15% des ménages belges peuvent se dire millionnaires
([Société] 2024-07-01 (Het Belang Van Limburg))
- Reference: 2024-07_ibrahim-boran-kkACMU0GYko-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/15-des-menages-belges-peuvent-se-dire-millionnaires/
- Source link: https://www.hbvl.be/cnt/DMF20240517_93072500
Nous aimons investir dans la brique, nos livrets d’épargne sont trop fournis et nous craignions de ne pas pouvoir joindre les deux bouts à la fin du mois : commanditée par Keytrade Bank, une nouvelle étude de l’UGent sur le patrimoine des ménages en Belgique confirme nos traits caractéristiques. « Des tendances qui restent étonnamment inchangées. »
Quel est le patrimoine du ménage belge moyen ? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre, à la demande de la Keytrade Bank, des chercheurs de l’université de Gand (UGent). « Le sujet reste tabou, les gens ne s’épanchent pas facilement sur leur patrimoine. Et en même temps, nous avons tous envie de savoir combien ont les autres, nous voulons nous situer par rapport à eux, savoir comment on s’en sort, si on peut mieux faire et surtout de quelle manière », explique Thierry Ternier, PDG de Keytrade Bank.
Les chercheurs en charge de l’étude ont examiné le patrimoine net du ménage moyen, c’est-à-dire l’ensemble des possessions de valeur (biens immobiliers, œuvres d’art, voitures), l’épargne et les investissements, desquels ont été déduites les dettes, comme les prêts hypothécaires. Selon cette analyse, en dépit des crises à répétition que nous avons connues, le patrimoine net d’une famille belge se porte toujours très bien. La médiane se situe à 249.301 euros, soit deux fois mieux que la médiane européenne.
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Le patrimoine moyen s’élève quant à lui à 437 273 euros et est donc encore plus élevé. La raison ? Les « gros » patrimoines, qui tirent la moyenne vers le haut. « Lorsqu’on prend tout le patrimoine en compte, 15 % des ménages dépassent même la barre du million, ce qui n’est pas rien », ajoute Koen Inghelbrecht, chercheur à l’UGent. Un chiffre qui peut étonner, car dans le même temps, un ménage sur trois craint de ne plus pouvoir joindre les deux bouts à l’avenir.
Les chercheurs soulignent aussi que le patrimoine net médian des ménages belges n’a augmenté que de 2,8 % au cours des deux dernières années et qu’il reste donc inférieur à l’inflation, avec comme conséquence directe une baisse du pouvoir d’achat.
Comment ce patrimoine est-il réparti ? La situation varie en fonction des moyens financiers, mais en règle générale, près de 60 % du patrimoine est affecté à la maison familiale, tandis qu’un quart est consacré à d’autres biens immobiliers, qu’il s’agisse d’une résidence secondaire ou d’investissements locatifs. Une autre part importante (12,8 %) est conservée sous forme d’argent à la banque. « Près de 10 % du patrimoine net des ménages dort sur un livret d’épargne, ce qui est énorme », soulignent les chercheurs.
L’UGent a également examiné l’effet d’autres facteurs comme la composition du ménage, l’âge, le niveau d’instruction et la catégorie professionnelle. Certaines catégories de ménage, en particulier les célibataires et les familles nombreuses, éprouvent davantage de difficultés à se constituer un patrimoine. Idem pour les personnes peu qualifiées et les inactifs. « La différence entre les titulaires d’un diplôme universitaire et ceux qui n’ont pas fait d’études est grande. On peut supposer que les universitaires maîtrisent aussi mieux les différentes solutions financières à leur disposition, ce qui renforce encore leur capacité à développer leur patrimoine », analyse Koen Inghelbrecht.
Autre constat : les indépendants ont généralement un patrimoine nettement plus important que les salariés. « Nous pensons que les indépendants, inquiets de la maigre pension légale qui les attend, se sentent davantage obligés que les autres à se constituer un bas de laine pendant leur vie active. »
[2]Cinq constats post-électoraux : la N-VA séduit les plus riches, le PVDA les plus malheureux
L’étude de l’UGent confirme une fois encore que l’argent reste le nerf de la guerre. Comme le dit le vieil adage anglo-saxon : It takes money to make money . Lorsqu’on ventile les ménages en quatre catégories, les différences se marquent rapidement. Les familles aux patrimoines les moins élevés consacrent ainsi proportionnellement bien davantage à leur maison d’habitation. La valeur de cette maison est même souvent supérieure à la valeur totale de leur patrimoine. Les plus fortunés ont, eux, des avoirs beaucoup plus diversifiés.
