Le CD&V, renforcé par les communales, pourrait envenimer les négociations au fédéral
([Opinions] 2024-10-01 (De Tijd))
- Reference: 2024-10_Belgaimage-99864001-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/le-cdv-renforce-par-les-communales-pourrait-envenimer-les-negociations-au-federal/
- Source link: https://www.tijd.be/verkiezingen/lokaal/lokale-uitslag-dreigt-federale-clash-over-vermogenstaks-alleen-maar-feller-te-maken/10568703.html
L’avenir de la coalition Arizona dépend désormais de considérations locales. Comme l’avait d’ailleurs anticipé le formateur, Bart De Wever (N-VA), après que les négociations sur la constitution du gouvernement fédéral — rassemblant la N-VA, Vooruit, le CD&V, le MR et Les Engagés — furent mises en veilleuse. La crainte du président de la N-VA était la suivante : si Conner Rousseau (Vooruit) échouait à s’emparer de Saint-Nicolas et que les socialistes flamands réalisaient un mauvais score, ces derniers ne souhaiteraient plus participer à la formation de l’Arizona, surtout si le PS réintégrait l’équation. À présent que les discussions reprennent, la question est surtout de savoir comment se positionnera Vooruit, seul parti de gauche de cet attelage. Conner Rousseau est passé à côté de l’écharpe maïorale, mais dans l’ensemble, son parti s’en sort plutôt bien à l’issue du scrutin. En tout cas, les socialistes flamands ne semblent pas avoir fait les frais des négociations sur l’Arizona, qui avait pourtant suscité de vives critiques à gauche.
Dès dimanche soir, Conner Rousseau a laissé entendre qu’il comptait continuer de participer à la remise en ordre du pays, le projet que poursuit Bart De Wever : une coalition qui doit être le reflet des gouvernements flamand et wallon. Conner Rousseau veut montrer que les socialistes flamands sont bel et bien capables de réformer et qu’ils peuvent être les garants d’une politique sociale, même sans le PS. Le président de Vooruit a déjà fait savoir que son parti souhaite œuvrer à la mise en place d’une « fiscalité équitable » qui fera peser les charges les plus lourdes sur les plus aisés. Il a aussitôt indiqué qu’il ne reviendrait pas sur son exigence de voir instaurer un impôt sur la fortune. Les négociations avaient d’ailleurs achoppé sur cette question en raison de l’opposition du président du MR, Georges-Louis Bouchez, réticent à accepter des hausses d’impôt après la large victoire de son parti aux élections nationales. Or, Conner Rousseau bénéficie désormais du soutien explicite du président du CD&V, de nouveau bien en selle à l’issue du scrutin de ce dimanche. Une position renforcée que Sammy Mahdi entend bien mettre à profit, dans le cadre des négociations fédérales, pour convaincre les autres partis d’« assainir le budget grâce à des réformes qui récompensent les travailleurs et font payer leur juste part aux grandes fortunes. Si notre position dominante peut nous permettre de faire des émules au niveau local, allons-y. »
À relire
[1]Formation flamande: le CD&V fait campagne à la campagne
Georges-Louis Bouchez se heurte d’emblée à un front flamand solide. Invité à la leçon inaugurale de sciences politiques du professeur Carl Devos (Université de Gand), le président du MR a réaffirmé catégoriquement qu’il était disposé à faire des compromis, mais qu’il ne trahirait pas son ADN. Fort de ses 30 %, son parti estime qu’il n’a pas à se faire imposer de hausses d’impôts par une formation bien plus modeste telle que Vooruit. « Dans le pays où les impôts sont les plus élevés au monde, il ne faut pas transférer la charge fiscale du travail vers le capital, mais, au contraire, l’alléger. Ce n’est pas d’un virage fiscal que nous avons besoin, mais de baisses d’impôts », explique-t-il. Le président du MR ne sort pas affaibli des élections locales : son parti renforce sa position dans toutes les provinces. Mais il ne peut pas pour autant se prévaloir d’une victoire écrasante qui