Budget: la Flandre doit désormais prouver que ce qu’elle fait seule, elle le fait mieux
([Economie, Opinions] 2024-09-01 (Het Laatste Nieuws))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/economie/budget-la-flandre-doit-desormais-prouver-que-ce-quelle-fait-seule-elle-le-fait-mieux/
- Source link: https://www.hln.be/opinie/als-vlaanderen-het-begrotingsevenwicht-had-laten-varen-was-dat-puur-politieke-onwil-geweest~ace47e43/
Fumée blanche en Flandre ! « Habemus budget ». La Wallonie a beau avoir un gouvernement depuis trois mois, elle n’a toujours pas de budget. Alors qu’en Flandre, on en a un… même si on n’a pas encore de gouvernement. Quelle différence culturelle, pas vrai ? Cela dit, pour le formateur Matthias Diependaele (N-VA), homme de chiffres, un budget vaut bien un gouvernement.
D’après les bruits qui circulent en coulisses, le futur gouvernement entend atteindre l’équilibre budgétaire à l’horizon 2027. Et il a raison : si les dirigeants de la Flandre ne parviennent pas à atteindre l’équilibre, ce ne sera pas par manque d’opportunités, mais bien de volonté. Seule la N-VA a milité dans ce sens, avec une campagne promettant une politique de gestion financière saine — dans la droite ligne, d’ailleurs, de l’héritage de Matthias Diependaele, ex-ministre du Budget. Pour les négociateurs, abandonner cette voie, ç’aurait été se tirer une balle dans le pied. Car toute dégradation du budget flamand a des répercussions sur les chiffres au fédéral. L’évaluation budgétaire de la Commission européenne porte sur l’ensemble du pays, au niveau tant fédéral que régional et même local. Si elle avait négligé cette quête d’équilibre, la Flandre aurait rendu plus difficile l’assainissement à l’échelon fédéral.
La Flandre doit donc revoir ses priorités — et il y a du pain sur la planche. Le bilan du gouvernement flamand sortant n’a rien d’une pub pour l’autonomie de gestion en Flandre. Pour Gaston Geens, qui fut le tout premier Premier ministre flamand, la Flandre allait devoir prouver que ce qu’elle faisait elle-même, elle le faisait mieux. Pour l’équipe sortante, c’est raté : le gouvernement Jambon s’est perdu dans les querelles intestines alors que la Flandre perdait pied dans ses tâches essentielles. La mort d’un bébé dans une crèche a révélé les failles des structures d’accueil. La pénurie d’enseignants a pris des proportions telles que certains examens n’ont pas été maintenus. Comment réussir un examen quand une année s’est passée sans avoir cours ? Les règles fixées par la Flandre (et d’autres) ont asphyxié les agriculteurs, contraints de sortir leurs tracteurs pour se faire enfin entendre par « Bruxelles ». Et quand De Lijn a présenté son nouveau plan de transport, la ministre compétente Lydia Peeters (Open Vld) n’a jamais réussi à en faire accepter les motivations. Qu’en a-t-on retenu ? Les absurdités. Les suppressions de lignes et d’arrêts.
Bien sûr, le diable se cache toujours dans les détails. Mais ce que l’on a pu voir, jusqu’ici, c’est que les nouveaux accords tiennent compte du mécontentement flamand. Le plan fait la part belle – et dégage donc des moyens – pour les services de garde d’enfants, pour réduire les listes d’attente, pour l’enseignement et pour les transports publics. On va passer à la loupe les épuisantes lenteurs dans les octrois de permis. Le gouvernement va réduire ses achats de terres agricoles. Et ses nombreux investissements vont s’accompagner d’une réduction de charges fiscales, car ce gouvernement veut surtout éviter l’étiquette « taxatoire ». Car l’électeur flamand de centre droit veut qu’on ne l’oublie pas, surtout en ce moment où, en Wallonie, le MR et Les Engagés font bien parler d’eux sur ce point. Il est temps de reprendre de la hauteur, et de s’occuper davantage des tâches essentielles. Sur papier, ça sonne bien. Reste à prouver que nos dirigeants peuvent faire mieux.
D’après les bruits qui circulent en coulisses, le futur gouvernement entend atteindre l’équilibre budgétaire à l’horizon 2027. Et il a raison : si les dirigeants de la Flandre ne parviennent pas à atteindre l’équilibre, ce ne sera pas par manque d’opportunités, mais bien de volonté. Seule la N-VA a milité dans ce sens, avec une campagne promettant une politique de gestion financière saine — dans la droite ligne, d’ailleurs, de l’héritage de Matthias Diependaele, ex-ministre du Budget. Pour les négociateurs, abandonner cette voie, ç’aurait été se tirer une balle dans le pied. Car toute dégradation du budget flamand a des répercussions sur les chiffres au fédéral. L’évaluation budgétaire de la Commission européenne porte sur l’ensemble du pays, au niveau tant fédéral que régional et même local. Si elle avait négligé cette quête d’équilibre, la Flandre aurait rendu plus difficile l’assainissement à l’échelon fédéral.
La Flandre doit donc revoir ses priorités — et il y a du pain sur la planche. Le bilan du gouvernement flamand sortant n’a rien d’une pub pour l’autonomie de gestion en Flandre. Pour Gaston Geens, qui fut le tout premier Premier ministre flamand, la Flandre allait devoir prouver que ce qu’elle faisait elle-même, elle le faisait mieux. Pour l’équipe sortante, c’est raté : le gouvernement Jambon s’est perdu dans les querelles intestines alors que la Flandre perdait pied dans ses tâches essentielles. La mort d’un bébé dans une crèche a révélé les failles des structures d’accueil. La pénurie d’enseignants a pris des proportions telles que certains examens n’ont pas été maintenus. Comment réussir un examen quand une année s’est passée sans avoir cours ? Les règles fixées par la Flandre (et d’autres) ont asphyxié les agriculteurs, contraints de sortir leurs tracteurs pour se faire enfin entendre par « Bruxelles ». Et quand De Lijn a présenté son nouveau plan de transport, la ministre compétente Lydia Peeters (Open Vld) n’a jamais réussi à en faire accepter les motivations. Qu’en a-t-on retenu ? Les absurdités. Les suppressions de lignes et d’arrêts.
Bien sûr, le diable se cache toujours dans les détails. Mais ce que l’on a pu voir, jusqu’ici, c’est que les nouveaux accords tiennent compte du mécontentement flamand. Le plan fait la part belle – et dégage donc des moyens – pour les services de garde d’enfants, pour réduire les listes d’attente, pour l’enseignement et pour les transports publics. On va passer à la loupe les épuisantes lenteurs dans les octrois de permis. Le gouvernement va réduire ses achats de terres agricoles. Et ses nombreux investissements vont s’accompagner d’une réduction de charges fiscales, car ce gouvernement veut surtout éviter l’étiquette « taxatoire ». Car l’électeur flamand de centre droit veut qu’on ne l’oublie pas, surtout en ce moment où, en Wallonie, le MR et Les Engagés font bien parler d’eux sur ce point. Il est temps de reprendre de la hauteur, et de s’occuper davantage des tâches essentielles. Sur papier, ça sonne bien. Reste à prouver que nos dirigeants peuvent faire mieux.