« Plus le patrimoine est grand, plus on observe d’investissements dans des biens immobiliers autres que la maison familiale. La part d’argent emprunté à cette fin augmente également », précise le professeur Inghelbrecht. « Parmi les millionnaires, nous constatons aussi pour la première fois une augmentation significative du pourcentage d’objets de valeur tels que les bijoux, les œuvres d’art et les antiquités (2,4 %). Les œuvres d’art semblent avoir particulièrement la cote. On peut en conclure que plus on a d’argent, plus on a tendance à l’investir pour faire fructifier son capital. Dans les autres catégories, l’attrait pour l’épargne est plus marqué, ce qui conduit aussi à une perte de valeur de l’argent laissé en sommeil sur les comptes », ajoute-t-il.
En dépit du succès rencontré par le bon d’État, les Belges restent en effet des épargnants endurcis. Ils disposent d’un montant médian de 25.000 euros sur leur livret – le montant record relevé par l’enquête était de 2 millions d’euros ! « Environ 40 % des ménages belges disposent de plus de douze fois leur revenu mensuel net sur leur compte d’épargne, soit un bas de laine d’au moins un an. C’est énorme. Ces tendances sont inchangées depuis des années », relève Koen Inghelbrecht. À l’inverse, moins d’un ménage sur quatre a sur son livret d’épargne un montant inférieur à trois fois son salaire net, soit la réserve d’épargne minimale habituellement recommandée.
Les 1 % les plus riches de notre pays disposent d’un patrimoine médian de près de 6 millions d’euros (5.931.510 euros pour être précis). Pour faire partie de cette catégorie ultime de privilégiés, il faut disposer d’un patrimoine net d’au moins 4,7 millions d’euros.
Que font-ils avec leur argent ? Ils investissent principalement dans l’immobilier : 61 % de leurs actifs sont investis dans la brique. « Ce groupe compte aussi les investisseurs les plus ‘actifs’, catégorie dont près de deux tiers se revendiquent. Parmi ces investissements, une part importante est consacrée à des sociétés non cotées en bourse et notamment dans l’entreprise familiale, ce qui suggère qu’une bonne partie de la richesse des 1% les plus nantis provient en fait de leur propre patrimoine. Cette catégorie est aussi la seule qui a davantage d’argent dans ses investissements que sur ses comptes en banque. »
[1] https://daardaar.be/apprenez-le-neerlandais/awel-awel-le-nouveau-site-pour-apprendre-le-neerlandais-en-ligne/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/cinq-constats-post-electoraux-la-n-va-seduit-les-plus-riches-le-pvda-les-plus-malheureux/
Quel est le patrimoine du ménage belge moyen ? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre, à la demande de la Keytrade Bank, des chercheurs de l’université de Gand (UGent). « Le sujet reste tabou, les gens ne s’épanchent pas facilement sur leur patrimoine. Et en même temps, nous avons tous envie de savoir combien ont les autres, nous voulons nous situer par rapport à eux, savoir comment on s’en sort, si on peut mieux faire et surtout de quelle manière », explique Thierry Ternier, PDG de Keytrade Bank.
Les chercheurs en charge de l’étude ont examiné le patrimoine net du ménage moyen, c’est-à-dire l’ensemble des possessions de valeur (biens immobiliers, œuvres d’art, voitures), l’épargne et les investissements, desquels ont été déduites les dettes, comme les prêts hypothécaires. Selon cette analyse, en dépit des crises à répétition que nous avons connues, le patrimoine net d’une famille belge se porte toujours très bien. La médiane se situe à 249.301 euros, soit deux fois mieux que la médiane européenne.
[1]Awel Awel, le nouveau site pour apprendre le néerlandais en ligne!
Le patrimoine moyen s’élève quant à lui à 437 273 euros et est donc encore plus élevé. La raison ? Les « gros » patrimoines, qui tirent la moyenne vers le haut. « Lorsqu’on prend tout le patrimoine en compte, 15 % des ménages dépassent même la barre du million, ce qui n’est pas rien », ajoute Koen Inghelbrecht, chercheur à l’UGent. Un chiffre qui peut étonner, car dans le même temps, un ménage sur trois craint de ne plus pouvoir joindre les deux bouts à l’avenir.
Les chercheurs soulignent aussi que le patrimoine net médian des ménages belges n’a augmenté que de 2,8 % au cours des deux dernières années et qu’il reste donc inférieur à l’inflation, avec comme conséquence directe une baisse du pouvoir d’achat.
