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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Comment les villes de Flandre gèrent-elles le tourisme de masse?

([Société] 2024-08-01 (Het Laatste Nieuws))


À Malaga, en début de mois, 20 000 personnes sont descendues dans la rue afin de crier leur ras-le-bol face aux pressions économiques et sociétales engendrées par le tourisme de masse. La situation est devenue intenable : ville encombrée, transports en commun surchargés, hausse des prix de l’immobilier qui rend les logements impayables pour les locaux. Ces derniers mois, les habitants de Barcelone et des îles Canaries ont eux aussi manifesté pour protester contre ce phénomène et des appels similaires se sont fait entendre dans d’autres pays : depuis la fin du mois d’avril, les touristes désireux de voir Venise doivent s’acquitter d’une taxe de séjour de 5 euros. À Dubrovnik, en Croatie, les valises à roulettes, jugées trop bruyantes, sont désormais interdites dans le centre-ville. Comment les villes flamandes font-elles face au tourisme de masse ?

Un combat



Bruges est un haut lieu touristique international: la ville a accueilli quelque 8,3 millions de visiteurs en 2023 et voit depuis des années le nombre de touristes d’un jour et de nuitées augmenter de façon inexorable. Mieke Hoste, échevine du Tourisme (Vooruit) : « Nous faisons une distinction entre les touristes d’un jour et ceux qui passent au moins une nuitée chez nous. Les touristes qui prennent le temps de visiter notre ville sur plusieurs jours causent généralement moins de nuisances que les « excursionnistes » qui séjournent à Bruxelles, Paris ou Amsterdam et qui viennent voir Bruges au pas de charge. Nous constatons par exemple une présence bien plus importante de touristes le week-end entre 11 et 15 heures. Ce sont eux qui agacent le plus les habitants.

Mieke Hoste se dit favorable à la mise en place d’une taxe de séjour pour les touristes d’un jour, mais sur le plan politique, admet-elle, une telle mesure n’est pas facile à faire passer. Elle souhaite également que les plateformes de réservation comme Airbnb attribuent un numéro à chaque propriétaire afin que la ville puisse vérifier si ces derniers respectent les normes.

Selon son échevin du Tourisme Bram Van Braeckevelt (Groen), Gand a pris des mesures en 2019 pour contrer les hordes de touristes qui affluent pour admirer, entre deux cuberdons, l’Agneau Mystique et le Château des Comtes. « Nous avons organisé à l’époque un débat avec comme question centrale : quelle ville voulons-nous devenir ? Selon les prévisions des Nations Unies, le nombre de nuitées serait amené à doubler en six ans. Clairement, nous voulions éviter cette croissance et ne pas devenir un nid à touristes. »

Afin de réduire la pression sur le marché du logement, Gand a donc décidé de geler l’octroi des permis d’exploitation hôtelière dans le centre-ville, ainsi que celui des permis de location touristique. La taxe à payer par les particuliers désireux de louer leur appartement ou leur maison a été portée au double de celle d’un hôtel conventionnel, les bateaux de croisières maritimes ont été bannis et le nombre de bateaux de croisières fluviales a été divisé par deux, passant de huit à quatre par jour. Grâce à ces interventions, le doublement de nuitées annoncé ne s’est pas produit : alors que la ville avait enregistré 1,3 million de nuitées en 2019, elle en a compté 1,6 million en 2023. « Nous restons très vigilants vis-à-vis des nuisances potentielles du tourisme de masse. Le bien-être des habitants reste un défi dans toutes les villes européennes, car la puissance industrielle du tourisme est énorme, notamment les croisières. Regardez Amsterdam ou Barcelone : l’équilibre est clairement rompu.

Valeur ajoutée



Si l’échevin du Tourisme d’Anvers, Koen Kennis (N-VA), reconnaît que l’afflux de touristes agace certains habitants de sa ville, il n’y voit pas nécessairement un problème. « Certains critiquent le tourisme par principe, mais oublient qu’il s’agit d’un élément important pour le commerce et l’industrie hôtelière de la ville. Selon une étude menée par Toerisme Vlaanderen , la majorité des Anversois sont fiers de leur ville et ne considèrent pas le tourisme comme une nuisance », affirme Koen Kennis, qui est par ailleurs aussi échevin des Classes moyennes.

Il précise toutefois que la capitale du diamant mise surtout sur les visiteurs « à valeur ajoutée » et ne déroule donc pas le tapis rouge aux touristes d’un jour, que les bus viennent décharger puis reprendre deux heures plus tard. Les bateaux de croisière ? « À Anvers, ce sont surtout des bateaux de croisières fluviales, pas les paquebots qu’on voit sur le pourtour méditerranéen (comme à Malaga, ndlr).

Des manifestations ont tout de même eu lieu à Anvers il y a quelques semaines. Le mouvement environnemental Extinction Rebellion, qui lutte contre le changement climatique, a mené une action contre les navires au fioul de soute, très polluants, qui viennent accoster à quelques encablures du centre-ville, alors que des règles bien plus strictes s’appliquent aux voitures dans la zone à faibles émissions. Koen Kennis : « Ceux qui affirment que ces navires causent des nuisances occultent le facteur économique. Or, nous devons aussi veiller à la croissance. À Anvers, le tourisme n’est pas un problème. »



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