Élections : les partis flamands adaptent le programme selon la commune
([Opinions, Politique] 2024-09-01 (Het Nieuwsblad))
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Le constat est universel : ce n’est pas parce qu’on est dans le même parti qu’on partage nécessairement le même avis sur tous les dossiers.
Ainsi le CD&V de Gand n’est pas le CD&V de Tremelo. Dans la commune du Père Damien (né à Tremelo, ndt), les démocrates-chrétiens n’hésitent pas à barrer les routes pour couper court au trafic de transit. Dans la ville de Jacques van Artevelde, on préfère en revanche chercher des itinéraires alternatifs. De façon analogue, à Bruges, Vooruit veut qu’en plus des dealers de drogue, les mesures de répression s’appliquent aussi, dans une certaine mesure, aux consommateurs. Leurs homologues anversois voient les choses autrement : ils proposent même d’aménager des espaces de consommation spéciaux pour les toxicomanes.
La couleur en transparence
Au-delà des préférences locales, somme toute logiques, on perçoit néanmoins toujours en filigrane le programme national des partis et, bien sûr, l’idéologie. Ainsi, les contrastes entre la gauche et la droite demeurent. Comme sur la nécessité ou non, pour les bénéficiaires du revenu d’intégration, d’accepter de travailler pour les services communaux. Les partis de gauche n’y sont pas favorables, à l’inverse de leurs homologues de droite et du centre. De son côté, le CD&V n’a jamais caché son opposition à la fusion obligatoire de communes et à la conversion de terres agricoles en réserves naturelles. Idem pour l’insécurité : faut-il installer davantage de caméras ? À partir de quel âge doit-on imposer des sanctions administratives communales pour incivilités ? Les avis divergent.
Même chose pour les grandes questions identitaires telles que le port du foulard par les fonctionnaires de l’État lorsqu’elles sont en contact avec les citoyens dans l’exercice de leur fonction, la nourriture halal dans les écoles ou la tolérance d’autres langues que le néerlandais dans les cours de récréation. Très souvent, le Vlaams Belang et la N-VA s’opposent à Vooruit, Groen et au PTB, le CD&V et l’Open VLD se situent quelque part entre les deux.
La lutte contre les dépôts clandestins fait en revanche l’unanimité – ou presque. À l’exception du PTB, tous les partis souhaitent que des mesures plus strictes soient prises dans ce domaine, ce qui confirme les résultats de la quasi-totalité des enquêtes menées auprès des Flamands pour qui l’environnement et la question des déchets sont cœur des préoccupations, comme nous l’avons vu très récemment lors de la polémique relative aux [1]détritus jonchant la plage d’Ostende .
Par ailleurs, des villes comme Gand et Bruges réfléchissent de plus en plus à la propagation du tourisme de masse et à ses répercussions. Les débats qui font rage à Barcelone, Amsterdam et Venise se sont invités chez nous. L’objectif de tous est de préserver la qualité de vie des habitants et l’identité de leur ville. Ainsi, le Vlaams Belang à Bruges veut introduire – comme à Venise – une taxe pour tous les touristes d’un jour, tandis que Vooruit et Groen ne veulent s’attaquer qu’au tourisme de croisière.
Lire également
[2]Comment les villes de Flandre gèrent-elles le tourisme de masse?
La position du CD&V sur la présence de crèches de Noël dans les administrations communales mérite aussi qu’on s’y attarde. Un peu partout, les chrétiens-démocrates clament qu’une maison communale doit rester un lieu neutre et que la place d’une crèche se trouve ailleurs. Or, cette volonté de neutralité ne s’applique pas au port du foulard par les fonctionnaires de l’État en contact avec les citoyens, où le CD&V privilégie la qualité du service.
C’est un débat récurrent : les bourgmestres des grandes villes ont-ils le temps de siéger en plus au parlement ? La question divise.. À Anvers – la plus grande ville de Flandre – tous les partis estiment que le bourgmestre ne devrait pas cumuler sauf… la N-VA, le parti du bourgmestre sortant Bart de Wever. Amusant, non ?
