Que faire de votre chat quand vous partez en voyage ?
([Culture et Médias] 2024-08-01 (De Standaard))
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Personne n’aime laisser son chat tout seul. Mais de temps à autre, il le faut bien. Ou du moins, on essaie de s’en convaincre. Il ne faut pas se torturer pour autant, tempère Anneleen Bru, thérapeute comportementaliste pour chats. « Les gens me demandent parfois presque l’autorisation de partir en voyage. Il ne faut tout de même pas exagérer… »
« Étant donné que les chats sont extrêmement sensibles au stress, il vaut mieux les garder à la maison, dans leur habitat familier, explique Anneleen Bru. Mais tout dépend aussi de l’âge et du caractère du chat. Abandonner pendant quinze jours un petit chaton de moins d’un an, c’est de la maltraitance animale. Pour un matou plus âgé, plus sociable, ce n’est pas un problème de l’emmener chez des amis. À condition qu’ils ne possèdent pas de chat, bien sûr, car les chats sont à l’origine des ennemis entre eux. Il faut au moins trois semaines pour que deux chats fassent bien connaissance, ce qui excède probablement la durée de vos vacances. »
Alors, comment s’y prendre ? « Veillez à ce que votre chat connaisse un peu la personne qui prendra soin de lui, laissez-le renifler son odeur et donnez-lui une friandise. » Si le chat se réfugie immédiatement sous le fauteuil, le cat-sitter doit faire preuve de patience. « Asseyez-vous par terre et laissez le chat venir vers vous. Parfois, je lis une petite histoire à voix haute, pour que le chat s’habitue à ma voix, confie Martine Verbraeken, cat-sitter professionnelle. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de forcer le contact. » Réessayez plusieurs fois par jour, et gardez le bac du chat bien propre. Autre conseil d’Anneleen Bru : « Éloignez l’eau des croquettes : un chat boit plus lorsque les gamelles sont séparées. »
Aujourd’hui, de nombreuses applications permettent de trouver un cat-sitter à domicile, comme Pawshake, qui fonctionne comme Uber : l’app met en relation un propriétaire de chat avec quelqu’un du quartier. On peut sélectionner le cat-sitter en fonction des évaluations. Ainsi, Shari Dedier, 28 ans, a trouvé, pour 30 euros par jour, une personne à qui il a confié sa clé. « Mes amis habitent trop loin ou n’ont pas le temps, et un hôtel pour chats coûte au moins le même prix. Pour Bonnie, une chatte que j’ai recueillie à l’asile, c’est moins stressant qu’un déplacement. »
Anneleen Bru appelle toutefois à la vigilance, car en réalité, ces personnes bénévoles ne connaissent rien au comportement des chats ni à leur état de santé. « J’ai déjà vécu des situations navrantes. Les chats sont très forts pour masquer leur douleur. Un professionnel le voit, un non-initié non. Ce n’est pas parce qu’on trouve un petit chat mignon qu’on est capable de s’en occuper. Tout le monde n’est pas fait pour cela. C’est pourquoi je recommande d’opter pour des professionnels, avec un numéro de TVA, au cas où des problèmes surviendraient. »
Les véritables cat-sitters peuvent coûter 130 euros par jour, mais ils font bien plus que de simplement nourrir votre chat. Ainsi, Debby De Strooper passe parfois trois fois par jour voir le chat. Nettoyer la litière, sortir les poubelles, vider la boîte aux lettres : tout est compris dans le prix. « Mais le plus important pour les propriétaires, c’est de recevoir des nouvelles régulières de leur chat, surtout s’il a besoin de prendre des médicaments. Je ne crains pas de donner un comprimé à un chat farouche, j’ai suivi une formation appropriée. »
