Le fiasco des primes pour voitures électriques révèle l’incompétence politique en Flandre
([Economie, Opinions, Politique] 2024-02-01 (De Tijd))
- Reference: 2024-02_andrew-roberts-2JvEjF0tf50-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/economie/le-fiasco-des-primes-pour-voitures-electriques-revele-lincompetence-politique-en-flandre/
- Source link: https://www.tijd.be/opinie/commentaar/vlaamse-regering-heeft-zich-elektrisch-vastgereden/10524619.html
Les problèmes liés à la prime pour les voitures électriques, dont le guichet n’est toujours pas ouvert, démontrent une nouvelle fois à quel point le gouvernement flamand s’est mis dans le pétrin avec sa politique irréfléchie.
Le monde politique ne pèche pas tant par son incapacité à maîtriser en un claquement de doigt les grands problèmes de notre époque, comme les changements climatiques, mais plutôt par sa tendance à créer des problèmes là où il n’y en a pas.
En septembre de l’année dernière, le gouvernement flamand promet une prime jusqu’à 5.000 euros pour les voitures électriques. Pour accélérer une transformation du parc de voitures électriques qui serait jugée trop lente ? Pas vraiment : ces dernières semaines, le gouvernement fédéral s’est au contraire étranglé à cause de l’électrification trop rapide du parc de voitures de société.
[1]Budget flamand: l’argent (ne) pousse (pas) sur les arbres
La raison d’être de cette prime était purement électorale : ce n’est pas la première fois, depuis le début de l’actuelle législature, que le gouvernement flamand se présente comme le champion de la classe moyenne. Il a, par exemple, refusé d’augmenter le prix des titres services alors que les difficultés financières du secteur sont plus grandes que les problèmes de pouvoir d’achat des utilisateurs des titres services.
« Depuis le début de l’actuelle législature, le gouvernement flamand se présente comme le champion de la classe moyenne. »
Une telle politique de soutien à la classe moyenne génère son lot de problèmes. Le premier est d’ordre conceptuel : il est préférable pour un gouvernement d’œuvrer à ce que la réglementation reste simple, les impôts bas et les corrections sociales orientées exclusivement vers les personnes qui en ont réellement besoin. Ce qui n’est pas vraiment le cas des personnes qui ont les moyens de s’acheter une voiture électrique…
Un deuxième problème concerne la délicate loi des grands nombres. Si vous voulez atteindre un large public, vous avez besoin d’une énorme enveloppe budgétaire pour que celui-ci perçoive la différence. Vous créez ainsi un problème budgétaire, et chez qui allez-vous frapper pour le résoudre ? Chez cette même classe moyenne, bien sûr !
C’est la raison pour laquelle le gouvernement flamand n’avait prévu qu’un budget de 20 millions d’euros pour financer l’octroi de cette prime de 5.000 euros, ce qui signifie que moins de 7.000 propriétaires d’une voiture électrique pourront en bénéficier, même aux tarifs les plus bas. À titre de comparaison, plus de 150.000 voitures neuves ont été achetées par des particuliers l’an dernier en Flandre.
Le Conseil d’État a fustigé cette semaine le manque de sérieux d’une telle politique. Soit le principe d’égalité est transgressé, parce que seuls les plus rapides à solliciter cette aide publique pourront également en bénéficier. Soit c’est le principe de confiance qui est bafoué, car il faudra tellement diluer le montant de la prime entre toutes les personnes qui en auront fait la demande entre le 1 er janvier et le 31 décembre qu’il ne restera plus grand-chose de cette prime.
« Fin décembre, des centaines de bons de commande émanant de particuliers s’amoncelaient déjà sur les bureaux des concessionnaires automobiles alors que le guichet où demander la prime n’était pas encore ouvert. Nous sommes à présent en février et la situation n’a pas changé… »
Résultat des courses : fin décembre, des centaines de bons de commande émanant de particuliers s’amoncelaient déjà sur les bureaux des concessionnaires automobiles alors que le guichet où demander la prime n’était pas encore ouvert. Nous sommes à présent en février et la situation n’a pas changé ; le gouvernement flamand se réunit vendredi pour en discuter.
Cet épineux dossier ne trouvera pas d’issue qui ne fasse pas de victimes collatérales. Des centaines de personnes ont déjà commandé une voiture en supposant qu’elles pourraient prétendre à la prime. Et la ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) n’a rien trouvé de mieux à faire que de proposer d’allouer d’ores et déjà les budgets pour 2025 et 2026.
Cette proposition est absurde. C’est une avance sur la politique du gouvernement qui entrera en fonction après les élections. La seule manière de réaliser une telle opération est d’encore accroître, en toute transparence, le trou dans le budget flamand. Et d’ainsi reconnaître à quel point cette décision du gouvernement était irréfléchie.
