L’anglais dans les études: freiner l’internationalisation ne profite ni à l’université ni à la Flandre
([Opinions, Société] 2023-09-01 (De Tijd))
- Reference: 2023-09_mikael-kristenson-3aVlWP-7bg8-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/langlais-dans-les-etudes-freiner-linternationalisation-ne-profite-ni-a-luniversite-ni-a-la-flandre/
- Source link: https://www.tijd.be/opinie/algemeen/vlaanderen-kan-niet-zonder-internationale-universiteit/10493681.html#:~:text=Onze%20taal%20moeten%20we%20koesteren,KU%20Leuven%2Drector%20Luc%20Sels.
Nous avons le devoir de protéger notre langue, et les universités jouent un rôle crucial dans sa défense. Néanmoins, les considérations identitaires ne peuvent pas entraver le développement de la Flandre.
Les aréopages politiques ont parfois du mal à comprendre pourquoi les universités s’échinent autant à établir des relations internationales et à s’ouvrir sur le monde. Les contribuables flamands, qui participent activement au financement des universités, ont droit à un retour sur investissement. À cet égard, nous devons donner la priorité à un enseignement de qualité pour toute personne vivant en Flandre et à une recherche scientifique qui profite au bien-être et à la prospérité de tout contribuable. Pour une zone linguistique aussi petite que la nôtre, à l’économie ouverte, il est tout aussi capital de s’ouvrir au reste du monde.
Si nos universités ont gagné en importance au XXe siècle, c’est grâce à nos talents locaux. Mais entre-temps, beaucoup de choses ont changé : la complexité de la science, l’envergure de nos universités, les pénuries sur le marché de l’emploi, et les grands talents flamands qui déploient leurs ailes. Les régions du monde qui limitent l’arrivée des cerveaux verront leurs universités dégringoler dans les classements.
[1]Anglicisation des études : « un danger pour les étudiants flamands »
Et ceci vaut non seulement pour les professeurs, mais également pour les étudiants et les chercheurs. À la KU Leuven, 54 pour cent des doctorants viennent de l’étranger. C’est une conséquence de la chasse aux talents ET de notre souhait d’attirer les candidats les plus brillants. D’autres domaines de connaissance deviennent de plus en plus dépendants de l’international. Et la bonne nouvelle, c’est qu’en Flandre, les bénéfices de l’internationalisation de l’enseignement supérieur dépassent de loin les coûts directs.
« Sans talents internationaux, nos universités ne s’en sortiront pas, mais notre société non plus. »
Environ 53 pour cent des étudiants internationaux restent au moins un an en Flandre pour y travailler, et 37 pour cent six ans ou plus. Notre marché de l’emploi, en situation de pénurie, a besoin de talents supplémentaires qui disposent d’une excellente formation et qui s’intègrent bien. Sans talents internationaux, nos universités ne s’en sortiront pas, mais notre société non plus.
Même dans les grandes universités, le nombre de spécialistes par discipline reste limité. Prenons l’exemple de la recherche sur les maladies rares, comme la mucoviscidose, la maladie de Huntington ou la maladie de Charcot. Six à huit pour cent de la population souffre d’une maladie rare, mais à l’UZ de Louvain, ce nombre s’élève à 20 pour cent des patients. Le nombre de malades atteints de maladies rares est estimé à 7 000. Autant dire que le nombre de médecins et de chercheurs par famille touchée par ces maladies est par définition limité.
[2]L’étonnant ‘yes’ de la N-VA à l’anglicisation des unifs flamandes
Pour réaliser des recherches et des soins cliniques de haut niveau, nous devons augmenter notre niveau de prestige et d’expertise, chose impossible sans coopération internationale. Et ceci vaut également pour de nombreuses autres disciplines. C’est pourquoi les groupes de recherche s’ancrent dans des consortiums internationaux, qu’ils contribuent à investir dans des infrastructures de recherche transnationales et qu’ils signent un maximum de co-publications internationales. La science s’étiole lorsqu’on la limite.
« Si l’on met un frein aux ambitions internationales de l’université, on diminue également à terme son impact local. »
Qui plus est, les frontières de la science se déplacent lorsque les idées et les développements sont soumis à la critique collégiale. Le choc des idées au sein d’un environnement de travail et d’apprentissage importe encore plus que les congrès ou les évaluations par les pairs. Plus on enrichit la diversité de perspectives et de profils, plus le processus est contraignant, mais plus le résultat est riche.
Tout enseignant et tout chercheur de niveau universitaire doit continuer d’avoir le sentiment d’appartenir à un groupe prestigieux qui aide le monde et la société à progresser en développant des idées et des technologies innovantes. La Flandre ne peut pas l’oublier si elle désire continuer à prospérer. Si elle veut non seulement rester ce qu’elle est, y compris sur le plan linguistique, mais aussi susciter la reconnaissance et l’admiration internationales. Si l’on met un frein aux ambitions internationales de l’université, on diminue également à terme son impact local.