conforte sa position à la table des négociations, estime M. Devos. « Le MR poursuit sur sa lancée, mais il n’a pas obtenu dimanche la même “victoire historique” qu’en juin. Dans le cadre des négociations sur l’Arizona, M. Bouchez s’est souvent référé à son poids électoral. Or, il ne pèse pas plus lourd après le 13 octobre », analyse le politologue. Du côté francophone, ce sont Les Engagés qui ont enregistré la plus forte progression dimanche dernier. Désormais, les socialistes francophones vont tenter de remporter le second tour, en écartant le MR partout où ils le peuvent et en se ralliant aux Engagés. Le PS ne peut toutefois pas affirmer que les électeurs ont corrigé les résultats du mois de juin. Ce qui n’a pas empêché le président des socialistes, Paul Magnette, de tweeter en ce sens dans sa seule publication le soir du scrutin : « Ce soir la vague bleue s’est fracassée sur le mur rouge. » Le PS n’a certes pas été submergé par le MR. « Mais il ne s’agit pas pour autant d’une renaissance. Vooruit ne peut donc pas raisonnablement miser sur le fait que les socialistes francophones puissent revenir à la table des négociations », tempère M. Devos.
Même si le conflit autour de l’impôt sur la fortune risque de s’envenimer, M. Devos est d’avis que les conditions politiques de la formation n’en deviennent pas plus difficiles. Au contraire. « Ces élections n’ont rien de disruptif, elles n’ont pas ébranlé le système. Le pays n’a pas connu un dimanche noir à la suite duquel les partis politiques se retrouveraient sous pression. Ces élections locales ne créent pas d’obstacles supplémentaires. Aucun parti n’en sort affaibli, pas même le MR. On retrouve autour de la table des vainqueurs qui ont également pu asseoir leur autorité en interne, ce qui pourra, par la suite, favoriser la conclusion d’accords difficiles au sein des partis et lors des congrès », conclut le spécialiste.
Le président du CD&V, Sammy Mahdi, sort renforcé des élections communales. Et il entend en tirer parti en appuyant la revendication d’un impôt sur la fortune dans les négociations sur une coalition Arizona. Rappelons que c’est l’instauration d’un impôt sur les plus-values qui avait été à l’origine du blocage de la formation fédérale. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a fait valoir qu’il n’avait pas gagné les élections « pour accepter de nouveaux impôts ». En ce qui concerne l’impôt sur la fortune, il doit désormais affronter non seulement Conner Rousseau (Vooruit), mais aussi Sammy Mahdi. Il ne pèse donc pas plus lourd au lendemain du 13 octobre.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-cdv-fait-campagne-a-la-campagne/
Une fiscalité équitable
Dès dimanche soir, Conner Rousseau a laissé entendre qu’il comptait continuer de participer à la remise en ordre du pays, le projet que poursuit Bart De Wever : une coalition qui doit être le reflet des gouvernements flamand et wallon. Conner Rousseau veut montrer que les socialistes flamands sont bel et bien capables de réformer et qu’ils peuvent être les garants d’une politique sociale, même sans le PS. Le président de Vooruit a déjà fait savoir que son parti souhaite œuvrer à la mise en place d’une « fiscalité équitable » qui fera peser les charges les plus lourdes sur les plus aisés. Il a aussitôt indiqué qu’il ne reviendrait pas sur son exigence de voir instaurer un impôt sur la fortune. Les négociations avaient d’ailleurs achoppé sur cette question en raison de l’opposition du président du MR, Georges-Louis Bouchez, réticent à accepter des hausses d’impôt après la large victoire de son parti aux élections nationales. Or, Conner Rousseau bénéficie désormais du soutien explicite du président du CD&V, de nouveau bien en selle à l’issue du scrutin de ce dimanche. Une position renforcée que Sammy Mahdi entend bien mettre à profit, dans le cadre des négociations fédérales, pour convaincre les autres partis d’« assainir le budget grâce à des réformes qui récompensent les travailleurs et font payer leur juste part aux grandes fortunes. Si notre position dominante peut nous permettre de faire des émules au niveau local, allons-y. »
