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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Elections communales: Tom Van Grieken espère le même succès que Marine Le Pen

([Opinions, Politique] 2024-07-01 (Het Laatste Nieuws))


« Si le peuple vote, le peuple gagne. » C’est avec ce slogan que Marine Le Pen a fait affluer un nombre record d’électeurs vers les bureaux de vote dimanche : alors que le taux de participation s’élevait à moins de 50 % en 2022, plus de deux tiers des Français en âge de voter se sont déplacés pour ce scrutin. Une mobilisation qui a tourné à son avantage, puisque son parti d’extrême droite, le Rassemblement national, en est sorti vainqueur.

Le tour de force de la dirigeante nationalise a inspiré Tom Van Grieken, qui, lors du congrès de son parti, est même allé jusqu’à citer en français la formule de « sa bonne amie ». Dans la perspective du 13 octobre, il vise le même objectif que Marine Le Pen : porter le Vlaams Belang au pouvoir en fédérant un maximum d’électeurs.

Car ces élections locales sont d’ores et déjà historiques. Non pas en raison de leur résultat — qui ne sera connu que dans 105 jours —, mais parce que ce sera la première fois que le vote ne sera pas obligatoire pour les Flamands. Quelles seront les incidences de cette réforme ? Personne n’ose s’avancer… Le 9 juin dernier, un million de Belges étaient aux abonnés absents — alors même que, pour cette élection, ils étaient tenus d’honorer leur devoir citoyen. Le plus grand défi de cette campagne, ce sera donc de faire en sorte que le plus grand nombre possible de Flamands votent en ce dimanche d’octobre.

Tom Van Grieken l’a bien compris. Il sait qu’il ne sera pas facile de mobiliser ses électeurs en masse. Le Vlaams Belang compte certes un noyau dur d’inconditionnels, mais les voix qu’il recueille tiennent aussi en grande partie — tout comme le PTB — au vote protestataire. Et ces électeurs, de même que ceux des classes sociales inférieures, seront les premiers à s’abstenir lorsque le vote obligatoire sera abrogé. Le président du parti semble se rendre compte qu’il ne doit pas crier victoire trop tôt en se fondant sur les résultats nationaux : au niveau local, les règles du jeu sont différentes. La mauvaise performance de l’Open Vld dans son ensemble peut certes déteindre sur certains libéraux locaux, mais ce n’est pas pour autant que chaque bourgmestre bleu apprécié de ses administrés perdra son écharpe.

Marine Le Pen a donc raison sur ce point. Aussi cliché que cela puisse paraître, les électeurs sont les seuls à pouvoir rebattre les cartes du jeu politique. Ce n’est que lorsque « le peuple » vote en masse que l’on connaît ses aspirations. Les abstentionnistes ne pourront pas se lamenter, pendant les six années suivantes, de la gabegie des responsables locaux ou de la mauvaise gestion du conseil communal. Ils auront perdu leur chance de s’exprimer. Le 13 octobre, faites donc entendre votre voix. Pas depuis votre canapé, à hurler devant votre télévision ou votre ordinateur, mais dans les urnes. Et « votez bien » — quoi que vous entendiez par là.



Today is National Existential Ennui Awareness Day.