Places dans les crèches: la Flandre désavantage les familles défavorisées
([Société] 2024-05-01 (De Standaard))
- Reference: 2024-05_lucas-alexander-sJuDgtkUyYs-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/places-dans-les-creches-la-flandre-desavantage-les-familles-defavorisees/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20240513_97752389
La Flandre a besoin de crèches. Les prochaines années devront voir la création de 30 000 places, en plus des 90 000 existantes. Le budget a triplé au cours de la dernière législature, pour atteindre le milliard d’euros, avec, à l’horizon 2030, probablement un milliard supplémentaire. Par conséquent, il va falloir trouver davantage de personnel, d’autant plus qu’il faut diminuer le nombre d’enfants par membre du personnel encadrant. D’un point de vue électoral, le sujet n’est pas dénué d’intérêt, étant donné l’obstacle qu’il représentera sans nul doute pour le prochain exécutif.
Le constat est sans appel : l’offre actuelle est insuffisante. Pour y remédier, le gouvernement flamand a recouru à une technique dont il est coutumier (en matière de logements sociaux par exemple) : durcir les conditions d’admission. En effet, depuis avril, les enfants de parents qui travaillent seront encore plus prioritaires. D’un trait de plume, le gouvernement Jambon a réduit de moitié le nombre de places pour les familles défavorisées. Une vingtaine d’associations, dont la coalition De Kinderopvangzaak, ont introduit une plainte.
Il faut savoir que les parents qui travaillent bénéficient déjà d’une priorité. Cet état de fait n’a pas empêché le gouvernement d’enfoncer le clou. Sans doute pour éviter de récompenser les personnes non actives professionnellement. Certes, ce ne sont pas les termes employés, mais c’est ce qu’il faut comprendre. La décision résulte d’un accord entre le CD&V et la N-VA : les sociaux-démocrates voulaient plus d’argent, la N-VA voulait imposer des conditions strictes. Priorité à l’activation des chômeurs.
À lire aussi :
[1]Crèches en crise : les élus flamands totalement déconnectés de la réalité
Un mal nécessaire, comme ils disent. Les gens qui travaillent doivent pouvoir continuer de travailler, sans être entravés par des problèmes de garde d’enfant. Mais d’autre part, la pénurie de places dans les crèches peut constituer un fameux obstacle pour les personnes qui aimeraient bien travailler. Sans compter que la mesure discrimine les citoyens qui, pour l’une ou l’autre raison, ne travaillent pas à temps plein. Dans certains secteurs (grande distribution, soins de santé), les contrats à temps partiel représentent plutôt la règle que l’exception.
En définitive, c’est la catégorie de population qui a le plus besoin de crèches qui pâtit le plus de cette mesure. Pour les parents vulnérables, la crèche peut marquer le début d’un processus de socialisation. Il en va de même pour les enfants. Les crèches ont une valeur éducative et stimulent le développement social des plus petits.
Soyons de bon compte : pour répondre à une pénurie, il faut du temps. Mais en attendant, il n’est pas normal de donner encore plus à ceux qui ont déjà beaucoup, qui plus est par le biais de règles confuses qui génèrent un certain flou artistique. C’est comme si le gouvernement distribuait des primes aux citoyens qui ont déjà les moyens d’acheter une voiture électrique. Ce serait absurde, non ? Ah mais attendez…
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/creches-en-crise-les-elus-flamands-totalement-deconnectes-de-la-realite/
Le constat est sans appel : l’offre actuelle est insuffisante. Pour y remédier, le gouvernement flamand a recouru à une technique dont il est coutumier (en matière de logements sociaux par exemple) : durcir les conditions d’admission. En effet, depuis avril, les enfants de parents qui travaillent seront encore plus prioritaires. D’un trait de plume, le gouvernement Jambon a réduit de moitié le nombre de places pour les familles défavorisées. Une vingtaine d’associations, dont la coalition De Kinderopvangzaak, ont introduit une plainte.
Il faut savoir que les parents qui travaillent bénéficient déjà d’une priorité. Cet état de fait n’a pas empêché le gouvernement d’enfoncer le clou. Sans doute pour éviter de récompenser les personnes non actives professionnellement. Certes, ce ne sont pas les termes employés, mais c’est ce qu’il faut comprendre. La décision résulte d’un accord entre le CD&V et la N-VA : les sociaux-démocrates voulaient plus d’argent, la N-VA voulait imposer des conditions strictes. Priorité à l’activation des chômeurs.
À lire aussi :
[1]Crèches en crise : les élus flamands totalement déconnectés de la réalité
Un mal nécessaire, comme ils disent. Les gens qui travaillent doivent pouvoir continuer de travailler, sans être entravés par des problèmes de garde d’enfant. Mais d’autre part, la pénurie de places dans les crèches peut constituer un fameux obstacle pour les personnes qui aimeraient bien travailler. Sans compter que la mesure discrimine les citoyens qui, pour l’une ou l’autre raison, ne travaillent pas à temps plein. Dans certains secteurs (grande distribution, soins de santé), les contrats à temps partiel représentent plutôt la règle que l’exception.
En définitive, c’est la catégorie de population qui a le plus besoin de crèches qui pâtit le plus de cette mesure. Pour les parents vulnérables, la crèche peut marquer le début d’un processus de socialisation. Il en va de même pour les enfants. Les crèches ont une valeur éducative et stimulent le développement social des plus petits.
Soyons de bon compte : pour répondre à une pénurie, il faut du temps. Mais en attendant, il n’est pas normal de donner encore plus à ceux qui ont déjà beaucoup, qui plus est par le biais de règles confuses qui génèrent un certain flou artistique. C’est comme si le gouvernement distribuait des primes aux citoyens qui ont déjà les moyens d’acheter une voiture électrique. Ce serait absurde, non ? Ah mais attendez…
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/creches-en-crise-les-elus-flamands-totalement-deconnectes-de-la-realite/