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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

« Le pouvoir d’achat a reculé »: qu’en est-il vraiment?

([Economie, Politique, Société] 2024-04-01 (Het Laatste Nieuws))


Après avoir passé au crible les chiffres de l’immigration la semaine dernière, Het Laatste Nieuws se penche sur un autre thème des élections : le pouvoir d’achat. À en croire notre instinct et les enquêtes de la Gezinsbond (le pendant flamand de la Ligue des familles), le pouvoir d’achat aurait reculé : au supermarché, les prix ont explosé. Mais est-ce réellement le cas ?

Armé d’un arsenal de chiffres, d’experts et d’études, notre collègue Robbe van Lier vous expose par le menu, au travers d’une série d’articles qui commence aujourd’hui, la situation actuelle et ce que l’avenir réserve à votre portefeuille. Il en ressort que même si des partis tels que le PTB et le Vlaams Belang se plaisent à répéter que le pouvoir d’achat a diminué, ce n’est pas le cas pour la plupart des consommateurs. Dans une large mesure, il a en effet été protégé. Certes, le coût de la vie s’est renchéri, mais les salaires ont en grande partie compensé cette hausse. Pas tant grâce aux nombreuses mesures de soutien prises par les pouvoirs publics, coûteuses et parfois non ciblées — qui ont fait une réelle différence pour les plus démunis —, mais essentiellement grâce à l’indexation automatique.

Dans l’intervalle, certains prix sont repartis à la baisse — souvent sans qu’on s’en rende compte. Moi-même, je protestais silencieusement depuis quelques mois contre le fait que l’on ose demander six euros pour un paquet de neuf petites tranches de Chaumes. Car il faut savoir qu’avec une misérable tranche, on ne va nulle part — c’est à peine si elle suffit à garnir une demi-tartine ou une seule cracotte. Même hors situation de grossesse, un paquet de ce genre ne tient pas plus qu’un seul repas de midi. Ai-je les moyens de me le payer ? Oui, mais en tant que consommateur, il faut parfois faire savoir qu’on passe son tour. Après tout, l’offre de fromages est surabondante. Mais voilà : hier, pendant mes recherches — je voulais éviter de vous présenter des chiffres obsolètes —, j’ai découvert que le prix avait de nouveau été ramené à 4,99 euros. Si j’étais le PTB, j’en attribuerais tout le mérite à mes protestations persistantes. Mais comme je l’ai annoncé en introduction, cette série privilégie les faits et les enquêtes plutôt que l’instinct.

Soyons clairs : pour une partie des Flamands, cette impression instinctive est tout à fait fondée. Les célibataires ont été frappés plus durement par l’inflation et la classe moyenne inférieure — les travailleurs à bas salaires, dont le revenu dépasse tout juste le seuil permettant de prétendre à des prestations telles que le tarif social de l’énergie — a également pâti de la conjoncture. Le projet consistant à échelonner ce tarif, de manière à éviter le tout ou rien et à le rendre indépendant du statut, n’a pas pu se concrétiser durant cette législature, mais le besoin se fait pressant. Pour réparer cette injustice à l’égard de cette catégorie de travailleurs, il faudra des mesures plus poussées qu’une prime à l’emploi comprise, en Flandre, entre 0 et 600 euros. En plus d’assainir durablement les finances, le prochain gouvernement devra réellement faire en sorte d’entreprendre une réforme fiscale équitable. Ou plutôt un tax shift, car celles et ceux qui promettent de réduire les impôts après les élections feignent de ne pas voir ce qui nous attend au tournant.



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