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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Pour éviter le mal des transports, bannissez les fast-foods et écoutez Nirvana

([Rubriques, Sorties] 2024-07-01 (Het Laatste Nieuws))


À l’heure actuelle, les chercheurs parlent plutôt de ou « cinétose induite visuellement » que de mal des transports, corrige Floris Wuyts, professeur à l’Université d’Anvers. Provoqué par la vue de certains mouvements, ce trouble peut survenir sur la route, en bateau ou en avion. Environ 46 % de la population en souffre, et plus particulièrement les enfants âgés de 7 à 12 ans.

Il ne s’agit aucunement d’une maladie, mais d’une réaction de l’organisme à une anomalie résultant d’un décalage entre le mouvement attendu et le mouvement réel. Trois systèmes différents informent le cerveau sur nos mouvements et notre position : l’organe vestibulaire, situé dans l’oreille interne, la vision et les propriocepteurs des muscles et articulations, qui permettent de se situer par rapport à la position du corps. Ces informations permettent de se représenter une situation intérieurement, par exemple un trajet en voiture. Or, lorsque ces récepteurs sensoriels envoient des signaux contradictoires, cette image interne s’en trouve brouillée. Le mal de la route peut ainsi se manifester lorsque le passager d’une voiture consulte son smartphone, car en fixant l’écran, les yeux donnent l’impression d’être immobile, tandis que l’organe vestibulaire perçoit les mouvements du véhicule.

Partir bien reposé



Le mal des transports se traduit le plus souvent par des nausées, des vertiges, des vomissements, des maux de tête, des sueurs froides ou des difficultés de concentration, explique le professeur de physique médicale et spécialiste du système vestibulaire. En général, ces symptômes disparaissent assez vite une fois sorti du véhicule en question. Mais on peut aussi prendre quelques précautions, ajoute-t-il. Tout d’abord, essayer de ne pas s’inquiéter par anticipation. Il faut faire en sorte de partir bien reposé et en ayant mangé suffisamment. Ensuite, une fois sur la route, les chaînes de fast-food sont à éviter : les repas trop riches en graisses pèsent sur l’estomac. Pendant le voyage, les mouvements de la tête doivent être limités au maximum et le regard, dans la mesure du possible, fixé sur un seul point à l’extérieur. La lecture et les écrans sont donc déconseillés.

Certains remèdes peuvent également être d’un grand secours. Les antihistaminiques, notamment, sont des médicaments particulièrement efficaces, rappelle Floris Wuyts, grâce à l’effet combiné des principes actifs que sont la cinnarizine et le diménhydrinate. Ces deux substances permettent de combattre la nausée, mais ont également des effets secondaires tels que la somnolence, la fatigue et la sécheresse buccale. Elles peuvent être incorporées séparément dans des comprimés sans ordonnance destinés à soulager le mal des transports, mais leur action est moins prononcée. En combinaison, elles ne peuvent être délivrées que sur prescription.

Les recherches ont également mis en évidence les bienfaits du gingembre, qui contient une substance efficace contre les nausées. Le chewing-gum peut aussi se révéler comme un précieux allié : ceux à la menthe ou au gingembre stimulent l’activité gastro-intestinale de manière adéquate, ce qui contribue à prévenir le mal des transports.

Une solution adoptée par les astronautes



Mettre de la musique qu’on aime pendant un trajet permet de se sentir bien et d’éviter le mal des transports. Les morceaux à 120 battements par minute, comme « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana ou « Insomnia » de Faithless, ont un effet particulièrement bénéfique sur le système vestibulaire. La musique classique, parce qu’elle provoque un ralentissement de la respiration et du rythme cardiaque, s’avère également efficace.

Autre solution mise en avant par le professeur Wuyts : les patchs à la scopolamine, qui n’existent pas en Belgique, mais que l’on peut trouver aux Pays-Bas. Cette substance, qui empêche la stimulation du « centre du vomissement », est connue depuis longtemps : elle a même été administrée aux soldats débarqués en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale et est utilisée par les astronautes lors de leurs sorties dans l’espace.

Enfin, les bracelets d’acupression, qui agissent sur un certain méridien du poignet, peuvent être un moyen efficace de prévenir le mal des transports selon certaines études — mais d’autres indiquent qu’il s’agirait plutôt d’un effet placebo, la question n’est donc pas encore vraiment tranchée.

De drôles de lunettes anti-nausée



Dernier remède recensé : les lunettes contre le mal des transports. De conception pour le moins farfelue, elles intègrent des « verres » périphériques et un liquide qui rappelle un niveau à bulle. Ce dernier crée pour l’œil un point de référence constant qui permet d’améliorer la perception de l’espace même lorsque l’horizon réel est invisible. Le cerveau est ainsi mieux à même d’interpréter et d’anticiper la position du corps, ce qui peut aider à dissiper le mal de cœur.

Pour celles et ceux qui préfèrent éviter les médicaments, le professeur préconise, en conclusion, d’associer plusieurs de ces remèdes, par exemple le chewing-gum, la musique et les bracelets d’acupression.



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