Quand vous partez pour une journée, il n’est pas utile de mobiliser une autre personne. En revanche, il est déconseillé de laisser son chat seul plus de 24 heures, estime Anneleen Bru. « J’entends parfois des gens dire que leur chat est fâché parce qu’ils ont été absents. C’est n’importe quoi : un chat ne peut pas développer une pensée aussi complexe. C’est n’est pas vous qui lui manquez, mais bien votre routine. De nombreux chats dorment près de leur maître, et ne comprennent pas ce qu’il se passe quand vous ne rentrez pas. D’autres chats du quartier peuvent aussi profiter de votre absence pour venir défier le vôtre. »
Dans ce cas-là, une petite caméra de surveillance peut s’avérer utile. « On peut acquérir ce genre de gadget pour 40 euros. Cette caméra vous permettra de suivre en direct ce que votre chat manigance lorsque vous n’êtes pas là. Et vous pouvez lui parler aussi. » Mais n’est-il pas malheureux de voir Minou miauler seul dans la cuisine quand on est à la plage ? « Parfois, le simple fait d’avoir la possibilité de regarder suffit à rassurer les gens. »
Si le cat-sitting à domicile n’est pas possible pour vous et que votre chat a le goût du luxe, vous pouvez toujours réserver une chambre d’hôtel ! « Les exploitants des hôtels pour chats subissent des contrôles assez stricts et doivent avoir suivi diverses formations », assure Anneleen Bru. Mais il existe aussi des charlatans, bien entendu. « Dans un bon hôtel, les chats ne peuvent pas avoir de contact visuel entre eux. Sinon, ils risquent de se mettre à pulvériser (projeter de l’urine vers l’arrière pour délimiter leur territoire, ndlr), et de revenir traumatisés. Vérifiez également s’il y a assez d’espaces de jeu, d’objets à gratter, de surfaces à escalader, etc. Il ne s’agit pas seulement d’enfermer un chat dans une pièce. »
J’ai effectivement pu m’en rendre compte en tombant sur un hôtel de luxe avec « spa royal » (formule complète pour 39 euros par jour) et « fish-bar » (un petit cocktail de crevettes pour Minou ?). N’est-ce pas un peu exagéré ? Anneleen Bru nous rassure : « C’est aussi du marketing : un spa peut simplement signifier que les pensionnaires ont accès à de l’herbe à chats. Cependant, il faut bien se dire que la qualité, ça coûte. Les hôtels plus chers sont généralement très bien intentionnés. »
« Étant donné que les chats sont extrêmement sensibles au stress, il vaut mieux les garder à la maison, dans leur habitat familier, explique Anneleen Bru. Mais tout dépend aussi de l’âge et du caractère du chat. Abandonner pendant quinze jours un petit chaton de moins d’un an, c’est de la maltraitance animale. Pour un matou plus âgé, plus sociable, ce n’est pas un problème de l’emmener chez des amis. À condition qu’ils ne possèdent pas de chat, bien sûr, car les chats sont à l’origine des ennemis entre eux. Il faut au moins trois semaines pour que deux chats fassent bien connaissance, ce qui excède probablement la durée de vos vacances. »
Les chats masquent leur douleur
Alors, comment s’y prendre ? « Veillez à ce que votre chat connaisse un peu la personne qui prendra soin de lui, laissez-le renifler son odeur et donnez-lui une friandise. » Si le chat se réfugie immédiatement sous le fauteuil, le cat-sitter doit faire preuve de patience. « Asseyez-vous par terre et laissez le chat venir vers vous. Parfois, je lis une petite histoire à voix haute, pour que le chat s’habitue à ma voix, confie Martine Verbraeken, cat-sitter professionnelle. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de forcer le contact. » Réessayez plusieurs fois par jour, et gardez le bac du chat bien propre. Autre conseil d’Anneleen Bru : « Éloignez l’eau des croquettes : un chat boit plus lorsque les gamelles sont séparées. »
