Actes antisémites ou trafic de drogue : en appeler à l’armée est un aveu de faiblesse
([Politique] 2023-11-01 (De Standaard))
- Reference: 2023-11_bundeswehr-5276313_1280-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/actes-antisemites-ou-trafic-de-drogue-en-appeler-a-larmee-est-un-aveu-de-faiblesse/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20231105_97547044#:~:text=Militairen%20hebben%20in%20het%20straatbeeld,nieuwe%20uitdaging%20voor%20de%20politiediensten.&text=Over%20de%20aard%20van%20de%20meldingen%20rond%20antisemitisme%20bestaat%20er%20discussie.
La nature des signalements d’actes antisémites fait débat. Ce qui est clairement établi, en revanche, c’est que les chiffres sont en hausse. Le conflit qu’Israël livre au Hamas fait des vagues dans les rues de Belgique. Anvers a ainsi été le théâtre d’une action propalestinienne ce samedi ; le lendemain, ce sont des associations juives qui ont organisé une veillée afin de mettre en avant la situation des otages détenus par le Hamas.
L’inquiétude grandit au sein de la communauté, qui demande que l’armée patrouille dans le quartier juif de la ville — une revendication fermement soutenue par Bart De Wever. Par le passé,
le bourgmestre d’Anvers a pourtant rappelé que les militaires ne disposent pas de pouvoirs de police, précisant même que « dans les pays où c’est le cas, il ne fait pas bon vivre ». Le président
de la N-VA fait parfois preuve d’agilité intellectuelle, mais en l’occurrence, il avait raison : les paras belges n’ont rien à faire dans la rue.
L’armée a pour mission de défendre le pays : la sécurité des citoyens incombe uniquement à la police. Les militaires ne sont pas formés à ce type de tâches, sans compter qu’il n’existe pas de
fondements juridiques permettant un déploiement efficace. Ils ne peuvent agir que de manière statique, ne peuvent pas procéder à des contrôles d’identité ou à des fouilles, et s’ils remarquent
un comportement suspect, ils doivent prévenir la police. Du reste, aucun élément ne tend à prouver que leur présence dissuade les terroristes.
Après les attentats du 22 mars 2016, les militaires ont été durablement intégrés au paysage urbain. Mais cette mesure était plutôt d’ordre psychologique. Et les pouvoirs publics cherchaient
à montrer qu’ils prenaient la situation au sérieux. Cependant, l’analyse de la menace relève de l’OCAM, qui, en cas de danger, fait intervenir les forces de sécurité. Par ailleurs, nombreux sont
les citoyens à interpréter cet appel à la mobilisation de l’armée comme un aveu de faiblesse de la part d’une administration incapable de remplir sa mission. Bart De Wever ne fait donc
qu’alimenter le sentiment d’insécurité. Mais jusqu’où faudra-t-il aller ? Pour cent habitants, Anvers dispose déjà du corps de police le plus important du pays, y compris une « équipe d’intervention spéciale » extrêmement bien équipée.
La déclaration de Bart De Wever s’inscrivait dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants et visait surtout à répondre au Vlaams Belang, car l’extrême droite enfonce le clou depuis des
années. Les récentes attaques contre des dépôts de stupéfiants indiquent clairement que la mafia de la drogue se montre de plus en plus téméraire. Et les coups de filet de la police
conduisent les employés des incinérateurs à faire des heures supplémentaires. Il est donc légitime de réclamer un renforcement des mesures de protection visant les douaniers. À
nouveau, cette tâche n’incombe pas à l’armée, mais peut-être la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), pourrait-elle formuler une proposition constructive qui contenterait le
bourgmestre.
L’inquiétude grandit au sein de la communauté, qui demande que l’armée patrouille dans le quartier juif de la ville — une revendication fermement soutenue par Bart De Wever. Par le passé,
le bourgmestre d’Anvers a pourtant rappelé que les militaires ne disposent pas de pouvoirs de police, précisant même que « dans les pays où c’est le cas, il ne fait pas bon vivre ». Le président
de la N-VA fait parfois preuve d’agilité intellectuelle, mais en l’occurrence, il avait raison : les paras belges n’ont rien à faire dans la rue.
L’armée a pour mission de défendre le pays : la sécurité des citoyens incombe uniquement à la police. Les militaires ne sont pas formés à ce type de tâches, sans compter qu’il n’existe pas de
fondements juridiques permettant un déploiement efficace. Ils ne peuvent agir que de manière statique, ne peuvent pas procéder à des contrôles d’identité ou à des fouilles, et s’ils remarquent
un comportement suspect, ils doivent prévenir la police. Du reste, aucun élément ne tend à prouver que leur présence dissuade les terroristes.
Après les attentats du 22 mars 2016, les militaires ont été durablement intégrés au paysage urbain. Mais cette mesure était plutôt d’ordre psychologique. Et les pouvoirs publics cherchaient
à montrer qu’ils prenaient la situation au sérieux. Cependant, l’analyse de la menace relève de l’OCAM, qui, en cas de danger, fait intervenir les forces de sécurité. Par ailleurs, nombreux sont
les citoyens à interpréter cet appel à la mobilisation de l’armée comme un aveu de faiblesse de la part d’une administration incapable de remplir sa mission. Bart De Wever ne fait donc
qu’alimenter le sentiment d’insécurité. Mais jusqu’où faudra-t-il aller ? Pour cent habitants, Anvers dispose déjà du corps de police le plus important du pays, y compris une « équipe d’intervention spéciale » extrêmement bien équipée.
La déclaration de Bart De Wever s’inscrivait dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants et visait surtout à répondre au Vlaams Belang, car l’extrême droite enfonce le clou depuis des
années. Les récentes attaques contre des dépôts de stupéfiants indiquent clairement que la mafia de la drogue se montre de plus en plus téméraire. Et les coups de filet de la police
conduisent les employés des incinérateurs à faire des heures supplémentaires. Il est donc légitime de réclamer un renforcement des mesures de protection visant les douaniers. À
nouveau, cette tâche n’incombe pas à l’armée, mais peut-être la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), pourrait-elle formuler une proposition constructive qui contenterait le
bourgmestre.