[2]Qui sème des bornes de recharge récolte des voitures
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/budget-flamand-largent-ne-pousse-pas-sur-les-arbres/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/qui-seme-des-bornes-de-recharge-recolte-des-voitures/
Le monde politique ne pèche pas tant par son incapacité à maîtriser en un claquement de doigt les grands problèmes de notre époque, comme les changements climatiques, mais plutôt par sa tendance à créer des problèmes là où il n’y en a pas.
En septembre de l’année dernière, le gouvernement flamand promet une prime jusqu’à 5.000 euros pour les voitures électriques. Pour accélérer une transformation du parc de voitures électriques qui serait jugée trop lente ? Pas vraiment : ces dernières semaines, le gouvernement fédéral s’est au contraire étranglé à cause de l’électrification trop rapide du parc de voitures de société.
[1]Budget flamand: l’argent (ne) pousse (pas) sur les arbres
La raison d’être de cette prime était purement électorale : ce n’est pas la première fois, depuis le début de l’actuelle législature, que le gouvernement flamand se présente comme le champion de la classe moyenne. Il a, par exemple, refusé d’augmenter le prix des titres services alors que les difficultés financières du secteur sont plus grandes que les problèmes de pouvoir d’achat des utilisateurs des titres services.
« Depuis le début de l’actuelle législature, le gouvernement flamand se présente comme le champion de la classe moyenne. »
Une telle politique de soutien à la classe moyenne génère son lot de problèmes. Le premier est d’ordre conceptuel : il est préférable pour un gouvernement d’œuvrer à ce que la réglementation reste simple, les impôts bas et les corrections sociales orientées exclusivement vers les personnes qui en ont réellement besoin. Ce qui n’est pas vraiment le cas des personnes qui ont les moyens de s’acheter une voiture électrique…
Un deuxième problème concerne la délicate loi des grands nombres. Si vous voulez atteindre un large public, vous avez besoin d’une énorme enveloppe budgétaire pour que celui-ci perçoive la différence. Vous créez ainsi un problème budgétaire, et chez qui allez-vous frapper pour le résoudre ? Chez cette même classe moyenne, bien sûr !
C’est la raison pour laquelle le gouvernement flamand n’avait prévu qu’un budget de 20 millions d’euros pour financer l’octroi de cette prime de 5.000 euros, ce qui signifie que moins de 7.000 propriétaires d’une voiture électrique pourront en bénéficier, même aux tarifs les plus bas. À titre de comparaison, plus de 150.000 voitures neuves ont été achetées par des particuliers l’an dernier en Flandre.
Le Conseil d’État a fustigé cette semaine le manque de sérieux d’une telle politique. Soit le principe d’égalité est transgressé, parce que seuls les plus rapides à solliciter cette aide publique pourront également en bénéficier. Soit c’est le principe de confiance qui est bafoué, car il faudra tellement diluer le montant de la prime entre toutes les personnes qui en auront fait la demande entre le 1 er janvier et le 31 décembre qu’il ne restera plus grand-chose de cette prime.
« Fin décembre, des centaines de bons de commande émanant de particuliers s’amoncelaient déjà sur les bureaux des concessionnaires automobiles alors que le guichet où demander la prime n’était pas encore ouvert. Nous sommes à présent en février et la situation n’a pas changé… »
Résultat des courses : fin décembre, des centaines de bons de commande émanant de particuliers s’amoncelaient déjà sur les bureaux des concessionnaires automobiles alors que le guichet où demander la prime n’était pas encore ouvert. Nous sommes à présent en février et la situation n’a pas changé ; le gouvernement flamand se réunit vendredi pour en discuter.
Cet épineux dossier ne trouvera pas d’issue qui ne fasse pas de victimes collatérales. Des centaines de personnes ont déjà commandé une voiture en supposant qu’elles pourraient prétendre à la prime. Et la ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) n’a rien trouvé de mieux à faire que de proposer d’allouer d’ores et déjà les budgets pour 2025 et 2026.
Cette proposition est absurde. C’est une avance sur la politique du gouvernement qui entrera en fonction après les élections. La seule manière de réaliser une telle opération est d’encore accroître, en toute transparence, le trou dans le budget flamand. Et d’ainsi reconnaître à quel point cette décision du gouvernement était irréfléchie.
[2]Qui sème des bornes de recharge récolte des voitures
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/budget-flamand-largent-ne-pousse-pas-sur-les-arbres/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/qui-seme-des-bornes-de-recharge-recolte-des-voitures/