6 conclusions à tirer des élections communales en Flandre
([Politique] 2024-10-01 (DaarDaar))
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Plus d’un Flamand sur trois n’est pas allé voter. Le Vlaams Belang obtient son premier bourgmestre à Ninove et Bart De Wever règne en maître à Anvers… Retrouvez les moments forts de ces élections communales et provinciales en Flandre.
C’est une première en Belgique : le Vlaams Belang va gouverner dans une commune du nord du pays. Guy D’haeseleer, tête de liste de Forza Ninove, va devenir le prochain bourgmestre de cette ville de la vallée de la Dendre.
47,4%. C’est le score de Forza Ninove, la liste locale du Vlaams Belang. Avec ses 8552 voix de préférence, Guy D’haeseleer, l’homme fort du parti d’extrême droite, compte près de deux fois plus de soutien que la bourgmestre sortante Tania De Jonge (Open Vld). À noter : dans le classement des voix de préférences, 9 candidats sur 10 viennent de la liste d’extrême droite. C’est dire la victoire écrasante de Forza Ninove.
Le Vlaams Belang enregistre des scores très élevés dans la région de la Dendre. Majorité absolue à Ninove, premier parti à Denderleeuw… le VB progresse dans toutes les villes de cette vallée.
[1]Comment le Vlaams Belang compte-t-il conquérir Ninove grâce aux données?
Un phénomène qui peut trouver son explication dans le changement démographique de la région : de nombreux habitants de Bruxelles et ses environs quittent Bruxelles pour cette région. Facilement accessible en train, Ninove accueille de nouveaux arrivants, souvent d’origine étrangère, qui souhaitent s’établir dans un logement plus abordable, ce qui ne plaît pas à une bonne partie des habitants.
Forts de 40% des votes en 2018, Guy D’haeseleer et son équipe ont mis les bouchées doubles ces dernières années pour convaincre l’électeur. Listes de concitoyens assorties de codes couleur, publicités payantes sur Facebook, recherche des futurs échevins par sondages internes… tous les moyens étaient bons.
On notera enfin que le parquet de Flandre orientale a été informé ce dimanche d’une possible fraude électorale à Ninove et a décidé d’ouvrir une enquête. La porte-parole du parquet n’a pas fourni davantage de détails. Elle n’a pas non plus pu dire quel parti serait le bénéficiaire de cette fraude.
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1. Guy D’haeseleer, le premier bourgmestre Vlaams Belang de Belgique
C’est une première en Belgique : le Vlaams Belang va gouverner dans une commune du nord du pays. Guy D’haeseleer, tête de liste de Forza Ninove, va devenir le prochain bourgmestre de cette ville de la vallée de la Dendre.
47,4%. C’est le score de Forza Ninove, la liste locale du Vlaams Belang. Avec ses 8552 voix de préférence, Guy D’haeseleer, l’homme fort du parti d’extrême droite, compte près de deux fois plus de soutien que la bourgmestre sortante Tania De Jonge (Open Vld). À noter : dans le classement des voix de préférences, 9 candidats sur 10 viennent de la liste d’extrême droite. C’est dire la victoire écrasante de Forza Ninove.
Le Vlaams Belang enregistre des scores très élevés dans la région de la Dendre. Majorité absolue à Ninove, premier parti à Denderleeuw… le VB progresse dans toutes les villes de cette vallée.
[1]Comment le Vlaams Belang compte-t-il conquérir Ninove grâce aux données?
Un phénomène qui peut trouver son explication dans le changement démographique de la région : de nombreux habitants de Bruxelles et ses environs quittent Bruxelles pour cette région. Facilement accessible en train, Ninove accueille de nouveaux arrivants, souvent d’origine étrangère, qui souhaitent s’établir dans un logement plus abordable, ce qui ne plaît pas à une bonne partie des habitants.
Forts de 40% des votes en 2018, Guy D’haeseleer et son équipe ont mis les bouchées doubles ces dernières années pour convaincre l’électeur. Listes de concitoyens assorties de codes couleur, publicités payantes sur Facebook, recherche des futurs échevins par sondages internes… tous les moyens étaient bons.