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/anglicisation-des-etudes-un-danger-pour-les-etudiants-flamands/
[2] https://daardaar.be/rubriques/opinions/letonnant-yes-de-la-n-va-a-langlicisation-des-unifs-flamandes/
Les aréopages politiques ont parfois du mal à comprendre pourquoi les universités s’échinent autant à établir des relations internationales et à s’ouvrir sur le monde. Les contribuables flamands, qui participent activement au financement des universités, ont droit à un retour sur investissement. À cet égard, nous devons donner la priorité à un enseignement de qualité pour toute personne vivant en Flandre et à une recherche scientifique qui profite au bien-être et à la prospérité de tout contribuable. Pour une zone linguistique aussi petite que la nôtre, à l’économie ouverte, il est tout aussi capital de s’ouvrir au reste du monde.
Si nos universités ont gagné en importance au XXe siècle, c’est grâce à nos talents locaux. Mais entre-temps, beaucoup de choses ont changé : la complexité de la science, l’envergure de nos universités, les pénuries sur le marché de l’emploi, et les grands talents flamands qui déploient leurs ailes. Les régions du monde qui limitent l’arrivée des cerveaux verront leurs universités dégringoler dans les classements.
[1]Anglicisation des études : « un danger pour les étudiants flamands »
Et ceci vaut non seulement pour les professeurs, mais également pour les étudiants et les chercheurs. À la KU Leuven, 54 pour cent des doctorants viennent de l’étranger. C’est une conséquence de la chasse aux talents ET de notre souhait d’attirer les candidats les plus brillants. D’autres domaines de connaissance deviennent de plus en plus dépendants de l’international. Et la bonne nouvelle, c’est qu’en Flandre, les bénéfices de l’internationalisation de l’enseignement supérieur dépassent de loin les coûts directs.
« Sans talents internationaux, nos universités ne s’en sortiront pas, mais notre société non plus. »
Environ 53 pour cent des étudiants internationaux restent au moins un an en Flandre pour y travailler, et 37 pour cent six ans ou plus. Notre marché de l’emploi, en situation de pénurie, a besoin de talents supplémentaires qui disposent d’une excellente formation et qui s’intègrent bien. Sans talents internationaux, nos universités ne s’en sortiront pas, mais notre société non plus.
Même dans les grandes universités, le nombre de spécialistes par discipline reste limité. Prenons l’exemple de la recherche sur les maladies rares, comme la mucoviscidose, la maladie de Huntington ou la maladie de Charcot. Six à huit pour cent de la population souffre d’une maladie rare, mais à l’UZ de Louvain, ce nombre s’élève à 20 pour cent des patients. Le nombre de malades atteints de maladies rares est estimé à 7 000. Autant dire que le nombre de médecins et de chercheurs par famille touchée par ces maladies est par définition limité.
[2]L’étonnant ‘yes’ de la N-VA à l’anglicisation des unifs flamandes
Pour réaliser des recherches et des soins cliniques de haut niveau, nous devons augmenter notre niveau de prestige et d’expertise, chose impossible sans coopération internationale. Et ceci vaut également pour de nombreuses autres disciplines. C’est pourquoi les groupes de recherche s’ancrent dans des consortiums internationaux, qu’ils contribuent à investir dans des infrastructures de recherche transnationales et qu’ils signent un maximum de co-publications internationales. La science s’étiole lorsqu’on la limite.
« Si l’on met un frein aux ambitions internationales de l’université, on diminue également à terme son impact local. »
Qui plus est, les frontières de la science se déplacent lorsque les idées et les développements sont soumis à la critique collégiale. Le choc des idées au sein d’un environnement de travail et d’apprentissage importe encore plus que les congrès ou les évaluations par les pairs. Plus on enrichit la diversité de perspectives et de profils, plus le processus est contraignant, mais plus le résultat est riche.
Tout enseignant et tout chercheur de niveau universitaire doit continuer d’avoir le sentiment d’appartenir à un groupe prestigieux qui aide le monde et la société à progresser en développant des idées et des technologies innovantes. La Flandre ne peut pas l’oublier si elle désire continuer à prospérer. Si elle veut non seulement rester ce qu’elle est, y compris sur le plan linguistique, mais aussi susciter la reconnaissance et l’admiration internationales. Si l’on met un frein aux ambitions internationales de l’université, on diminue également à terme son impact local.
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/anglicisation-des-etudes-un-danger-pour-les-etudiants-flamands/
[2] https://daardaar.be/rubriques/opinions/letonnant-yes-de-la-n-va-a-langlicisation-des-unifs-flamandes/