Alexander De Croo en Israël : la récupération affligeante de Theo Francken
([Opinions, Politique] 2023-11-01 (De Morgen))
- Reference: 2023-11_Belgaimage-78497291-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/alexander-de-croo-en-israel-la-recuperation-affligeante-de-theo-francken/
- Source link: https://www.demorgen.be/nieuws/francken-koos-voor-beweringen-die-alle-grond-in-de-realiteit-missen-maar-die-zijn-verre-van-onschuldig~b7348fbc/
Son anglais approximatif (« C’est comme la goutte dans le seau complètement plein ») aura suscité quelques sourires, mais la plaisanterie s’arrête là : le reste des propos tenus par Theo Francken (N-VA) sur la chaîne d’information en continu israélienne i24NEWS est proprement affligeant.
Selon lui, le Premier ministre, Alexander De Croo (Open Vld), qui s’est rendu en Israël avec son homologue espagnol, Pedro Sánchez, serait « 100 % pro-Palestine et 100 % anti-Israël ». D’où le laxisme total dont feraient preuve son gouvernement et lui-même face à l’antisémitisme en Belgique : « Personne n’est arrêté, la police ne fait rien. »
La sortie du député nationaliste n’a ni queue ni tête : il y a deux semaines à peine, une personne a été interpellée à Keerbergen après avoir proféré des menaces envers la communauté juive ; la semaine dernière, le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open Vld), a exhorté la communauté juive à systématiquement porter plainte en cas d’incidents antisémites — et la politique menée par notre pays consiste à toujours donner suite aux signalements de ce type.
Following the Belgian Prime Minister visit to Israel today
Theo Francken, Member of the Chamber of Representatives of Belgium tells i24NEWS: ‘Our PM visiting Israel to say you’re committing war crimes’ but does nothing against ‘anti-Semitic Jew hate’ in Belgium is ‘hypocritical’ [1]pic.twitter.com/ZN0SNQCXcZ
— i24NEWS English (@i24NEWS_EN) [2]November 23, 2023
Un Premier ministre 100 % anti-Israël, vraiment ? Notre confrère du Morgen , Jeroen Van Horenbeek, qui a couvert le déplacement d’Alexander De Croo, a pu témoigner de la vive émotion exprimée par le Premier ministre face aux violences impitoyables perpétrées par le Hamas. Depuis des semaines, y compris lorsqu’il était sur place, Alexander De Croo a rappelé le droit absolu d’Israël de se défendre et de mener une opération militaire.
Sa seule réserve a consisté à affirmer que ces représailles pouvaient être exercées sans affamer la société, bloquer l’aide humanitaire, provoquer des déplacements massifs de population et attaquer l’hôpital où la misère a poussé d’innombrables innocents à s’entasser.
Sur X, la députée Darya Safai (N-VA) en a tiré la conclusion suivante — que Theo Francken s’est empressé de retweeter : « Manifestement, notre pays continue de prêter main-forte aux terroristes du monde entier. »
Certes, la rue de la Loi nous a habitués à faire quelques entorses à la vérité. Mais tout de même, un peu de sérieux ! Récemment, Bart De Wever a lui-même déclaré que la guerre menée par Israël était « une erreur dramatique » et que « le gouvernement de Netanyahou est un gouvernement très à droite, agressif, qui mène une politique de colonisation illégale ». Une position pas si éloignée, au fond, de celle d’Alexander De Croo.
[3]Bart De Wever prend le parti d’Israël : les critiques fusent
Le déplacement du Premier ministre appelle de véritables critiques. Était-il réellement nécessaire, par exemple, d’organiser une conférence de presse en grand tralala à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza ? La visite de ses homologues belge et espagnol aura-t-elle fait forte impression sur le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou ? Dans un cas comme dans l’autre, la raison permet d’en douter.
Or, monsieur Francken a préféré lancer des affirmations totalement dénuées de fondement. Une stratégie qui est tout sauf anodine : ce faisant, il balaie les critiques à l’égard de la guerre menée par Israël, reléguées au rang de lubies servies par un dirigeant prétendument indifférent au sort des juifs, tout en créant un sentiment d’insécurité au sein de la communauté juive de Belgique.