À relire
[1]Formation flamande: le CD&V fait campagne à la campagne
Un front flamand solide
Georges-Louis Bouchez se heurte d’emblée à un front flamand solide. Invité à la leçon inaugurale de sciences politiques du professeur Carl Devos (Université de Gand), le président du MR a réaffirmé catégoriquement qu’il était disposé à faire des compromis, mais qu’il ne trahirait pas son ADN. Fort de ses 30 %, son parti estime qu’il n’a pas à se faire imposer de hausses d’impôts par une formation bien plus modeste telle que Vooruit. « Dans le pays où les impôts sont les plus élevés au monde, il ne faut pas transférer la charge fiscale du travail vers le capital, mais, au contraire, l’alléger. Ce n’est pas d’un virage fiscal que nous avons besoin, mais de baisses d’impôts », explique-t-il. Le président du MR ne sort pas affaibli des élections locales : son parti renforce sa position dans toutes les provinces. Mais il ne peut pas pour autant se prévaloir d’une victoire écrasante qui conforte sa position à la table des négociations, estime M. Devos. « Le MR poursuit sur sa lancée, mais il n’a pas obtenu dimanche la même “victoire historique” qu’en juin. Dans le cadre des négociations sur l’Arizona, M. Bouchez s’est souvent référé à son poids électoral. Or, il ne pèse pas plus lourd après le 13 octobre », analyse le politologue. Du côté francophone, ce sont Les Engagés qui ont enregistré la plus forte progression dimanche dernier. Désormais, les socialistes francophones vont tenter de remporter le second tour, en écartant le MR partout où ils le peuvent et en se ralliant aux Engagés. Le PS ne peut toutefois pas affirmer que les électeurs ont corrigé les résultats du mois de juin. Ce qui n’a pas empêché le président des socialistes, Paul Magnette, de tweeter en ce sens dans sa seule publication le soir du scrutin : « Ce soir la vague bleue s’est fracassée sur le mur rouge. » Le PS n’a certes pas été submergé par le MR. « Mais il ne s’agit pas pour autant d’une renaissance. Vooruit ne peut donc pas raisonnablement miser sur le fait que les socialistes francophones puissent revenir à la table des négociations », tempère M. Devos.
Des vainqueurs autour de la table
Même si le conflit autour de l’impôt sur la fortune risque de s’envenimer, M. Devos est d’avis que les conditions politiques de la formation n’en deviennent pas plus difficiles. Au contraire. « Ces élections n’ont rien de disruptif, elles n’ont pas ébranlé le système. Le pays n’a pas connu un dimanche noir à la suite duquel les partis politiques se retrouveraient sous pression. Ces élections locales ne créent pas d’obstacles supplémentaires. Aucun parti n’en sort affaibli, pas même le MR. On retrouve autour de la table des vainqueurs qui ont également pu asseoir leur autorité en interne, ce qui pourra, par la suite, favoriser la conclusion d’accords difficiles au sein des partis et lors des congrès », conclut le spécialiste.
Un impôt sur la fortune ?
Le président du CD&V, Sammy Mahdi, sort renforcé des élections communales. Et il entend en tirer parti en appuyant la revendication d’un impôt sur la fortune dans les négociations sur une coalition Arizona. Rappelons que c’est l’instauration d’un impôt sur les plus-values qui avait été à l’origine du blocage de la formation fédérale. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a fait valoir qu’il n’avait pas gagné les élections « pour accepter de nouveaux impôts ». En ce qui concerne l’impôt sur la fortune, il doit désormais affronter non seulement Conner Rousseau (Vooruit), mais aussi Sammy Mahdi. Il ne pèse donc pas plus lourd au lendemain du 13 octobre.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-cdv-fait-campagne-a-la-campagne/