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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Gaza fera aussi un peu partie des enjeux nationaux jusqu’au 9 juin

([Opinions, Politique] 2024-05-01 (Het Nieuwsblad))


La décision de cinq pays européens, mercredi, de reconnaître l’État palestinien a soudainement déposé une patate chaude géopolitique inattendue sur la table d’un gouvernement fédéral quasiment en roue libre. Les Verts et les socialistes avaient déjà soulevé la question précédemment. Et puisque soudain, le CD&V se rangeait également à l’idée, et qu’il suffisait pour ainsi dire de sauter sur le train international en marche, on a pu croire un moment que les chances tournaient en faveur de la Palestine. Mais voilà : un niët libéral, MR en tête, a finalement clos le débat.

Bien sûr, le moment choisi par la Norvège, l’Irlande et l’Espagne, entre autres, n’est pas fortuit. De désespérante, la situation à Gaza est devenue désespérée. Même les alliés les plus fidèles d’Israël éprouvent de plus en plus de difficultés à défendre l’idée que la guerre ouverte menée à Gaza est encore une réponse proportionnée à l’horreur du 7 octobre. Condamner l’attaque terroriste du Hamas avec la plus grande fermeté tout en dénonçant la riposte israélienne est un exercice de plus en plus aisé pour un grand nombre d’instances et de dirigeants à l’échelle internationale.

Toujours à l’échelle internationale, la solution à deux États reste le seul espoir de voir naître un jour — peut-être — une coexistence pacifique d’Israël et de la Palestine en qualité d’États distincts et voisins, avec une reconnaissance mutuelle des territoires de chacun. Alors que Gaza est aujourd’hui foulée aux pieds, la reconnaissance de la Palestine est un signal clair en faveur du maintien de cette solution. Et ce, à un moment particulièrement crucial.

[1]Mobilisations universitaires pour Gaza : les limites de la protestation

Cette reconnaissance serait-elle symbolique ? Oui, bien sûr. Même si l’ensemble de l’UE décidait en bloc de franchir ce pas, il s’agirait avant tout d’une décision symbolique. Dans tous les cas de figure, de nombreux nœuds devraient encore être tranchés avant que cette situation à deux États puisse réellement voir le jour. Une reconnaissance n’y changera rien, pas plus hier qu’aujourd’hui ou que demain. Mais dans le monde de la diplomatie, les symboles ont leur importance. La réaction furieuse d’Israël à cet égard en dit long.

Sauf que pour l’instant, en tout cas, la Belgique ne participe pas à cet élan. L’approche des élections n’y est pas étrangère. En milieu urbain, pour une bonne part des électeurs de gauche, des électeurs jeunes et des électeurs issus de l’immigration, l’attitude à l’égard de Gaza est un sujet politiquement brûlant. De son côté, le MR est beaucoup plus réticent à s’opposer à Israël pour des raisons liées à sa base électorale et à son positionnement. Et de toute façon, le gouvernement est au bout du rouleau. Dès lors, remettre ce dossier au lendemain est la solution qui provoquera le moins de remous. Jusqu’au 9 juin, au moins, Gaza fera aussi un peu partie des enjeux domestiques.

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[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/gaza-protestations-ugent/




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-- Steven Wright