On a senti comme un ouf de soulagement. Malgré les sondages qui annonçaient à l’envi que le Vlaams Belang deviendrait le premier parti de Flandre, l’extrême droite n’est pas parvenue à obtenir cette place tant convoitée, et ce notamment grâce à la prouesse d’un seul homme.

Tout le monde, pourtant, semblait y croire dur comme fer. Le président du Belang en premier. Ces derniers mois, Tom Van Grieken s’est régulièrement comporté comme un vainqueur avant l’heure. Bart De Wever aussi semblait quelque peu angoissé par cette perspective. Avant de déclarer lors de son discours de victoire : « Avouez-le, vous ne vous y attendiez pas ! ».

« He’s still standing », a illustré la célèbre chanson d’Elton John, un titre judicieusement choisi par son parti pour célébrer ce moment. À y regarder de plus près, cette nouvelle victoire de la N-VA est effectivement un exploit politique, mais elle n’est pas pour autant étonnante. « Bart De Wever is alles voor de partij » a lancé dimanche soir sa collègue Zuhal Demir. « Bart De Wever est tout pour le parti », et il l’a une nouvelle fois ingénieusement prouvé. Car ne nous leurrons pas : ce score est son œuvre.

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La N-VA était consciente de la force de son président, et les nationalistes flamands avaient dès lors tout misé sur leur « boegbeeld » par excellence, leur figure de proue. Mis à part sur les réseaux sociaux, les autres candidats sont restés relativement en retrait, y compris les plus illustres tels que le ministre-président flamand Jan Jambon, le trublion Theo Francken, ou encore les ministres flamands Zuhal Demir et Ben Weyts.

Tout au long de la campagne, celui qui à l’origine avait fait grandir son parti s’est littéralement démené, se prêtant à des exercices dans lesquels on l’imaginait mal. Dans l’émission « Het Conclaaf » sur VTM, il a passé tout un week-end sous le même toit que ses adversaires, réglant ses comptes avec le Premier ministre libéral Alexander De Croo, et démontant les projets « fantaisistes et chaotiques » du leader du Belang Tom Van Grieken. Celui dont le visage reste généralement de marbre s’est également montré humain, dans le « confessionnel », mais aussi drôle, faisant usage de son célèbre humour cynique et pince-sans-rire.

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L’omniprésence de Bart De Wever dans les émissions télé et autres débats électoraux a porté ses fruits. Que l’on apprécie l’homme ou non, nul ne peut nier qu’il s’est montré brillant. Celui qui restait, dans les sondages, la personnalité politique la plus populaire de Flandre, a démontré qu’il parvenait encore et toujours à séduire les électeurs du nord du pays, malgré la menace extrémiste. He’s still standing… À lui maintenant de rester debout face à un Belang qui continue de progresser.



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