[1] https://www.rtbf.be/article/un-record-absolu-les-vacanciers-n-ont-jamais-laisse-autant-de-dechets-sur-les-plages-de-la-cote-belge-11420354
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/comment-les-villes-de-flandre-gerent-elles-le-tourisme-de-masse/
Ainsi le CD&V de Gand n’est pas le CD&V de Tremelo. Dans la commune du Père Damien (né à Tremelo, ndt), les démocrates-chrétiens n’hésitent pas à barrer les routes pour couper court au trafic de transit. Dans la ville de Jacques van Artevelde, on préfère en revanche chercher des itinéraires alternatifs. De façon analogue, à Bruges, Vooruit veut qu’en plus des dealers de drogue, les mesures de répression s’appliquent aussi, dans une certaine mesure, aux consommateurs. Leurs homologues anversois voient les choses autrement : ils proposent même d’aménager des espaces de consommation spéciaux pour les toxicomanes.
La couleur en transparence
Au-delà des préférences locales, somme toute logiques, on perçoit néanmoins toujours en filigrane le programme national des partis et, bien sûr, l’idéologie. Ainsi, les contrastes entre la gauche et la droite demeurent. Comme sur la nécessité ou non, pour les bénéficiaires du revenu d’intégration, d’accepter de travailler pour les services communaux. Les partis de gauche n’y sont pas favorables, à l’inverse de leurs homologues de droite et du centre. De son côté, le CD&V n’a jamais caché son opposition à la fusion obligatoire de communes et à la conversion de terres agricoles en réserves naturelles. Idem pour l’insécurité : faut-il installer davantage de caméras ? À partir de quel âge doit-on imposer des sanctions administratives communales pour incivilités ? Les avis divergent.
Même chose pour les grandes questions identitaires telles que le port du foulard par les fonctionnaires de l’État lorsqu’elles sont en contact avec les citoyens dans l’exercice de leur fonction, la nourriture halal dans les écoles ou la tolérance d’autres langues que le néerlandais dans les cours de récréation. Très souvent, le Vlaams Belang et la N-VA s’opposent à Vooruit, Groen et au PTB, le CD&V et l’Open VLD se situent quelque part entre les deux.
Dépôts clandestins et touristes
La lutte contre les dépôts clandestins fait en revanche l’unanimité – ou presque. À l’exception du PTB, tous les partis souhaitent que des mesures plus strictes soient prises dans ce domaine, ce qui confirme les résultats de la quasi-totalité des enquêtes menées auprès des Flamands pour qui l’environnement et la question des déchets sont cœur des préoccupations, comme nous l’avons vu très récemment lors de la polémique relative aux [1]détritus jonchant la plage d’Ostende .
Par ailleurs, des villes comme Gand et Bruges réfléchissent de plus en plus à la propagation du tourisme de masse et à ses répercussions. Les débats qui font rage à Barcelone, Amsterdam et Venise se sont invités chez nous. L’objectif de tous est de préserver la qualité de vie des habitants et l’identité de leur ville. Ainsi, le Vlaams Belang à Bruges veut introduire – comme à Venise – une taxe pour tous les touristes d’un jour, tandis que Vooruit et Groen ne veulent s’attaquer qu’au tourisme de croisière.
Lire également
[2]Comment les villes de Flandre gèrent-elles le tourisme de masse?
Le CD&V et la crèche de Noël
La position du CD&V sur la présence de crèches de Noël dans les administrations communales mérite aussi qu’on s’y attarde. Un peu partout, les chrétiens-démocrates clament qu’une maison communale doit rester un lieu neutre et que la place d’une crèche se trouve ailleurs. Or, cette volonté de neutralité ne s’applique pas au port du foulard par les fonctionnaires de l’État en contact avec les citoyens, où le CD&V privilégie la qualité du service.
Votre bourgmestre au Parlement ?
C’est un débat récurrent : les bourgmestres des grandes villes ont-ils le temps de siéger en plus au parlement ? La question divise.. À Anvers – la plus grande ville de Flandre – tous les partis estiment que le bourgmestre ne devrait pas cumuler sauf… la N-VA, le parti du bourgmestre sortant Bart de Wever. Amusant, non ?
[1] https://www.rtbf.be/article/un-record-absolu-les-vacanciers-n-ont-jamais-laisse-autant-de-dechets-sur-les-plages-de-la-cote-belge-11420354
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/comment-les-villes-de-flandre-gerent-elles-le-tourisme-de-masse/