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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Le gouvernement flamand freine ses ambitions climatiques: une nécessité économique ?

([Economie, Environnement, Opinions] 2024-10-01 (De Tijd))


Le tout nouvel accord de coalition conclu en Flandre est encore un peu flou, mais une chose est claire : le gouvernement de Matthias Diependaele (N-VA) fait marche arrière sur certaines orientations climatiques du gouvernement précédent : il atténue l’obligation de rénover les maisons énergivores, reporte l’interdiction des moteurs thermiques et diffère le durcissement des « zones basses émissions ».

Le parallèle avec la nouvelle Commission européenne d’Ursula von der Leyen saute aux yeux. Elle aussi remise une partie de ses ambitions climatiques. De nombreux détails doivent encore être précisés, mais il s’agit clairement de placer plus bas la barre climatique pour redonner de l’air à l’industrie. Hier, déjà, l’Europe a reporté d’un an un train de mesures de lutte contre la déforestation.

Ce réflexe politique, consistant à faire une pause en matière climatique, est bien compréhensible. Le choc énergétique dû au conflit russe a suscité chez nous un bond d’inflation et une agitation économique d’une puissance telle que citoyens et entreprises ont perdu toute faculté d’absorber en plus des mesures climatiques douloureuses et souvent coûteuses.

[1]Accord du gouvernement flamand: un sentiment mitigé

L’effrayant malaise subi par l’industrie européenne (et belge) a renvoyé aux oubliettes le discours – longtemps populaire dans le monde écologiste – selon lequel le verdissement de l’économie serait nécessairement source d’emploi et de prospérité. Bien des entreprises peinent à résoudre la quadrature du cercle entre prix énergétiques élevés et un calendrier climatique serré – et souvent ignoré hors d’Europe.

Qualifier de lâcheté cette décision politique de faire une pause climatique serait simpliste. Bien des ajustements pratiqués aujourd’hui répondent à des questions trop longtemps négligées. Comment s’imposer des ambitions climatiques sans détruire en même temps notre tissu industriel ? Comment placer la barre climatique suffisamment haut sans infliger de charge excessive sur les milieux les plus modestes et sur les petites entreprises ?

C’est plus que délicat. Comme la question du vieillissement de la population, celle de la sauvegarde du climat pose une question difficile : existe-t-il ou non une volonté de payer aujourd’hui pour des coûts relatifs à un avenir lointain ? Cette volonté s’est tellement amenuisée que reporter ces coûts à plus tard – et donc les laisser s’aggraver – est peut-être l’unique moyen de garder temporairement la tête hors de l’eau, sur le plan tant politique que social.

« Existe-t-il ou non une volonté de payer aujourd’hui pour des coûts relatifs à un avenir lointain ? »

On peut évidemment réagir par le défaitisme. Mieux vaut cependant profiter de cette « pause » pour répondre de manière plus approfondie à toutes ces questions. S’il y a une leçon à tirer, aujourd’hui, ce n’est pas seulement celle de la difficulté à concilier souci du climat et prospérité économique. C’est aussi qu’un excès de fougue ne fait que saper le soutien de la population. Qu’on pense seulement au gâchis kafkaïen qui menace nos petites entreprises face à la réglementation européenne sur la déforestation, ou aux zones basses émissions introduites trop hâtivement en Flandre.

Si nous voulons éviter que la bataille pour le climat s’enlise davantage, il faut dès à présent reconstituer ce soutien, en dépit des difficultés. Première étape : une meilleure gouvernance.

[2]La politique linguistique du gouvernement flamand : un mécanisme d’exclusion?



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/accord-du-gouvernement-flamand-un-sentiment-mitige/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-politique-linguistique-du-gouvernement-flamand-un-mecanisme-dexclusion/



What does it take for Americans to do great things; to go to the moon, to
win wars, to dig canals linking oceans, to build railroads across a continent?
In independent thought about this question, Neil Armstrong and I concluded
that it takes a coincidence of four conditions, or in Neil's view, the
simultaneous peaking of four of the many cycles of American life. First, a
base of technology must exist from which to do the thing to be done. Second,
a period of national uneasiness about America's place in the scheme of human
activities must exist. Third, some catalytic event must occur that focuses
the national attention upon the direction to proceed. Finally, an articulate
and wise leader must sense these first three conditions and put forth with
words and action the great thing to be accomplished. The motivation of young
Americans to do what needs to be done flows from such a coincidence of
conditions. ... The Thomas Jeffersons, The Teddy Roosevelts, The John
Kennedys appear. We must begin to create the tools of leadership which they,
and their young frontiersmen, will require to lead us onward and upward.
-- Dr. Harrison H. Schmidt