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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Réélection triomphante de Tom Van Grieken à la tête du VB : chronique d’une victoire annoncée ?

([Politique] 2023-12-01 (Gazet van Antwerpen))


Dimanche après-midi, lors d’un congrès organisé dans la salle Reine Élisabeth, à Anvers, Tom Van Grieken a été reconduit à la présidence du Vlaams Belang, avec 97,7 % des voix, sous les vivats de militants agitant leur drapeau et brandissant leur téléphone pour prendre des selfies dans le public et sur la scène.

L’homme fort du Vlaams Belang est ovationné dès son entrée dans la salle, mais son intervention est précédée de celles de toute une batterie de responsables du parti. Des discours entrecoupés de messages vidéo enregistrés par des notables de tout le pays, le tout formant un long spot publicitaire à la gloire de Tom Van Grieken. Les autres partis ne sont pas épargnés. « Chez nous, personne ne fait de l’ air guitar en urinant sur un combi de police », lance Annick Ponthier. Une autre personne ajoute : « Pourquoi y a-t-il deux présidents chez Groen ? Pour qu’ils puissent regarder le seuil électoral ensemble. »

« N’ayez crainte : on ne ressuscitera pas notre fondateur au moyen de l’intelligence artificielle », s’amuse Marijke Dillen, en référence à la tentative de coup d’éclat du CD&V, qui a diffusé une vidéo mettant en scène un avatar de Jean-Luc Dehaene. Sous-entendu : « Nous n’en avons pas besoin. » Un autre membre choisit ses mots pour qualifier Tom Van Grieken : « élégant », « dans l’air du temps » et « sur tous les fronts ».

[1]Voter pour le Vlaams Belang, est-ce forcément inutile ?

Sur la scène, de grandes lettres blanches dessinent la phrase Eerst onze mensen , « nos gens d’abord », des ampoules illuminant le mot onze . Mais dans la salle, c’est l’ancien slogan du parti, Eigen volk eerst , « notre peuple d’abord », que le public continue de scander. Après plus d’une heure, Tom Van Grieken est enfin appelé sur scène pour y évoquer le « nouveau vent de fraîcheur » qu’il promet aux adhérents. Il remercie toutes les personnes présentes et annonce que rien ne peut faire obstacle au Vlaams Belang, mais reste tout de même prudent. « Nous ne nous laisserons pas berner par de bons sondages. Il ne s’agit pas de grappiller un petit point par-ci par-là. » Il qualifie lui-même sa réélection, avec 97,7 % des voix, de « score stalinien ». Et ajoute : « Nous vivons une époque formidable, historique. » Dans la salle, de même que lors de la réception organisée ensuite, l’ambiance est déjà à la victoire.

Concert d’éloges pour la figure de proue du parti



À 70 ans, Jimmy Van Damme rayonne lorsqu’il affirme avoir bon espoir de voir les élections de 2024 se conclure par un bon résultat. « Je sens bien qu’on a la gagne. Ce sentiment d’espoir est agréable, même si, en Belgique, il faut toujours se demander ce qu’il sera possible d’accomplir si les autres partis ne suivent pas. Je trouve Tom Van Grieken parfait dans le rôle de président du parti, même si, à mon avis, il manque un peu de charisme. Mais il est déterminé et il ose nommer les problèmes. »

Jimmy est l’un des rares participants à formuler des critiques. « Le culte de la personnalité, ça ne me plaît pas non plus. » Pour le reste, c’est un concert d’éloges que reçoit la figure de proue du parti, qui, en 2014, a dû redresser la barre après une lourde défaite électorale. Originaire de Deurne, Machteld Fitters porte un pendentif doré arborant le visage de Filip Dewinter. « Je suis une grande fan de Filip, mais je trouve que Tom Van Grieken fait un très bon président. »

[2]Qui est Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang qui a ressuscité un parti à l’agonie ?

À l’instar de nombreux autres participants, c’est la première fois, à 67 ans, que Robert Dillen, qui vient de Wommelgem, pénètre dans la salle Reine Élisabeth. « Ça nous fait une sortie, par la même occasion. On ira un peu se promener en ville tout à l’heure. » Johnny, 55 ans, qui vit à Berlaar, a acheté le pull de Noël du parti, sur lequel est inscrit « Joyeuses bêtes » au-dessus d’un lion coiffé de bois de cerf. « Le Vlaams Belang est plus soft qu’avant, mais il évolue avec son temps », analyse-t-il. « Dans notre parti, il y a un esprit de famille, alors que les autres passent leur temps à se disputer. »

Les jeunes présents en nombre



On remarque également la présence d’un grand nombre de jeunes. À 31 ans, Alona Gontcharenko, qui a découvert le Vlaams Belang par l’intermédiaire de son beau-père, est devenue une militante fidèle malgré ses origines russes et kirghizes. « Le cliché selon lequel le parti détesterait les étrangers est faux », estime-t-elle. « Moi, je m’y sens bien. La vision proposée est beaucoup plus large. »

Kirsten Luyckx, 23 ans, et Jan Geerinckx, 31 ans, sont d’avis que les jeunes se sentent plus libres de voter pour des formations radicales que par le passé. « Tom Van Grieken a-t-il redoré l’image du parti ? C’est bien possible. Mais je pense que les gens sont plus ouverts aux extrêmes qu’auparavant. »

Pourtant, la plupart des adhérents restent prudents quant aux résultats des élections de l’année prochaine. « Comme l’a dit notre président : il faut garder les pieds sur terre. On verra bien, on est des battants ! »

[3]Tom Van Grieken (VB) : « Notre programme n’a pas changé, il fallait juste le présenter différemment »



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/voter-pour-le-vlaams-belang-est-ce-forcement-inutile/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-tom-van-grieken-le-president-du-vlaams-belang-qui-a-ressuscite-un-parti-a-lagonie/

[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/notre-programme-na-pas-change-il-fallait-juste-le-presenter-differemment/



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-- Bob Wier