Aujourd’hui, de nombreuses applications permettent de trouver un cat-sitter à domicile, comme Pawshake, qui fonctionne comme Uber : l’app met en relation un propriétaire de chat avec quelqu’un du quartier. On peut sélectionner le cat-sitter en fonction des évaluations. Ainsi, Shari Dedier, 28 ans, a trouvé, pour 30 euros par jour, une personne à qui il a confié sa clé. « Mes amis habitent trop loin ou n’ont pas le temps, et un hôtel pour chats coûte au moins le même prix. Pour Bonnie, une chatte que j’ai recueillie à l’asile, c’est moins stressant qu’un déplacement. »
Anneleen Bru appelle toutefois à la vigilance, car en réalité, ces personnes bénévoles ne connaissent rien au comportement des chats ni à leur état de santé. « J’ai déjà vécu des situations navrantes. Les chats sont très forts pour masquer leur douleur. Un professionnel le voit, un non-initié non. Ce n’est pas parce qu’on trouve un petit chat mignon qu’on est capable de s’en occuper. Tout le monde n’est pas fait pour cela. C’est pourquoi je recommande d’opter pour des professionnels, avec un numéro de TVA, au cas où des problèmes surviendraient. »
Les véritables cat-sitters peuvent coûter 130 euros par jour, mais ils font bien plus que de simplement nourrir votre chat. Ainsi, Debby De Strooper passe parfois trois fois par jour voir le chat. Nettoyer la litière, sortir les poubelles, vider la boîte aux lettres : tout est compris dans le prix. « Mais le plus important pour les propriétaires, c’est de recevoir des nouvelles régulières de leur chat, surtout s’il a besoin de prendre des médicaments. Je ne crains pas de donner un comprimé à un chat farouche, j’ai suivi une formation appropriée. »
Vive les caméras
Quand vous partez pour une journée, il n’est pas utile de mobiliser une autre personne. En revanche, il est déconseillé de laisser son chat seul plus de 24 heures, estime Anneleen Bru. « J’entends parfois des gens dire que leur chat est fâché parce qu’ils ont été absents. C’est n’importe quoi : un chat ne peut pas développer une pensée aussi complexe. C’est n’est pas vous qui lui manquez, mais bien votre routine. De nombreux chats dorment près de leur maître, et ne comprennent pas ce qu’il se passe quand vous ne rentrez pas. D’autres chats du quartier peuvent aussi profiter de votre absence pour venir défier le vôtre. »
Dans ce cas-là, une petite caméra de surveillance peut s’avérer utile. « On peut acquérir ce genre de gadget pour 40 euros. Cette caméra vous permettra de suivre en direct ce que votre chat manigance lorsque vous n’êtes pas là. Et vous pouvez lui parler aussi. » Mais n’est-il pas malheureux de voir Minou miauler seul dans la cuisine quand on est à la plage ? « Parfois, le simple fait d’avoir la possibilité de regarder suffit à rassurer les gens. »
Spa royal avec fish-bar
Si le cat-sitting à domicile n’est pas possible pour vous et que votre chat a le goût du luxe, vous pouvez toujours réserver une chambre d’hôtel ! « Les exploitants des hôtels pour chats subissent des contrôles assez stricts et doivent avoir suivi diverses formations », assure Anneleen Bru. Mais il existe aussi des charlatans, bien entendu. « Dans un bon hôtel, les chats ne peuvent pas avoir de contact visuel entre eux. Sinon, ils risquent de se mettre à pulvériser (projeter de l’urine vers l’arrière pour délimiter leur territoire, ndlr), et de revenir traumatisés. Vérifiez également s’il y a assez d’espaces de jeu, d’objets à gratter, de surfaces à escalader, etc. Il ne s’agit pas seulement d’enfermer un chat dans une pièce. »
J’ai effectivement pu m’en rendre compte en tombant sur un hôtel de luxe avec « spa royal » (formule complète pour 39 euros par jour) et « fish-bar » (un petit cocktail de crevettes pour Minou ?). N’est-ce pas un peu exagéré ? Anneleen Bru nous rassure : « C’est aussi du marketing : un spa peut simplement signifier que les pensionnaires ont accès à de l’herbe à chats. Cependant, il faut bien se dire que la qualité, ça coûte. Les hôtels plus chers sont généralement très bien intentionnés. »