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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Enseignement flamand: des tests centralisés utiles, malgré les critiques

([Société] 2024-04-01 (Gazet van Antwerpen))


Pour la première fois dans l’histoire de l’enseignement en Flandre, les élèves ont passé ce 24 avril un test élaboré de manière centralisée par les pouvoirs publics. Voilà des années que cette idée fait débat en Flandre – et rien n’est encore tranché : c’est le dada du ministre de l’Éducation Ben Weyts (N-VA), qui y voit à la fois un outil d’amélioration de la qualité de l’enseignement et une application de la volonté de son parti de centraliser davantage l’organisation de l’enseignement en Flandre. Ce qui ne va pas de soi, compte tenu du pouvoir considérable qu’ont en Flandre les réseaux et les organisations qui chapeautent l’enseignement.

Depuis son inclusion dans l’accord de gouvernement préparé par le cabinet Jambon, en 2019, ce projet de tests centralisés fait débat. Mais Ben Weyts n’a pas lâché le morceau : il a créé un organisme de référence, le Steunpunt Centrale Toetsen in Onderwijs (centre de soutien pour les tests centralisés dans l’enseignement). Il y a réuni des experts issus de toutes les universités flamandes et de deux écoles supérieures, qu’il a chargés d’élaborer les tests et de fournir aux écoles les retours d’informations qui les aideront à améliorer la qualité de leur enseignement. Pour l’instant, le projet ne concerne que les tests de néerlandais et de mathématiques.

Rien, dans ce projet, n’a été à l’abri de critiques : « Pourquoi se limiter aux mathématiques et au néerlandais ? Et les autres matières ? » « Ce Steunpunt coûte bien cher ». « Même s’ils ne sont pas rendus publics, les résultats de ces épreuves vont servir à classer les écoles. » « Ces épreuves vont être une source de stress supplémentaire pour les élèves. » « Les questions n’ont ni queue ni tête. » « Les épreuves se limitent à vérifier des objectifs ‘a minima’ ; comment voulez-vous susciter une amélioration sensible de la qualité de l’enseignement comme ça ? » « Les écoles vont préparer les élèves aux tests. Ça porte un nom (« teaching to the test »), et les résultats ne seront donc pas fiables. »

Bien sûr, toutes ces critiques ne sont pas totalement infondées. On peut toujours faire mieux. Mais peut-on nier qu’en Flandre, la qualité de l’enseignement se détériore sensiblement ? Et que ces tests centralisés constituent bien un moyen d’en découvrir les raisons, afin d’évaluer – et, espérons-le, d’améliorer – le travail des écoles et des enseignants ?

Certains jugent la qualité de ces tests insuffisante. Peut-être. Mais comment mieux en garantir la qualité qu’en les faisant élaborer par une équipe d’experts composée des meilleurs éléments de toutes nos universités, confortés en outre par les retours d’information reçus des écoles ? Rien ne permet de garantir que les résultats des tests, école par école, ne seront pas un jour rendus publics, malgré l’interdiction. Et alors ? En Flandre, les rapports d’inspection des écoles sont déjà consultables par tout un chacun, sans que personne s’en plaigne.

Alors oui, adoptons ces tests. Dès maintenant. Et mettons tout en œuvre pour qu’ils aboutissent à des résultats. À eux seuls, ils ne suffiront pas à améliorer la qualité de l’enseignement. Mais si tout le monde y met du sien, ils auront un rôle important à jouer.



Life is a game. In order to have a game, something has to be more
important than something else. If what already is, is more important
than what isn't, the game is over. So, life is a game in which what
isn't, is more important than what is. Let the good times roll.
-- Werner Erhard