Vlaams Belang au pouvoir : on sait comment ça commence, mais pas comment ça finit…
([Opinions, Politique] 2024-10-01 (De Morgen))
- Reference: 2024-10_Belgaimage-103225917-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/vlaams-belang-au-pouvoir-on-sait-comment-ca-commence-mais-pas-comment-ca-finit/
- Source link: https://www.demorgen.be/meningen/zullen-kritische-columns-als-deze-straks-nog-te-lezen-zijn-in-de-bibliotheken-van-ranst-en-ninove~b26599f8/
[1]Après avoir obtenu la majorité absolue à Ninove la semaine dernière , le Vlaams Belang a formé ce week-end une coalition — dont il est le plus petit partenaire — avec deux partis locaux à Ranst, en périphérie d’Anvers. Une alliance qui vient rompre, pour la première fois, le cordon sanitaire instauré depuis la fin des années 1980 par les partis du centre, qui refusaient jusqu’ici toute forme de coopération administrative avec le parti de la droite radicale.
En réaction, les directions de l’Open Vld et du CD&V ont aussitôt exclu les membres des deux partis locaux (Vrij Ranst et PIT) concernés. Une façon de réaffirmer le principe du cordon sanitaire, y compris à l’intention d’autres formations locales encore engagées dans des pourparlers avec le Vlaams Belang. Mais le mal est fait.
Pour autant, on peut difficilement affirmer que les vannes sont grandes ouvertes, contrairement à ce qu’espérait le Vlaams Belang. En l’état actuel des choses, la coalition de Ranst reste anecdotique : il ne s’agit que de quelques responsables locaux qui ont décidé de trahir leurs principes pour s’emparer du pouvoir. Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils afficheront au mur de leur maison communale ce vieux proverbe flamand : « Lorsque le renard prêche, gare à vos oies ». Car ceux qui s’associent à la droite radicale pour gouverner savent comment débute l’aventure, mais pas comment elle se terminera.
[2]Pourquoi l’extrême droite prospère ? Un regard critique sur les partis traditionnels
À l’échelle européenne, on constate ainsi que la participation de la droite radicale au pouvoir, comme aux Pays-Bas ou en Italie, se traduit en pratique par une droitisation de ses partenaires de centre droit. Le durcissement brutal des règles en matière d’asile et d’immigration et l’instauration de centres de rétention dans des pays tiers n’en sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Au niveau local, l’expérience des autres États membres est plus nuancée, mais on retrouve souvent un même dénominateur commun : une vision polarisée de la société — l’opposition entre les nôtres et les autres — qui imprègne la gestion des affaires publiques, en commençant généralement par l’ethnicisation de la politique culturelle.
Dans le sud de la France, le cas des communes de Vitrolles et de Marignane, dans la banlieue de Marseille, ainsi que des villes d’Orange et de Toulon, dirigées pour la première fois au milieu des années 1990 par le Front national de Jean-Marie Le Pen, a valeur d’avertissement.
Quelques exemples, pour rappel. À Vitrolles, le maire FN de l’époque a ordonné la fermeture du cinéma local et le licenciement de sa directrice parce que l’établissement projetait des courts métrages mettant en scène la vie de personnes LGBT. Les subventions des associations culturelles et sportives de la ville, qui incluaient des minorités, ont été réduites ou supprimées. À Marignane, le maire FN a essayé de remplacer les repas halal des cantines scolaires par de la viande de porc ; il en a été empêché par l’État français. À Orange, le maire FN a pris l’initiative de censurer, dans la bibliothèque municipale, des livres sur le racisme, des rappeurs et la mondialisation, de les remplacer par des pamphlets extrémistes rédigés par des pontes du FN, voire d’anciens collaborateurs des SS, et d’y interdire certains journaux et revues.
Certaines de ces mesures observées en France nous semblent déjà familières. Dans un avenir proche, les éditoriaux critiques tels que celui-ci auront-ils encore droit de cité dans les bibliothèques de Ranst et de Ninove ? En notre qualité de média indépendant, nous veillerons au grain.