Il ne s’agit là de rien d’autre que d’une récupération politique, à peu de frais, d’un des conflits les plus tragiques de l’histoire récente, dont le seul but consiste, coûte que coûte, à jeter l’opprobre sur la coalition Vivaldi. En résumé : du clientélisme électoral de bas étage. La campagne s’annonce extrêmement longue…
[4]Comment la N-VA est devenue un parti pro-israélien
[1] https://t.co/ZN0SNQCXcZ
[2] https://twitter.com/i24NEWS_EN/status/1727796892791124477?ref_src=twsrc%5Etfw
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/bart-de-wever-prend-le-parti-disrael-les-critiques-fusent/
[4] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-la-n-va-est-devenue-un-parti-pro-israelien/
Selon lui, le Premier ministre, Alexander De Croo (Open Vld), qui s’est rendu en Israël avec son homologue espagnol, Pedro Sánchez, serait « 100 % pro-Palestine et 100 % anti-Israël ». D’où le laxisme total dont feraient preuve son gouvernement et lui-même face à l’antisémitisme en Belgique : « Personne n’est arrêté, la police ne fait rien. »
La sortie du député nationaliste n’a ni queue ni tête : il y a deux semaines à peine, une personne a été interpellée à Keerbergen après avoir proféré des menaces envers la communauté juive ; la semaine dernière, le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open Vld), a exhorté la communauté juive à systématiquement porter plainte en cas d’incidents antisémites — et la politique menée par notre pays consiste à toujours donner suite aux signalements de ce type.
Following the Belgian Prime Minister visit to Israel today
Theo Francken, Member of the Chamber of Representatives of Belgium tells i24NEWS: ‘Our PM visiting Israel to say you’re committing war crimes’ but does nothing against ‘anti-Semitic Jew hate’ in Belgium is ‘hypocritical’ [1]pic.twitter.com/ZN0SNQCXcZ
— i24NEWS English (@i24NEWS_EN) [2]November 23, 2023
Un Premier ministre 100 % anti-Israël, vraiment ? Notre confrère du Morgen , Jeroen Van Horenbeek, qui a couvert le déplacement d’Alexander De Croo, a pu témoigner de la vive émotion exprimée par le Premier ministre face aux violences impitoyables perpétrées par le Hamas. Depuis des semaines, y compris lorsqu’il était sur place, Alexander De Croo a rappelé le droit absolu d’Israël de se défendre et de mener une opération militaire.
Sa seule réserve a consisté à affirmer que ces représailles pouvaient être exercées sans affamer la société, bloquer l’aide humanitaire, provoquer des déplacements massifs de population et attaquer l’hôpital où la misère a poussé d’innombrables innocents à s’entasser.
Sur X, la députée Darya Safai (N-VA) en a tiré la conclusion suivante — que Theo Francken s’est empressé de retweeter : « Manifestement, notre pays continue de prêter main-forte aux terroristes du monde entier. »
Certes, la rue de la Loi nous a habitués à faire quelques entorses à la vérité. Mais tout de même, un peu de sérieux ! Récemment, Bart De Wever a lui-même déclaré que la guerre menée par Israël était « une erreur dramatique » et que « le gouvernement de Netanyahou est un gouvernement très à droite, agressif, qui mène une politique de colonisation illégale ». Une position pas si éloignée, au fond, de celle d’Alexander De Croo.
[3]Bart De Wever prend le parti d’Israël : les critiques fusent
Le déplacement du Premier ministre appelle de véritables critiques. Était-il réellement nécessaire, par exemple, d’organiser une conférence de presse en grand tralala à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza ? La visite de ses homologues belge et espagnol aura-t-elle fait forte impression sur le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou ? Dans un cas comme dans l’autre, la raison permet d’en douter.
Or, monsieur Francken a préféré lancer des affirmations totalement dénuées de fondement. Une stratégie qui est tout sauf anodine : ce faisant, il balaie les critiques à l’égard de la guerre menée par Israël, reléguées au rang de lubies servies par un dirigeant prétendument indifférent au sort des juifs, tout en créant un sentiment d’insécurité au sein de la communauté juive de Belgique.
Il ne s’agit là de rien d’autre que d’une récupération politique, à peu de frais, d’un des conflits les plus tragiques de l’histoire récente, dont le seul but consiste, coûte que coûte, à jeter l’opprobre sur la coalition Vivaldi. En résumé : du clientélisme électoral de bas étage. La campagne s’annonce extrêmement longue…
[4]Comment la N-VA est devenue un parti pro-israélien
[1] https://t.co/ZN0SNQCXcZ
[2] https://twitter.com/i24NEWS_EN/status/1727796892791124477?ref_src=twsrc%5Etfw
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/bart-de-wever-prend-le-parti-disrael-les-critiques-fusent/
[4] https://daardaar.be/rubriques/politique/comment-la-n-va-est-devenue-un-parti-pro-israelien/