nécessite des efforts.
[1]Combien de jours après les élections aura-t-on un gouvernement fédéral? Faites les paris et gagnez un cadeau!
Autre élément de facilitation : les circonstances actuelles. À la Chambre, aucune alternative évidente n’existe, et la conjoncture économique ne nous permet pas de battre notre propre record du monde de formation de gouvernement. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la logique du roi quand il décide de temporiser pendant une semaine. Il est normal d’attendre de De Wever qu’il retente sa chance : c’est lui qui dirige le plus grand parti de la Chambre.
Aussi, personne n’a envie d’assister à un nouveau défilé de médiateurs royaux, d’explorateurs, de conciliateurs, de démineurs, de préformateurs, de chargés de mission, d’initiateurs et d’éclaireurs. On n’est plus en 2007. Il ne restait donc au palais aucune autre décision possible. Toutes les autres options ont été soupesées puis éliminées.
Il ne serait pas sage de déjà jeter l’éponge. Nul ne sait ce qu’un autre politique que De Wever pourrait apporter de plus. Les autres options sont encore plus nébuleuses que le brouillard qui plane sur l’Arizona. Un jour, Albert Einstein a dit que la folie, c’est de faire tout le temps la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Et pourtant, il arrive que ce raisonnement s’avère incorrect. Peut-être que la première fois, on n’a tout simplement pas assez persévéré. Et dans ce cas, il convient de réessayer. Vu l’absence de plan B, c’est à cette étape-là que la formation a abouti ce lundi.
[2]Cinq constats post-électoraux : la N-VA séduit les plus riches, le PVDA les plus malheureux
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/combien-de-jours-apres-les-elections-aura-t-on-un-gouvernement-federal-faites-les-paris-et-gagnez-un-cadeau/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/cinq-constats-post-electoraux-la-n-va-seduit-les-plus-riches-le-pvda-les-plus-malheureux/