On notera enfin que le parquet de Flandre orientale a été informé ce dimanche d’une possible fraude électorale à Ninove et a décidé d’ouvrir une enquête. La porte-parole du parquet n’a pas fourni davantage de détails. Elle n’a pas non plus pu dire quel parti serait le bénéficiaire de cette fraude.
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►►► [2]Relisez la traduction de l’article du Standaard publié en août 2022 qui dévoilait déjà la stratégie de communication de Forza Ninove
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2. Abstention : plus d’un Flamand sur trois n’a pas voté
Sous l’impulsion de l’Open VLD, le gouvernement flamand précédent avait décidé de supprimer l’obligation de vote pour les élections locales en Flandre. Alors que la plupart des commentateurs et politologues pensaient que l’effet de cette mesure serait limité, il s’est avéré qu’un peu plus d’un Flamand sur trois est resté chez lui ce dimanche.
La participation aux élections provinciales a atteint en moyenne 63,6 %, selon les chiffres officiels. Plus de 3,1 millions de Flamands ont déposé leur bulletin dans l’urne, sur les 4,9 millions de citoyens ayant le droit de vote.
Dans certaines régions, les citoyens se sont montrés plus motivés que d’autres. Louvain se distingue avec un taux de 66,1 %, suivi de près par Courtrai-Roeselare-Tielt à 65,2 %. À l’opposé, Maaseik a enregistré la plus faible participation, avec 61,4 %, juste devant Bruges à 62,1 %.
Au niveau communal, le contraste est encore plus marqué. Eeklo (Flandre orientale) est la ville où les électeurs sont le moins venus dans l’isoloir, avec un taux de participation de seulement 53,7 %. En revanche, la petite commune de Bever (Brabant flamand) a fait un carton, avec 79,3 %.
3. Les partis flamands de l’Arizona confirment leurs résultats de juin
La N-VA, le CD&V et Vooruit – qui sont actuellement en train de négocier la formation d’une coalition « Arizona » – confirment leurs bons résultats des élections de juin.
La N-VA parvient à conserver son statut de « volkspartij », le parti populaire de Flandre. Au niveau provincial, le parti nationaliste est le premier dans trois provinces et deuxième dans le Limbourg et en Flandre occidentale.
Vooruit est le parti des grandes villes par excellence. Même si Conner Rousseau n’est pas parvenu à briguer le mandat de bourgmestre à Saint-Nicolas, le parti socialiste flamand progresse dans la plupart des grandes villes de Flandre et règne en maître à Louvain. Vooruit a réussi à ravir Ostende des libéraux et Turnhout des mains de la N-VA.
Le CD&V confirme quant à lui son ancrage local et reste le premier parti dans les provinces rurales de Flandre-Occidentale et du Limbourg. Dans les trois autres provinces, il est deuxième, derrière la N-VA. Sammy Mahdi, le président des chrétiens-démocrates, s’est présenté sur une liste CD&V/Open VLD à Vilvorde. Cette liste a réussi a dépassé celle du bourgmestre socialiste sortant, Hans Bonte de Vooruit.
4. Bart De Wever règne à Anvers, Zuhal Demir rate Genk
À Anvers, la N-VA de Bart De Wever s’approche des 40% des voix. Le PTB-PVDA, présenté dans les médias comme le parti concurrent à la N-VA, arrive certes en deuxième place, mais dépasse tout juste les 20%. Vooruit progresse reste et arrive en troisième position avec environ 13%.
Le bourgmestre De Wever sort renforcé de cette élection où il pourrait s’allier avec un seul parti (Vooruit) pour obtenir une majorité au Schoon Verdiep, l’hôtel de ville anversois.
La ministre flamande de l’Enseignement, Zuhal Demir, également candidate bourgmestre, augmente pour sa part le score de son parti dans la ville limbourgeoise de Genk (+2,5%), mais n’arrive pas à dépasser Wim Dries, le populaire bourgmestre du CD&V avec ses 43,2% (+4,6%). La ténor de la N-VA ne devra pas donc démissionner de son poste de ministre pour assumer un poste de bourgmestre, comme elle l’avait annoncé…
5. Le PTB double son score à Anvers, mais pourrait dire au revoir à Zelzate
Les médias flamands prévoyaient une lutte sur le fil entre la gauche radicale et la N-VA. Rien n’est moins vrai : les nationalistes flamands ont réussi à tirer leur épingle du jeu en s’approchant des 40%. Certes, Jos D’haese, tête de liste PTB à Anvers, est parvenu à doubler le score de son parti à Anvers pour dépasser les 20%. Il reste à la cheville de la N-VA qui a récolté plus de 37% des voix.
