Quartier Gare du Nord: une décharge à ciel ouvert due à l’incompétence politique
([Société] 2024-07-01 (Doorbraak))
- Reference: 2024-07_Belgaimage-95175014-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/quartier-gare-nord-decharge-politique/
- Source link: https://doorbraak.be/deze-week-in-brussel-2048
On croyait avoir tout vu dans le paysage politique bruxellois. Et pourtant, une commune, Schaerbeek, assigne en justice les services de propreté de la Région ! L’initiative émane de l’échevine de la Propreté, Deborah Lorenzino (Défi).
L’élue juge inacceptable de devoir faire appel à une société privée au prix de 10 000 euros par jour pour garantir la propreté de la rue de Brabant et de ses environs. Son indignation est compréhensible. Ce qui l’est moins, c’est que cette situation étrange ne la pousse pas à méditer sur l’impuissance des petits responsables politiques pour aborder des problèmes de grande envergure.
Bruxelles-Propreté n’a pas fait grève. Si les éboueurs, ces travailleurs assidus qui en ont pourtant déjà vu de toutes les couleurs, refusent désormais de se rendre dans le quartier, c’est parce que leur sécurité ne peut pas y être garantie. D’autant plus que cela fait deux ans que l’agence bruxelloise demande à la commune de s’attaquer à ce problème.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est cette énième agression d’un éboueur par des toxicomanes rendus euphoriques par les drogues bon marché ou le gaz hilarant. Les rues de notre capitale sont de plus en plus jonchées de cartouches de protoxyde d’azote, assez problématiques en cas d’incendie. Et Schaerbeek refuse également de bannir la vente d’alcool, dont la consommation fait rage chez les marginaux.
Depuis longtemps, le quartier populaire de la gare du Nord et de la rue de Brabant est constamment ravagé par la violence gratuite. Au départ, la commune avait affecté des gardiens de la paix à la protection des éboueurs, mais elle n’a pas voulu que cette solution perdure. Puis, les problèmes se sont additionnés, tant et si bien que Bruxelles-Propreté n’a pas eu d’autre choix que d’interrompre ses activités dans le quartier. Depuis, les rues ressemblent à s’y méprendre à une décharge publique.
Il y a plus de cinq ans déjà, j’ai écrit deux articles sur l’augmentation de l’insécurité dans le quartier. Je parlais alors des problèmes causés par de grands groupes de migrants s’abritant à la station de tram couverte. J’y précisais que ces gens n’ennuyaient personne, mais que l’absence de toute forme d’autorité sur place et l’ambiance d’impunité qui en découlait attiraient d’autres groupes. Et mon deuxième article traitait du fouillis institutionnel dans lequel se trouvait ce quartier réparti sur trois communes et deux zones de police. La seule issue, selon moi, résidait en une approche globale.
Mais le politique s’est contenté de regarder, de constater la gravité de la situation, et de ne rien faire. Parce que c’était toujours à cause d’un autre niveau de pouvoir, ou parce que les moyens manquaient. Le petit refrain habituel de Calimero, en somme. À l’époque, lorsque la N-VA faisait encore partie du gouvernement Michel, tout était de la faute de Theo Francken et de Jan Jambon pour les barons de la politique schaerbeekoise. Le fédéral ne fournissait pas assez d’agents aux communes. Toutes les excuses étaient bonnes pour ne rien faire.
Puis, la situation s’aggrava encore. Des bandes de trafiquants commencèrent à faire la loi dans le quartier. Un policier fut assassiné derrière le volant de son combi. Même les prostituées n’en pouvaient plus de l’insécurité, au point de chercher des cieux plus cléments à
Amsterdam. Des bordels, des commerces et des cafés durent mettre la clé sous le paillasson.
Aujourd’hui, ce sont les éboueurs qui ne veulent plus y travailler. Voilà qui devrait sonner l’alarme pour tous les dirigeants bruxellois.
En effet, ce qui se passe du côté de la gare du Nord se passe également autour de la gare du Midi, où des narcotrafiquants sans pitié usent et abusent de jeunes mineurs qui, dépourvus du moindre statut, vivent une vie aussi anonyme que dangereuse. Pourtant, tout n’allait-il pas s’améliorer après le grand nettoyage de l’été dernier ?
L’action de l’échevine schaerbeekoise devant les tribunaux est inouïe. C’est à son collège qu’il revient de garantir la sécurité. Pourquoi ne s’est-elle pas rendue sur place, par solidarité, avec sa bourgmestre, aux côtés des agents de Bruxelles-Propreté pour montrer leur volonté de mettre sur pied une politique de sécurité ferme, et d’éviter que le quartier devienne un ghetto où seuls les criminels se sentent à l’aise ?
