La N-VA en Wallonie: une tactique pour affaiblir le MR et faciliter une coalition avec le PS?
([Opinions, Politique] 2024-03-01 (Gazet van Antwerpen))
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La N-VA, ou Nieuw-Vlaamse Alliantie (en français : « Nouvelle Alliance Flamande ») se dote d’une branche francophone. Les nationalistes flamands viennent d’annoncer le nom de leur première tête de liste, l’entrepreneur conservateur de droite et faiseur d’opinion Drieu Godefridi, qui se présentera dans le Brabant wallon. La Nouvelle Alliance Flamande prévoit également de présenter des listes dans les autres provinces wallonnes.
Bart De Wever avait déjà annoncé cette extension en Wallonie, mais à l’époque, on avait pris cela pour un coup médiatique. Or cette annonce n’est pas forcément en contradiction avec l’ADN du parti. Rien n’empêche d’œuvrer depuis la Wallonie à créer une Belgique confédérale dans laquelle chaque partie du pays serait maîtresse d’elle-même.
Deux questions demeurent cependant : quel est l’intérêt de la N-VA dans cette affaire ? Et qui est ce Godefridi ?
Tout d’abord, la N-VA va devoir aligner rapidement un nombre suffisant de candidats compétents pour les cinq listes francophones. Si le parti y parvient, la question suivante sera celle du nombre de voix qu’il pourrait obtenir : il ambitionne quelques sièges. C’est peu, mais cela soulagerait la N-VA de la frustration de ne pas avoir d’homologue francophone. Et ces quelques sièges, de toute façon, ce serait déjà ça. La présence de la N-VA pourrait également avoir pour effet d’affaiblir le MR, ce qui serait un cadeau offert au PS. « Et cela pourrait augmenter les chances d’un accord entre la N-VA et le PS », estime le commentateur politique Alain Gerlache. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la N-VA puisse attirer des votes de protestation, car aujourd’hui, à droite, les Wallons n’ont aucune alternative.
[1]En panique, la N-VA brandit la menace du VB pour faire partie du prochain gouvernement fédéral
Le contact avec Drieu Godefridi a été établi par Theo Francken, également présent pour présenter la nouvelle recrue. Et ce n’est pas un hasard. Comme Theo Francken, Drieu Godefridi se situe du côté de la droite très conservatrice de l’échiquier politique. En Wallonie, il est parfois qualifié de radical de droite. « Je n’irais pas jusque-là », déclare Alain Gerlache. « Le problème, c’est qu’il lui arrive de changer d’avis. Un temps, il a été pro-Trump, mais depuis lors, il a pris un peu de distance. De plus, il est issu d’un milieu aisé et affiche un style maniéré, un peu comme Thierry Baudet. »
Les éditos que Drieu Godefridi écrit pour l’hebdomadaire satirique « t Pallieterke » sont instructives. Il y désapprouve « l’industrie du genre », fait dire à un chauffeur de taxi américain que Trump s’y connaît en chiffres et est donc un meilleur choix pour l’économie, il décrie de manière enflammée « les fanatiques de la Commission européenne » et leurs projets climatiques, dénonce tout ce qui est de gauche comme un danger pour tout et pour chacun et qualifie l’écologisme de « dernier avatar de la gauche totalitaire ». À ses yeux, Groen et Ecolo se situent à l’extrême gauche. Pour les plus centristes au sein de la N-VA, sa présence va être dure à avaler. Manifestement, Bart De Wever ne voit pas d’objection à le faire monter à bord, mais cela ne manquera pas d’accroître encore un peu plus les tensions idéologiques au sein du parti.
[2]Qui est Bart De Wever, le président de la N-VA qui boycotte la plupart des médias francophones?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/en-panique-la-n-va-brandit-la-menace-du-vb-pour-faire-partie-du-prochain-gouvernement-federal/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-bart-de-wever-le-president-de-la-n-va-qui-boycotte-la-plupart-des-medias-francophones/
Bart De Wever avait déjà annoncé cette extension en Wallonie, mais à l’époque, on avait pris cela pour un coup médiatique. Or cette annonce n’est pas forcément en contradiction avec l’ADN du parti. Rien n’empêche d’œuvrer depuis la Wallonie à créer une Belgique confédérale dans laquelle chaque partie du pays serait maîtresse d’elle-même.
Deux questions demeurent cependant : quel est l’intérêt de la N-VA dans cette affaire ? Et qui est ce Godefridi ?
Tout d’abord, la N-VA va devoir aligner rapidement un nombre suffisant de candidats compétents pour les cinq listes francophones. Si le parti y parvient, la question suivante sera celle du nombre de voix qu’il pourrait obtenir : il ambitionne quelques sièges. C’est peu, mais cela soulagerait la N-VA de la frustration de ne pas avoir d’homologue francophone. Et ces quelques sièges, de toute façon, ce serait déjà ça. La présence de la N-VA pourrait également avoir pour effet d’affaiblir le MR, ce qui serait un cadeau offert au PS. « Et cela pourrait augmenter les chances d’un accord entre la N-VA et le PS », estime le commentateur politique Alain Gerlache. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la N-VA puisse attirer des votes de protestation, car aujourd’hui, à droite, les Wallons n’ont aucune alternative.
[1]En panique, la N-VA brandit la menace du VB pour faire partie du prochain gouvernement fédéral
Le contact avec Drieu Godefridi a été établi par Theo Francken, également présent pour présenter la nouvelle recrue. Et ce n’est pas un hasard. Comme Theo Francken, Drieu Godefridi se situe du côté de la droite très conservatrice de l’échiquier politique. En Wallonie, il est parfois qualifié de radical de droite. « Je n’irais pas jusque-là », déclare Alain Gerlache. « Le problème, c’est qu’il lui arrive de changer d’avis. Un temps, il a été pro-Trump, mais depuis lors, il a pris un peu de distance. De plus, il est issu d’un milieu aisé et affiche un style maniéré, un peu comme Thierry Baudet. »
Les éditos que Drieu Godefridi écrit pour l’hebdomadaire satirique « t Pallieterke » sont instructives. Il y désapprouve « l’industrie du genre », fait dire à un chauffeur de taxi américain que Trump s’y connaît en chiffres et est donc un meilleur choix pour l’économie, il décrie de manière enflammée « les fanatiques de la Commission européenne » et leurs projets climatiques, dénonce tout ce qui est de gauche comme un danger pour tout et pour chacun et qualifie l’écologisme de « dernier avatar de la gauche totalitaire ». À ses yeux, Groen et Ecolo se situent à l’extrême gauche. Pour les plus centristes au sein de la N-VA, sa présence va être dure à avaler. Manifestement, Bart De Wever ne voit pas d’objection à le faire monter à bord, mais cela ne manquera pas d’accroître encore un peu plus les tensions idéologiques au sein du parti.
[2]Qui est Bart De Wever, le président de la N-VA qui boycotte la plupart des médias francophones?
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/en-panique-la-n-va-brandit-la-menace-du-vb-pour-faire-partie-du-prochain-gouvernement-federal/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-bart-de-wever-le-president-de-la-n-va-qui-boycotte-la-plupart-des-medias-francophones/