News: 2024-02_wilhelm-gunkel-jKFlCK60Vak-unsplash-255x170

  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Formation de gouvernement à rallonge aux Pays-Bas: un avant-goût de ce qui arrivera chez nous ?

([Opinions, Politique] 2024-02-01 (Het Belang Van Limburg))


Quatre mois nous séparent des élections fédérales et régionales. La situation chez nos voisins du Nord ne laisse rien présager de bon. Pieter Omtzigt, tête brûlée qui a ouvert la boite de pandore des allocations et conduit son Nouveau contrat social à 20 sièges aux élections de novembre, a torpillé les négociations de formation de gouvernement. En cause, selon la version officielle : les 17 milliards d’euros d’économies censés maintenir les finances publiques à flot.

Alors que Pieter Omtzigt prône la rigueur, le PVV (extrême droite) de Geert Wilders et [1]le BoerBurgerBeweging (Mouvement agriculteur-citoyen) de Caroline van der Plas n’ont pas l’intention de se serrer la ceinture. Le VVD, parti libéral dirigé Dilan Yesilgöz se tient à l’écart, bien conscient que le soutien tacite est son meilleur atout. Quoi qu’il en soit, la manœuvre de Pieter Omtzigt exclut un hypothétique gouvernement Wilders I, projet mort dans l’œuf. Un gouvernement minoritaire en affaires courantes, formé par une coalition centriste GroenLinks-PvdA, est en train de se profiler, ouvrant la porte à de nouvelles élections. Si ce scénario venait à se produire, un sondage indique que le PVV obtiendrait cette fois-ci 50 des 150 sièges parlementaires.

Le parallèle avec la Belgique est tout tracé. Comme le PVV, le Vlaams Belang est en passe de devenir le plus grand parti, ce qui lui permettrait de lancer les négociations gouvernementales en Flandre. À l’instar du NSC de Pieter Omtzigt, la N-VA prône la rigueur budgétaire, mais s’enlise dans des stratégies irréalistes (le zakencabinet , sorte de gouvernement en affaires courantes amélioré, ndlr), des promesses creuses (Bart De Wever candidat au poste de premier ministre) et une communication confuse (sur la coopération avec le Vlaams Belang). Comme le VVD, l’Open VLD traverse une crise de confiance, tandis que le Premier ministre Alexander De Croo lorgne sur un transfert de prestige à l’Europe, au même titre que Mark Rutte. Tout comme le CDA, le CD&V est au bord de l’implosion, notamment à cause des partis radicaux qui semblent désormais s’attirer les faveurs des agriculteurs. Et enfin, tout comme Frans Timmermans, pape déchu de l’écologie, Vooruit se trouve dans l’impasse, à l’image de son président Conner Rousseau.

« Pour s’assurer une place au pouvoir et l’écharpe de bourgmestre, tous les chefs de file battront campagne dans leur fief, ce qui risque de reléguer les négociations gouvernementales au second plan pendant 126 jours. »

Bien entendu, comparaison n’est pas raison. Il faut dire que notre pays cumule deux inconvénients de taille. Tout d’abord, la Belgique est un État fédéral qui traîne ses casseroles communautaires et où la formation de six gouvernements est interconnectée. Qui plus est, des élections locales se tiendront le 13 octobre. Pour s’assurer une place au pouvoir et l’écharpe de bourgmestre, tous les chefs de file battront campagne dans leur fief, ce qui risque de reléguer les négociations gouvernementales au second plan pendant 126 jours. Le doute n’est plus permis : sur le plan politique, 2024 s’annonce passionnante. Tant aux Pays-Bas que chez nous.

[2]Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-cdv-suit-de-pres-le-succes-de-boerburgerbeweging-aux-pays-bas/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-elections-aux-pays-bas-predisent-ce-qui-va-se-passer-en-flandre-a-une-difference-pres/



You get what you pay for.
-- Gabriel Biel