[3]Plus de police, des stands 100% en néerlandais sur le marché… à quoi ressemblera Ninove sous l’extrême droite?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/6-conclusions-a-tirer-des-elections-communales-en-flandre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/pourquoi-lextreme-droite-prospere-un-regard-critique-sur-les-partis-traditionnels/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/plus-de-police-des-stands-100-en-neerlandais-sur-le-marche-a-quoi-ressemblera-ninove-sous-lextreme-droite/
En réaction, les directions de l’Open Vld et du CD&V ont aussitôt exclu les membres des deux partis locaux (Vrij Ranst et PIT) concernés. Une façon de réaffirmer le principe du cordon sanitaire, y compris à l’intention d’autres formations locales encore engagées dans des pourparlers avec le Vlaams Belang. Mais le mal est fait.
Pour autant, on peut difficilement affirmer que les vannes sont grandes ouvertes, contrairement à ce qu’espérait le Vlaams Belang. En l’état actuel des choses, la coalition de Ranst reste anecdotique : il ne s’agit que de quelques responsables locaux qui ont décidé de trahir leurs principes pour s’emparer du pouvoir. Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils afficheront au mur de leur maison communale ce vieux proverbe flamand : « Lorsque le renard prêche, gare à vos oies ». Car ceux qui s’associent à la droite radicale pour gouverner savent comment débute l’aventure, mais pas comment elle se terminera.
[2]Pourquoi l’extrême droite prospère ? Un regard critique sur les partis traditionnels
À l’échelle européenne, on constate ainsi que la participation de la droite radicale au pouvoir, comme aux Pays-Bas ou en Italie, se traduit en pratique par une droitisation de ses partenaires de centre droit. Le durcissement brutal des règles en matière d’asile et d’immigration et l’instauration de centres de rétention dans des pays tiers n’en sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Au niveau local, l’expérience des autres États membres est plus nuancée, mais on retrouve souvent un même dénominateur commun : une vision polarisée de la société — l’opposition entre les nôtres et les autres — qui imprègne la gestion des affaires publiques, en commençant généralement par l’ethnicisation de la politique culturelle.
Dans le sud de la France, le cas des communes de Vitrolles et de Marignane, dans la banlieue de Marseille, ainsi que des villes d’Orange et de Toulon, dirigées pour la première fois au milieu des années 1990 par le Front national de Jean-Marie Le Pen, a valeur d’avertissement.
Quelques exemples, pour rappel. À Vitrolles, le maire FN de l’époque a ordonné la fermeture du cinéma local et le licenciement de sa directrice parce que l’établissement projetait des courts métrages mettant en scène la vie de personnes LGBT. Les subventions des associations culturelles et sportives de la ville, qui incluaient des minorités, ont été réduites ou supprimées. À Marignane, le maire FN a essayé de remplacer les repas halal des cantines scolaires par de la viande de porc ; il en a été empêché par l’État français. À Orange, le maire FN a pris l’initiative de censurer, dans la bibliothèque municipale, des livres sur le racisme, des rappeurs et la mondialisation, de les remplacer par des pamphlets extrémistes rédigés par des pontes du FN, voire d’anciens collaborateurs des SS, et d’y interdire certains journaux et revues.
Certaines de ces mesures observées en France nous semblent déjà familières. Dans un avenir proche, les éditoriaux critiques tels que celui-ci auront-ils encore droit de cité dans les bibliothèques de Ranst et de Ninove ? En notre qualité de média indépendant, nous veillerons au grain.
[3]Plus de police, des stands 100% en néerlandais sur le marché… à quoi ressemblera Ninove sous l’extrême droite?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/6-conclusions-a-tirer-des-elections-communales-en-flandre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/pourquoi-lextreme-droite-prospere-un-regard-critique-sur-les-partis-traditionnels/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/plus-de-police-des-stands-100-en-neerlandais-sur-le-marche-a-quoi-ressemblera-ninove-sous-lextreme-droite/