La Flandre lance un projet ambitieux: une entreprise spécialisée dans les data
([Economie, Opinions] 2023-12-01 (De Tijd))
- Reference: 2023-12_markus-spiske-hvSr_CVecVI-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/economie/la-flandre-lance-un-projet-ambitieux-une-entreprise-specialisee-dans-les-data/
- Source link: https://www.tijd.be/opinie/commentaar/vlaamse-data-ambities/10514164.html
Le gouvernement flamand lance un projet ambitieux : conquérir l’Europe grâce à une entreprise spécialisée dans les data. Cependant, les obstacles à franchir sont légion.
L’ambition affichée par la Flandre n’est pas dénuée d’importance : jouer un rôle de premier plan dans le développement de solutions technologiques et numériques dans des secteurs sociétaux tels que la santé, l’enseignement, la mobilité, le marché du travail, etc. avec les data pour matière première. Pour ce faire, les pouvoirs publics flamands projettent de fonder l’entreprise Flanders Technology & Innovation, à laquelle s’associeront sept sociétés privées.
Les data, c’est l’or du 21 e siècle. Leur utilisation permet de développer des applications et des services intéressants. Banques, fournisseurs d’énergie, chaînes de supermarchés, groupes de médias, constructeurs automobiles, sociétés de télécommunication : tout le monde s’y met. La collecte et la commercialisation de données constituent même le cœur du business model de certaines entreprises.
[1]Relance: le gouvernement flamand sème les subventions comme s’il en pleuvait
Avec Flanders Technology & Innovation, la Flandre souhaite non seulement investir dans le potentiel des data, mais aussi franchir un pas supplémentaire en rassemblant en un seul lieu différents types de données. Ce faisant, elle multipliera les possibilités de développer des applications.
Pour les initiateurs du projet, la participation d’une autorité publique, par sa capacité à traiter les données en toute sécurité, s’avérera décisive, dans la mesure où il faut susciter la confiance des entreprises et des citoyens, souvent réticents au partage de leurs données personnelles.
Ce projet se distingue par cette coopération entre le privé et le public, et par l’importance accordée aux applications sociétales. Il se démarque notamment de ceux des géants américains de la tech, mus par le seul intérêt commercial et la nécessité de réaliser des bénéfices substantiels pour justifier leur valeur boursière, quitte à prendre certaines libertés avec le respect de la vie privée. Ou de ceux des entreprises chinoises, dont on n’est jamais certain qu’elles n’abuseront pas de nos données pour des raisons géopolitiques.
L’initiative ne manque pas d’intérêt. À l’époque, l’entreprise Telenet est née d’une façon similaire : le gouvernement flamand, soutenu par des acteurs privés, a profité de nouvelles technologies et du réseau de câbles existant pour lancer une entreprise devenue entretemps un groupe de télécommunication et de médias bien installé. Pourquoi cet exploit ne pourrait-il pas se reproduire ? Et pourquoi, dès lors, ne pas viser le marché européen dans son intégralité ?
« La Flandre et ses partenaires s’aventurent dans un secteur dominé par des multinationales qui développent de nouvelles solutions à coups de milliards de dollars. »
Peut-être parce que toute initiative intéressante ne mène pas automatiquement à la victoire. Ainsi, l’entreprise Vlaams Energiebedrijf, mise sur pied par le gouvernement flamand pour concurrencer Electrabel, a dû revoir ses ambitions à la baisse. Il arrive que les rêves se heurtent à la réalité.
Avec Flanders Technology & Innovation, la Flandre et ses partenaires, armés de quelques millions d’euros, s’aventurent dans un secteur dominé par des multinationales qui développent de nouvelles solutions à coups de milliards de dollars.
