Une coalition de gauche avec Jos D’Haese en tant que bourgmestre à Anvers ? Si beaucoup d’eau doit encore couler sous les ponts de l’Escaut, ce scénario n’est pas inconcevable pour autant.

Lors du débat du Voka de ce mercredi, où les têtes de listes étaient présentes, Groen et Vooruit n’ont pas exclu de collaborer avec le PVDA (PTB). Bogdan Vanden Berghe (Groen), laisse ainsi la porte ouverte : « Les divergences sont grandes, mais… ». Karim Bachar (Vooruit) a quant à lui indiqué que son parti « exclut uniquement le Vlaams Belang ». Des propos qui interpellent directement Bart De Wever. « Je ne travaillerai pas avec le Vlaams Belang. Je constate néanmoins que la gauche de la gauche n’a pas la même éthique démocratique, ce qui est pour le moins étonnant », a récemment déclaré le bourgmestre de la ville portuaire. Il ressort d’un récent sondage que le PVDA, qui n’accuse plus qu’un retard de 4 points, a désormais la N-VA en ligne de mire.

« Je ne crois pas aux extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite », a assuré Pieter De Cock (CD&V). Celui qui se décrit comme un « jeune homme » ne croit d’ailleurs pas non plus au clivage gauche-droite. Un clivage qui s’est pourtant manifesté à plusieurs reprises lors du débat du patronat, notamment à propos de [1]l’aéroport de Deurne . Les partis de gauche souhaitent le désaffecter, tandis que les partis de droite prônent son maintien. « Tant que je serai bourgmestre, Deurne restera ouvert. Anvers est une ville majeure qui doit être dotée d’un aéroport. »

[2]Moins d’un mois avant les communales, le spectre du cordon sanitaire refait surface

Autre sujet de discorde : le projet de pont cyclable à 250 millions d’euros. Un projet de prestige au coût exorbitant, selon la gauche. Un reproche que Bart De Wever prend comme un compliment : « Les projets de prestige donnent justement de l’âme à une ville. Il suffit de regarder la cathédrale.”

La gauche veut s’attaquer à la problématique des magasins inoccupés en créant davantage de rues interdites aux voitures, tandis que la droite ne l’entend pas de cette oreille. La gauche critique les milliards investis par Ineos dans une usine de plastique, alors que la droite s’en félicite.

Toujours est-il que certains points font l’unanimité. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut se pencher sur les 1200 à 1500 jeunes qui quittent l’école sans diplôme chaque année, qu’il faut stimuler l’emploi, qu’il faut que l’enseignement soit plus en phase avec le marché du travail et qu’il faut favoriser le transport ferroviaire. Il s’agit là de sujets sensibles qui étaient déjà sur la table il y a six, voire douze ans. Les discours ont à peine changé au fil du temps. Force est de constater que les têtes de liste chantent sans cesse les mêmes ritournelles. Navrant.

Heureusement pour la campagne, le clivage gauche-droite existe toujours bel et bien. Et à cet égard, Bart De Wever a fait son choix : « Moscou ou Rome ? Roma victor ! » , a -t-il lancé. Si la métaphore est osée, les enjeux du 13 octobre à Anvers sont, quant à eux, bien réels.

[3]Pourquoi les Flamands ne devront-ils pas voter aux élections communales? On vous explique!



[1] https://daardaar.be/rubriques/flandre-ne-tire-lecons-de-zaventem/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/moins-dun-mois-avant-les-communales-le-spectre-du-cordon-sanitaire-refait-surface/

[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-flamands-ne-devront-pas-voter-pour-les-elections-communales-on-vous-explique/