Enseignement: ce n’est pas en jouant qu’on acquiert les connaissances de base
([Opinions, Société] 2023-12-01 (De Standaard))
- Reference: 2023-12_Design-sans-titre-29-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/enseignement-ce-nest-pas-en-jouant-quon-acquiert-les-connaissances-de-base/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20231205_97303498
Dans les salles de professeurs, bien des enseignants et directeurs ont dû pousser un soupir profond. Les résultats de l’enquête Pisa en Flandre n’ont en effet rien d’enthousiasmant, et si les pédagogues ont le moral dans les chaussettes, nous pouvons bien les comprendre. Les raisons de cette baisse de niveau sont diverses et complexes. C’est également ce qui ressort de la série de la chaîne Canvas Hoe was het op school?, qui a tendu le micro à de nombreux directeurs et enseignants.
Le monde de l’enseignement et le ministre compétent sont conscients du problème. Et ils ne restent pas les bras croisés. Ces dernières années, la commission Brinckman s’est penchée sur les manières de remonter la pente, et récemment, une autre commission, nommée Van Damme, a planché sur la même question. Bon nombre de décisions ont déjà été prises pour pallier la pénurie d’enseignants et pour rehausser leur niveau de compétence. Le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA), précise cependant qu’il faudra du temps pour pouvoir évaluer les conséquences des changements sur le terrain. C’est exact, mais les mesures mises en œuvre suffiront-elles ?
On reproche depuis des années à l’enseignement son immobilisme, alors que la société change à une vitesse fulgurante. Pour contrer ces critiques, l’école a peut-être tenté de suivre trop de tendances sociétales. Ce faisant, elle a jeté par-dessus bord les méthodes d’enseignement classiques et décrété que l’apprentissage doit surtout être une source d’amusement. Toutefois, les connaissances de base demeurent essentielles, et pour les enseigner, les méthodes classiques ne sont peut-être pas si mauvaises.
[1]Chute vertigineuse du niveau de lecture en Flandre : il faut agir !
Des recherches menées par le centre Leerpunt ont indiqué la semaine passée qu’apprendre à l’extérieur en s’amusant, c’est peut-être bien sympathique, mais que ce n’est pas spécialement efficace (De Standaard, 29 novembre). En effet, de bonnes connaissances de base confèrent aux élèves un certain niveau de bien-être, un élément dont on tient bien plus compte que jadis, et à juste titre. Grâce à ces connaissances, les apprenants se sentent plus confiants, qu’ils soient scolarisés dans l’enseignement général ou professionnel.
Puis, il y a l’éléphant dans la pièce. Les smartphones et les tablettes représentent une grande plus-value pour l’enseignement, mais il ne faut pas sous-estimer les répercussions de leur utilisation, dès le plus jeune âge parfois, sur le cerveau des enfants et des adolescents. Tout enseignant ayant quelques kilomètres au compteur peut témoigner des faibles capacités de concentration des enfants d’aujourd’hui. D’après l’AttentionLab de l’université d’Utrecht, le moindre son, la moindre vibration peut nous déconcentrer, et l’utilisation de smartphones et de tablettes pendant les cours a un effet négatif éprouvé sur les apprentissages. Si nous nous soucions de l’avenir de nos enfants, c’est à nous, et non seulement à l’enseignement, de nous poser les bonnes questions.
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/chute-vertigineuse-du-niveau-de-lecture-en-flandre-il-faut-agir/
Le monde de l’enseignement et le ministre compétent sont conscients du problème. Et ils ne restent pas les bras croisés. Ces dernières années, la commission Brinckman s’est penchée sur les manières de remonter la pente, et récemment, une autre commission, nommée Van Damme, a planché sur la même question. Bon nombre de décisions ont déjà été prises pour pallier la pénurie d’enseignants et pour rehausser leur niveau de compétence. Le ministre flamand de l’Enseignement, Ben Weyts (N-VA), précise cependant qu’il faudra du temps pour pouvoir évaluer les conséquences des changements sur le terrain. C’est exact, mais les mesures mises en œuvre suffiront-elles ?
On reproche depuis des années à l’enseignement son immobilisme, alors que la société change à une vitesse fulgurante. Pour contrer ces critiques, l’école a peut-être tenté de suivre trop de tendances sociétales. Ce faisant, elle a jeté par-dessus bord les méthodes d’enseignement classiques et décrété que l’apprentissage doit surtout être une source d’amusement. Toutefois, les connaissances de base demeurent essentielles, et pour les enseigner, les méthodes classiques ne sont peut-être pas si mauvaises.
[1]Chute vertigineuse du niveau de lecture en Flandre : il faut agir !
Des recherches menées par le centre Leerpunt ont indiqué la semaine passée qu’apprendre à l’extérieur en s’amusant, c’est peut-être bien sympathique, mais que ce n’est pas spécialement efficace (De Standaard, 29 novembre). En effet, de bonnes connaissances de base confèrent aux élèves un certain niveau de bien-être, un élément dont on tient bien plus compte que jadis, et à juste titre. Grâce à ces connaissances, les apprenants se sentent plus confiants, qu’ils soient scolarisés dans l’enseignement général ou professionnel.
Puis, il y a l’éléphant dans la pièce. Les smartphones et les tablettes représentent une grande plus-value pour l’enseignement, mais il ne faut pas sous-estimer les répercussions de leur utilisation, dès le plus jeune âge parfois, sur le cerveau des enfants et des adolescents. Tout enseignant ayant quelques kilomètres au compteur peut témoigner des faibles capacités de concentration des enfants d’aujourd’hui. D’après l’AttentionLab de l’université d’Utrecht, le moindre son, la moindre vibration peut nous déconcentrer, et l’utilisation de smartphones et de tablettes pendant les cours a un effet négatif éprouvé sur les apprentissages. Si nous nous soucions de l’avenir de nos enfants, c’est à nous, et non seulement à l’enseignement, de nous poser les bonnes questions.
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/chute-vertigineuse-du-niveau-de-lecture-en-flandre-il-faut-agir/