À Anvers, le quotidien résiste aux extrêmes: scènes de vie dans le quartier juif
([Opinions, Société] 2024-11-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2024-11_Belgaimage-2162834-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/a-anvers-le-quotidien-resiste-aux-extremes-scenes-de-vie-dans-le-quartier-juif/
- Source link: https://www.hln.be/opinie/net-wanneer-heethoofden-tot-jodenjacht-oproepen-is-het-belangrijk-om-wie-gewoon-doet-groot-te-maken~a0984caa/
Installée juste derrière la gare centrale d’Anvers, la rédaction du Laatste Nieuws (HLN) se situe au beau milieu du quartier juif. En me rendant à la rédaction ce dimanche, je suis passé par le rond-point entre la Belgiëlei et la Nerviërsstraat. L’endroit a acquis une certaine notoriété depuis la sortie de l’excellent podcast intitulé « De kunst van het verdwijnen » ( L’art de disparaître ). Il relate avec brio trois faits marquants pour la communauté juive anversoise, qui s’y sont précisément produits : braquage d’une banque, attaque d’une école et persécution de juifs. Des récits qui contrastent avec la banalité de la scène qui s’est déroulée sous mes yeux dimanche.
Alors que je passais en voiture, une famille juive orthodoxe emménageait dans un appartement au troisième étage. Le déménageur qui les accompagnait et maniait l’élévateur était – à en juger par le nom inscrit sur son camion – d’origine nord-africaine. Tandis qu’à la radio, un appel à une chasse aux juifs était évoqué, dans la Nerviërsstraat, la seule préoccupation était de savoir qui avait monté la caisse de vêtements. Je vous le disais, mon histoire est des plus banales. Mais quand une partie du monde semble à ce point menaçante, n’est-il pas utile de rendre toute leur dimension à ces interactions quotidiennes sans histoire ? Comme chez le marchand de légumes, un peu plus loin dans la commune de Borgerhout, où se croisent juifs orthodoxes et personnes de tous horizons. Ou dans cette plaine de jeux, en bas de la rédaction, où s’amusent des enfants juifs, musulmans, sous le regard de leurs mères réunies pour l’occasion sur un banc.
« On peut protester contre les actions d’Israël au Moyen-Orient, mais il faudra toujours et inconditionnellement condamner l’agression de citoyens isolés. »
Bien sûr, cela ne minimise en rien la gravité des appels à la chasse aux juifs, lancés ce week-end à Anvers. Ils sont abjects. Saluons d’ailleurs la réaction ferme et rapide du bourgmestre Bart De Wever et la grande réactivité de la police. Proposer de nouvelles patrouilles militaires dans le quartier juif va aussi dans le bon sens, pour rassurer un tant soit peu les Anversois de confession juive, choqués par la vidéo montrant l’agression d’un cycliste. On peut protester contre les actions d’Israël au Moyen-Orient, mais il faudra toujours et inconditionnellement condamner l’agression de citoyens isolés. Un avis que partage d’ailleurs une grande majorité à Anvers, soulignons-le. Ces petits moments sans histoire qui font le quotidien de tout un chacun mais pas la une des journaux le montrent bien. Les problèmes sont le fait des extrêmes ; ne ciblons pas la majorité silencieuse.
[1]Guerre en Israël: pourquoi Dries Van Langenhove semble choisir soudainement le camp des palestiniens
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-israel-pourquoi-dries-van-langenhove-semble-choisir-soudainement-le-camp-des-palestiniens/
Alors que je passais en voiture, une famille juive orthodoxe emménageait dans un appartement au troisième étage. Le déménageur qui les accompagnait et maniait l’élévateur était – à en juger par le nom inscrit sur son camion – d’origine nord-africaine. Tandis qu’à la radio, un appel à une chasse aux juifs était évoqué, dans la Nerviërsstraat, la seule préoccupation était de savoir qui avait monté la caisse de vêtements. Je vous le disais, mon histoire est des plus banales. Mais quand une partie du monde semble à ce point menaçante, n’est-il pas utile de rendre toute leur dimension à ces interactions quotidiennes sans histoire ? Comme chez le marchand de légumes, un peu plus loin dans la commune de Borgerhout, où se croisent juifs orthodoxes et personnes de tous horizons. Ou dans cette plaine de jeux, en bas de la rédaction, où s’amusent des enfants juifs, musulmans, sous le regard de leurs mères réunies pour l’occasion sur un banc.
« On peut protester contre les actions d’Israël au Moyen-Orient, mais il faudra toujours et inconditionnellement condamner l’agression de citoyens isolés. »
Bien sûr, cela ne minimise en rien la gravité des appels à la chasse aux juifs, lancés ce week-end à Anvers. Ils sont abjects. Saluons d’ailleurs la réaction ferme et rapide du bourgmestre Bart De Wever et la grande réactivité de la police. Proposer de nouvelles patrouilles militaires dans le quartier juif va aussi dans le bon sens, pour rassurer un tant soit peu les Anversois de confession juive, choqués par la vidéo montrant l’agression d’un cycliste. On peut protester contre les actions d’Israël au Moyen-Orient, mais il faudra toujours et inconditionnellement condamner l’agression de citoyens isolés. Un avis que partage d’ailleurs une grande majorité à Anvers, soulignons-le. Ces petits moments sans histoire qui font le quotidien de tout un chacun mais pas la une des journaux le montrent bien. Les problèmes sont le fait des extrêmes ; ne ciblons pas la majorité silencieuse.
[1]Guerre en Israël: pourquoi Dries Van Langenhove semble choisir soudainement le camp des palestiniens
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-israel-pourquoi-dries-van-langenhove-semble-choisir-soudainement-le-camp-des-palestiniens/