Si elle n’en est pas capable, qu’elle le dise. Et peut-être finira-t-elle par comprendre qu’il est inacceptable de voir des politiciens privilégier leur propre confort politique, et donc ces structures bruxelloises totalement inefficaces, à la seule solution de bon aloi : une gestion régionale forte qui s’attaque enfin aux problèmes avant que les environs des gares ne se transforment en zones insalubres de non-droit.
L’élue juge inacceptable de devoir faire appel à une société privée au prix de 10 000 euros par jour pour garantir la propreté de la rue de Brabant et de ses environs. Son indignation est compréhensible. Ce qui l’est moins, c’est que cette situation étrange ne la pousse pas à méditer sur l’impuissance des petits responsables politiques pour aborder des problèmes de grande envergure.
Gaz hilarant
Bruxelles-Propreté n’a pas fait grève. Si les éboueurs, ces travailleurs assidus qui en ont pourtant déjà vu de toutes les couleurs, refusent désormais de se rendre dans le quartier, c’est parce que leur sécurité ne peut pas y être garantie. D’autant plus que cela fait deux ans que l’agence bruxelloise demande à la commune de s’attaquer à ce problème.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est cette énième agression d’un éboueur par des toxicomanes rendus euphoriques par les drogues bon marché ou le gaz hilarant. Les rues de notre capitale sont de plus en plus jonchées de cartouches de protoxyde d’azote, assez problématiques en cas d’incendie. Et Schaerbeek refuse également de bannir la vente d’alcool, dont la consommation fait rage chez les marginaux.
Depuis longtemps, le quartier populaire de la gare du Nord et de la rue de Brabant est constamment ravagé par la violence gratuite. Au départ, la commune avait affecté des gardiens de la paix à la protection des éboueurs, mais elle n’a pas voulu que cette solution perdure. Puis, les problèmes se sont additionnés, tant et si bien que Bruxelles-Propreté n’a pas eu d’autre choix que d’interrompre ses activités dans le quartier. Depuis, les rues ressemblent à s’y méprendre à une décharge publique.
La station de tram couverte
Il y a plus de cinq ans déjà, j’ai écrit deux articles sur l’augmentation de l’insécurité dans le quartier. Je parlais alors des problèmes causés par de grands groupes de migrants s’abritant à la station de tram couverte. J’y précisais que ces gens n’ennuyaient personne, mais que l’absence de toute forme d’autorité sur place et l’ambiance d’impunité qui en découlait attiraient d’autres groupes. Et mon deuxième article traitait du fouillis institutionnel dans lequel se trouvait ce quartier réparti sur trois communes et deux zones de police. La seule issue, selon moi, résidait en une approche globale.
Mais le politique s’est contenté de regarder, de constater la gravité de la situation, et de ne rien faire. Parce que c’était toujours à cause d’un autre niveau de pouvoir, ou parce que les moyens manquaient. Le petit refrain habituel de Calimero, en somme. À l’époque, lorsque la N-VA faisait encore partie du gouvernement Michel, tout était de la faute de Theo Francken et de Jan Jambon pour les barons de la politique schaerbeekoise. Le fédéral ne fournissait pas assez d’agents aux communes. Toutes les excuses étaient bonnes pour ne rien faire.
Meurtre d’un policier
Puis, la situation s’aggrava encore. Des bandes de trafiquants commencèrent à faire la loi dans le quartier. Un policier fut assassiné derrière le volant de son combi. Même les prostituées n’en pouvaient plus de l’insécurité, au point de chercher des cieux plus cléments à
Amsterdam. Des bordels, des commerces et des cafés durent mettre la clé sous le paillasson.
Aujourd’hui, ce sont les éboueurs qui ne veulent plus y travailler. Voilà qui devrait sonner l’alarme pour tous les dirigeants bruxellois.
Ghetto
En effet, ce qui se passe du côté de la gare du Nord se passe également autour de la gare du Midi, où des narcotrafiquants sans pitié usent et abusent de jeunes mineurs qui, dépourvus du moindre statut, vivent une vie aussi anonyme que dangereuse. Pourtant, tout n’allait-il pas s’améliorer après le grand nettoyage de l’été dernier ?
L’action de l’échevine schaerbeekoise devant les tribunaux est inouïe. C’est à son collège qu’il revient de garantir la sécurité. Pourquoi ne s’est-elle pas rendue sur place, par solidarité, avec sa bourgmestre, aux côtés des agents de Bruxelles-Propreté pour montrer leur volonté de mettre sur pied une politique de sécurité ferme, et d’éviter que le quartier devienne un ghetto où seuls les criminels se sentent à l’aise ?
Si elle n’en est pas capable, qu’elle le dise. Et peut-être finira-t-elle par comprendre qu’il est inacceptable de voir des politiciens privilégier leur propre confort politique, et donc ces structures bruxelloises totalement inefficaces, à la seule solution de bon aloi : une gestion régionale forte qui s’attaque enfin aux problèmes avant que les environs des gares ne se transforment en zones insalubres de non-droit.