Face à une telle concurrence, l’entreprise flamande n’a pas beaucoup de chances de s’en sortir gagnante. Mais cela vaut quand même la peine de tenter le coup. En effet, si l’entreprise commence à engranger des résultats, elle intéressera peut-être l’un des grands acteurs du marché, qui pourrait débourser une forte somme pour la racheter. Dans ce cas, la mission représenterait déjà une belle réussite.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/relance-le-gouvernement-flamand-seme-les-subventions-comme-sil-en-pleuvait/
L’ambition affichée par la Flandre n’est pas dénuée d’importance : jouer un rôle de premier plan dans le développement de solutions technologiques et numériques dans des secteurs sociétaux tels que la santé, l’enseignement, la mobilité, le marché du travail, etc. avec les data pour matière première. Pour ce faire, les pouvoirs publics flamands projettent de fonder l’entreprise Flanders Technology & Innovation, à laquelle s’associeront sept sociétés privées.
Les data, c’est l’or du 21 e siècle. Leur utilisation permet de développer des applications et des services intéressants. Banques, fournisseurs d’énergie, chaînes de supermarchés, groupes de médias, constructeurs automobiles, sociétés de télécommunication : tout le monde s’y met. La collecte et la commercialisation de données constituent même le cœur du business model de certaines entreprises.
[1]Relance: le gouvernement flamand sème les subventions comme s’il en pleuvait
Avec Flanders Technology & Innovation, la Flandre souhaite non seulement investir dans le potentiel des data, mais aussi franchir un pas supplémentaire en rassemblant en un seul lieu différents types de données. Ce faisant, elle multipliera les possibilités de développer des applications.
Pour les initiateurs du projet, la participation d’une autorité publique, par sa capacité à traiter les données en toute sécurité, s’avérera décisive, dans la mesure où il faut susciter la confiance des entreprises et des citoyens, souvent réticents au partage de leurs données personnelles.
Ce projet se distingue par cette coopération entre le privé et le public, et par l’importance accordée aux applications sociétales. Il se démarque notamment de ceux des géants américains de la tech, mus par le seul intérêt commercial et la nécessité de réaliser des bénéfices substantiels pour justifier leur valeur boursière, quitte à prendre certaines libertés avec le respect de la vie privée. Ou de ceux des entreprises chinoises, dont on n’est jamais certain qu’elles n’abuseront pas de nos données pour des raisons géopolitiques.
L’initiative ne manque pas d’intérêt. À l’époque, l’entreprise Telenet est née d’une façon similaire : le gouvernement flamand, soutenu par des acteurs privés, a profité de nouvelles technologies et du réseau de câbles existant pour lancer une entreprise devenue entretemps un groupe de télécommunication et de médias bien installé. Pourquoi cet exploit ne pourrait-il pas se reproduire ? Et pourquoi, dès lors, ne pas viser le marché européen dans son intégralité ?
« La Flandre et ses partenaires s’aventurent dans un secteur dominé par des multinationales qui développent de nouvelles solutions à coups de milliards de dollars. »
Peut-être parce que toute initiative intéressante ne mène pas automatiquement à la victoire. Ainsi, l’entreprise Vlaams Energiebedrijf, mise sur pied par le gouvernement flamand pour concurrencer Electrabel, a dû revoir ses ambitions à la baisse. Il arrive que les rêves se heurtent à la réalité.
Avec Flanders Technology & Innovation, la Flandre et ses partenaires, armés de quelques millions d’euros, s’aventurent dans un secteur dominé par des multinationales qui développent de nouvelles solutions à coups de milliards de dollars.
Face à une telle concurrence, l’entreprise flamande n’a pas beaucoup de chances de s’en sortir gagnante. Mais cela vaut quand même la peine de tenter le coup. En effet, si l’entreprise commence à engranger des résultats, elle intéressera peut-être l’un des grands acteurs du marché, qui pourrait débourser une forte somme pour la racheter. Dans ce cas, la mission représenterait déjà une belle réussite.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/relance-le-gouvernement-flamand-seme-les-subventions-comme-sil-en-pleuvait/