Par ailleurs, les scores de Vooruit (12,9%) et de Groen (10,7%) ne permettent pas au PTB d’obtenir une majorité progressive. La seule consolation anversoise est son score à Borgerhout : le PTB dépasse Groen et est presque assuré de rester au pouvoir dans le district anversois.
Zelzate est la seule commune de Belgique où le PTB gouverne, en coalition avec Vooruit. Alors que les socialistes sont passés de 24,9% à 41,9%, le PTB a perdu 1 % pour arriver à 21,7%. Le président de Vooruit n’a jamais caché qu’il préférerait ne pas gouverner avec le PTB. « À Zelzate, le bourgmestre Brent Meuleman (Vooruit) rate de peu la majorité absolue et le PTB perd. Je ne pense pas qu’une coalition avec le PTB se reproduira. Je n’ai guère envie de gouverner avec des extrêmes. »
6. L’Open VLD perd Ostende et disparait d’Anvers, mais il conserve Gand
Les libéraux flamands perdent la ville d’Ostende au profit des socialistes. Le parti libéral n’atteint même pas le seuil électoral à Anvers. En Flandre-Orientale, longtemps un fief libéral, l’Open VLD devient la cinquième plus grande formation. La défaite des libéraux flamands enregistrée lors des élections fédérales de juin semble se poursuivre. Même si les résultats dans certaines villes flamandes comme Courtrai, Gand et Vilvorde viennent sauver les meubles…
Si les mauvaises nouvelles s’accumulent pour l’Open VLD, des résultats dans certaines grandes villes viennent remettre du baume au cœur des libéraux flamands. Malgré des sondages défavorables, l’Open VLD reste le premier à Courtrai avec 37,5 % des voix. À Malines aussi, Bart Somers et son cartel avec Groen conservent leur première place, mais enregistrent une chute de 10 %.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-le-vlaams-belang-compte-t-il-conquerir-ninove-grace-aux-donnees/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-le-vlaams-belang-compte-t-il-conquerir-ninove-grace-aux-donnees/
2. Abstention : plus d’un Flamand sur trois n’a pas voté
Sous l’impulsion de l’Open VLD, le gouvernement flamand précédent avait décidé de supprimer l’obligation de vote pour les élections locales en Flandre. Alors que la plupart des commentateurs et politologues pensaient que l’effet de cette mesure serait limité, il s’est avéré qu’un peu plus d’un Flamand sur trois est resté chez lui ce dimanche.
La participation aux élections provinciales a atteint en moyenne 63,6 %, selon les chiffres officiels. Plus de 3,1 millions de Flamands ont déposé leur bulletin dans l’urne, sur les 4,9 millions de citoyens ayant le droit de vote.
Dans certaines régions, les citoyens se sont montrés plus motivés que d’autres. Louvain se distingue avec un taux de 66,1 %, suivi de près par Courtrai-Roeselare-Tielt à 65,2 %. À l’opposé, Maaseik a enregistré la plus faible participation, avec 61,4 %, juste devant Bruges à 62,1 %.
Au niveau communal, le contraste est encore plus marqué. Eeklo (Flandre orientale) est la ville où les électeurs sont le moins venus dans l’isoloir, avec un taux de participation de seulement 53,7 %. En revanche, la petite commune de Bever (Brabant flamand) a fait un carton, avec 79,3 %.
3. Les partis flamands de l’Arizona confirment leurs résultats de juin
La N-VA, le CD&V et Vooruit – qui sont actuellement en train de négocier la formation d’une coalition « Arizona » – confirment leurs bons résultats des élections de juin.
La N-VA parvient à conserver son statut de « volkspartij », le parti populaire de Flandre. Au niveau provincial, le parti nationaliste est le premier dans trois provinces et deuxième dans le Limbourg et en Flandre occidentale.
Vooruit est le parti des grandes villes par excellence. Même si Conner Rousseau n’est pas parvenu à briguer le mandat de bourgmestre à Saint-Nicolas, le parti socialiste flamand progresse dans la plupart des grandes villes de Flandre et règne en maître à Louvain. Vooruit a réussi à ravir Ostende des libéraux et Turnhout des mains de la N-VA.
