Élections communales: Gand se rapproche un peu plus d’Anvers
([Opinions, Politique] 2024-10-01 (De Standaard))
- Reference: 2024-10_Belgaimage-102449722-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-gand-se-rapproche-un-peu-plus-danvers/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20241021_94586746
C’est une perspective qu’on évoquait depuis des mois à Gand : la liste communale « Voor Gent », mêlant socialistes et libéraux flamands, allait-elle échanger son partenaire de coalition écologiste contre les nationalistes flamands ? À Gand, l’arrivée au pouvoir de la N-VA signifie plus qu’un simple changement de coalition. C’est un coup porté à son image. En effet, la ville, dirigée par une coalition violette-verte, se présente volontiers comme progressiste envers et contre tout ; la tête haute comme les « porteurs de corde » [1][1] , on y défend obstinément l’écologie et la tolérance, à rebours des courants de fond anversois. Gand, à ce titre, est un trophée monumental pour la N-VA.
En théorie, le changement au pouvoir est une bonne chose. Pour éviter l’usure, il est sain que le pouvoir change parfois de mains. À Gand, la rupture entre les verts, d’un côté, et les rouges et bleus, de l’autre, est consommée depuis longtemps. La bataille entre le bourgmestre sortant Mathias De Clercq (Open Vld) et son échevin Filip Watteeuw (Groen) en devenait par moment gênante. Le signal de l’électeur, quant à lui, est mitigé. Si le bourgmestre libéral a perdu 10 000 voix et son parti sept sièges, sa liste reste néanmoins la plus importante. Groen sort des urnes largement renforcé, mais la N-VA a elle aussi gagné quatre sièges et sa tête de liste Anneleen Van Bossuyt a enregistré un score élevé. D’un point de vue électoral donc, la piste d’une coalition de gauche comme de droite tient la route.
[2]6 conclusions à tirer des élections communales en Flandre
Sur le papier, le renouveau devait être au rendez-vous. Mais en réalité, la déception est immense. Au pouvoir depuis 36 ans, socialistes et libéraux ne font aujourd’hui que renforcer cette vieille alliance. La N-VA, qui pèse moins que Groen, devra accepter les mesures qu’elle répugne ailleurs : tests pratiques, logements sociaux et transports en commun gratuits. Lundi, des larmes de crocodile ont coulé chez Vooruit. Mais l’idéal d’un front progressiste ne fait pas le poids face à la politique de maintien au pouvoir, aux anciennes querelles et aux humiliations jamais digérées. Et les enjeux dépassent bien sûr la ville : l’alliance progressiste à Gand est sacrifiée sur l’autel du méga accord conclu entre Bart De Wever et Conner Rousseau, pour dominer la scène politique flamande. Après Gand (et Zelzate), Anvers suivra sans doute bientôt.
Gand n’en deviendra pas pour autant moins progressiste, promettent surtout les socialistes. Un peu théâtraux, ils brandissent une note dans laquelle Groen n’a formulé que des ajustements. Vooruit pourrait peut-être réaliser à lui seul ce programme progressiste. Mais on mesure dans cette ville le pari risqué des socialistes flamands qui, sans scrupule, ont choisi de mettre tous leurs œufs dans le même panier, celui de l’alliance avec la N-VA. En imposant un remembrement à gauche via un grand accord avec la droite, alors qu’il existe une alternative progressiste évidente, Vooruit laisse perplexe une grande partie de son électorat gantois.
[3][1] Surnom donné aux Gantois, symbolisant historiquement la résistance à la tyrannie et à l’autorité.
[4]Vague d’abstentions aux communales en Flandre : il fallait s’y attendre
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-gand-se-rapproche-un-peu-plus-danvers/#_ftn1
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/6-conclusions-a-tirer-des-elections-communales-en-flandre/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-gand-se-rapproche-un-peu-plus-danvers/#_ftnref1
[4] https://daardaar.be/rubriques/politique/vague-dabstentions-aux-communales-en-flandre-il-fallait-sy-attendre/
En théorie, le changement au pouvoir est une bonne chose. Pour éviter l’usure, il est sain que le pouvoir change parfois de mains. À Gand, la rupture entre les verts, d’un côté, et les rouges et bleus, de l’autre, est consommée depuis longtemps. La bataille entre le bourgmestre sortant Mathias De Clercq (Open Vld) et son échevin Filip Watteeuw (Groen) en devenait par moment gênante. Le signal de l’électeur, quant à lui, est mitigé. Si le bourgmestre libéral a perdu 10 000 voix et son parti sept sièges, sa liste reste néanmoins la plus importante. Groen sort des urnes largement renforcé, mais la N-VA a elle aussi gagné quatre sièges et sa tête de liste Anneleen Van Bossuyt a enregistré un score élevé. D’un point de vue électoral donc, la piste d’une coalition de gauche comme de droite tient la route.
[2]6 conclusions à tirer des élections communales en Flandre
Sur le papier, le renouveau devait être au rendez-vous. Mais en réalité, la déception est immense. Au pouvoir depuis 36 ans, socialistes et libéraux ne font aujourd’hui que renforcer cette vieille alliance. La N-VA, qui pèse moins que Groen, devra accepter les mesures qu’elle répugne ailleurs : tests pratiques, logements sociaux et transports en commun gratuits. Lundi, des larmes de crocodile ont coulé chez Vooruit. Mais l’idéal d’un front progressiste ne fait pas le poids face à la politique de maintien au pouvoir, aux anciennes querelles et aux humiliations jamais digérées. Et les enjeux dépassent bien sûr la ville : l’alliance progressiste à Gand est sacrifiée sur l’autel du méga accord conclu entre Bart De Wever et Conner Rousseau, pour dominer la scène politique flamande. Après Gand (et Zelzate), Anvers suivra sans doute bientôt.
Gand n’en deviendra pas pour autant moins progressiste, promettent surtout les socialistes. Un peu théâtraux, ils brandissent une note dans laquelle Groen n’a formulé que des ajustements. Vooruit pourrait peut-être réaliser à lui seul ce programme progressiste. Mais on mesure dans cette ville le pari risqué des socialistes flamands qui, sans scrupule, ont choisi de mettre tous leurs œufs dans le même panier, celui de l’alliance avec la N-VA. En imposant un remembrement à gauche via un grand accord avec la droite, alors qu’il existe une alternative progressiste évidente, Vooruit laisse perplexe une grande partie de son électorat gantois.
[3][1] Surnom donné aux Gantois, symbolisant historiquement la résistance à la tyrannie et à l’autorité.
[4]Vague d’abstentions aux communales en Flandre : il fallait s’y attendre
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-gand-se-rapproche-un-peu-plus-danvers/#_ftn1
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/6-conclusions-a-tirer-des-elections-communales-en-flandre/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-gand-se-rapproche-un-peu-plus-danvers/#_ftnref1
[4] https://daardaar.be/rubriques/politique/vague-dabstentions-aux-communales-en-flandre-il-fallait-sy-attendre/