La maison familiale
Comment ce patrimoine est-il réparti ? La situation varie en fonction des moyens financiers, mais en règle générale, près de 60 % du patrimoine est affecté à la maison familiale, tandis qu’un quart est consacré à d’autres biens immobiliers, qu’il s’agisse d’une résidence secondaire ou d’investissements locatifs. Une autre part importante (12,8 %) est conservée sous forme d’argent à la banque. « Près de 10 % du patrimoine net des ménages dort sur un livret d’épargne, ce qui est énorme », soulignent les chercheurs.
Inégalités
L’UGent a également examiné l’effet d’autres facteurs comme la composition du ménage, l’âge, le niveau d’instruction et la catégorie professionnelle. Certaines catégories de ménage, en particulier les célibataires et les familles nombreuses, éprouvent davantage de difficultés à se constituer un patrimoine. Idem pour les personnes peu qualifiées et les inactifs. « La différence entre les titulaires d’un diplôme universitaire et ceux qui n’ont pas fait d’études est grande. On peut supposer que les universitaires maîtrisent aussi mieux les différentes solutions financières à leur disposition, ce qui renforce encore leur capacité à développer leur patrimoine », analyse Koen Inghelbrecht.
Autre constat : les indépendants ont généralement un patrimoine nettement plus important que les salariés. « Nous pensons que les indépendants, inquiets de la maigre pension légale qui les attend, se sentent davantage obligés que les autres à se constituer un bas de laine pendant leur vie active. »
[2]Cinq constats post-électoraux : la N-VA séduit les plus riches, le PVDA les plus malheureux
Des riches toujours plus riches
L’étude de l’UGent confirme une fois encore que l’argent reste le nerf de la guerre. Comme le dit le vieil adage anglo-saxon : It takes money to make money . Lorsqu’on ventile les ménages en quatre catégories, les différences se marquent rapidement. Les familles aux patrimoines les moins élevés consacrent ainsi proportionnellement bien davantage à leur maison d’habitation. La valeur de cette maison est même souvent supérieure à la valeur totale de leur patrimoine. Les plus fortunés ont, eux, des avoirs beaucoup plus diversifiés.
« Plus le patrimoine est grand, plus on observe d’investissements dans des biens immobiliers autres que la maison familiale. La part d’argent emprunté à cette fin augmente également », précise le professeur Inghelbrecht. « Parmi les millionnaires, nous constatons aussi pour la première fois une augmentation significative du pourcentage d’objets de valeur tels que les bijoux, les œuvres d’art et les antiquités (2,4 %). Les œuvres d’art semblent avoir particulièrement la cote. On peut en conclure que plus on a d’argent, plus on a tendance à l’investir pour faire fructifier son capital. Dans les autres catégories, l’attrait pour l’épargne est plus marqué, ce qui conduit aussi à une perte de valeur de l’argent laissé en sommeil sur les comptes », ajoute-t-il.
En dépit du succès rencontré par le bon d’État, les Belges restent en effet des épargnants endurcis. Ils disposent d’un montant médian de 25.000 euros sur leur livret – le montant record relevé par l’enquête était de 2 millions d’euros ! « Environ 40 % des ménages belges disposent de plus de douze fois leur revenu mensuel net sur leur compte d’épargne, soit un bas de laine d’au moins un an. C’est énorme. Ces tendances sont inchangées depuis des années », relève Koen Inghelbrecht. À l’inverse, moins d’un ménage sur quatre a sur son livret d’épargne un montant inférieur à trois fois son salaire net, soit la réserve d’épargne minimale habituellement recommandée.
Quid des 1 % les plus riches ?
Les 1 % les plus riches de notre pays disposent d’un patrimoine médian de près de 6 millions d’euros (5.931.510 euros pour être précis). Pour faire partie de cette catégorie ultime de privilégiés, il faut disposer d’un patrimoine net d’au moins 4,7 millions d’euros.
Que font-ils avec leur argent ? Ils investissent principalement dans l’immobilier : 61 % de leurs actifs sont investis dans la brique. « Ce groupe compte aussi les investisseurs les plus ‘actifs’, catégorie dont près de deux tiers se revendiquent. Parmi ces investissements, une part importante est consacrée à des sociétés non cotées en bourse et notamment dans l’entreprise familiale, ce qui suggère qu’une bonne partie de la richesse des 1% les plus nantis provient en fait de leur propre patrimoine. Cette catégorie est aussi la seule qui a davantage d’argent dans ses investissements que sur ses comptes en banque. »
[1] https://daardaar.be/apprenez-le-neerlandais/awel-awel-le-nouveau-site-pour-apprendre-le-neerlandais-en-ligne/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/cinq-constats-post-electoraux-la-n-va-seduit-les-plus-riches-le-pvda-les-plus-malheureux/