Le CD&V confirme quant à lui son ancrage local et reste le premier parti dans les provinces rurales de Flandre-Occidentale et du Limbourg. Dans les trois autres provinces, il est deuxième, derrière la N-VA. Sammy Mahdi, le président des chrétiens-démocrates, s’est présenté sur une liste CD&V/Open VLD à Vilvorde. Cette liste a réussi a dépassé celle du bourgmestre socialiste sortant, Hans Bonte de Vooruit.
4. Bart De Wever règne à Anvers, Zuhal Demir rate Genk
À Anvers, la N-VA de Bart De Wever s’approche des 40% des voix. Le PTB-PVDA, présenté dans les médias comme le parti concurrent à la N-VA, arrive certes en deuxième place, mais dépasse tout juste les 20%. Vooruit progresse reste et arrive en troisième position avec environ 13%.
Le bourgmestre De Wever sort renforcé de cette élection où il pourrait s’allier avec un seul parti (Vooruit) pour obtenir une majorité au Schoon Verdiep, l’hôtel de ville anversois.
La ministre flamande de l’Enseignement, Zuhal Demir, également candidate bourgmestre, augmente pour sa part le score de son parti dans la ville limbourgeoise de Genk (+2,5%), mais n’arrive pas à dépasser Wim Dries, le populaire bourgmestre du CD&V avec ses 43,2% (+4,6%). La ténor de la N-VA ne devra pas donc démissionner de son poste de ministre pour assumer un poste de bourgmestre, comme elle l’avait annoncé…
5. Le PTB double son score à Anvers, mais pourrait dire au revoir à Zelzate
Les médias flamands prévoyaient une lutte sur le fil entre la gauche radicale et la N-VA. Rien n’est moins vrai : les nationalistes flamands ont réussi à tirer leur épingle du jeu en s’approchant des 40%. Certes, Jos D’haese, tête de liste PTB à Anvers, est parvenu à doubler le score de son parti à Anvers pour dépasser les 20%. Il reste à la cheville de la N-VA qui a récolté plus de 37% des voix.
Par ailleurs, les scores de Vooruit (12,9%) et de Groen (10,7%) ne permettent pas au PTB d’obtenir une majorité progressive. La seule consolation anversoise est son score à Borgerhout : le PTB dépasse Groen et est presque assuré de rester au pouvoir dans le district anversois.
Zelzate est la seule commune de Belgique où le PTB gouverne, en coalition avec Vooruit. Alors que les socialistes sont passés de 24,9% à 41,9%, le PTB a perdu 1 % pour arriver à 21,7%. Le président de Vooruit n’a jamais caché qu’il préférerait ne pas gouverner avec le PTB. « À Zelzate, le bourgmestre Brent Meuleman (Vooruit) rate de peu la majorité absolue et le PTB perd. Je ne pense pas qu’une coalition avec le PTB se reproduira. Je n’ai guère envie de gouverner avec des extrêmes. »
6. L’Open VLD perd Ostende et disparait d’Anvers, mais il conserve Gand
Les libéraux flamands perdent la ville d’Ostende au profit des socialistes. Le parti libéral n’atteint même pas le seuil électoral à Anvers. En Flandre-Orientale, longtemps un fief libéral, l’Open VLD devient la cinquième plus grande formation. La défaite des libéraux flamands enregistrée lors des élections fédérales de juin semble se poursuivre. Même si les résultats dans certaines villes flamandes comme Courtrai, Gand et Vilvorde viennent sauver les meubles…
Si les mauvaises nouvelles s’accumulent pour l’Open VLD, des résultats dans certaines grandes villes viennent remettre du baume au cœur des libéraux flamands. Malgré des sondages défavorables, l’Open VLD reste le premier à Courtrai avec 37,5 % des voix. À Malines aussi, Bart Somers et son cartel avec Groen conservent leur première place, mais enregistrent une chute de 10 %.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-le-vlaams-belang-compte-t-il-conquerir-ninove-grace-aux-donnees/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-le-vlaams-belang-compte-t-il-conquerir-ninove-grace-aux-donnees/