Pipigate: quand les politiques participent au diktat de l’immédiateté
([Opinions, Politique] 2023-09-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2023-09_Belgaimage-69332891-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/pipigate-quand-les-politiques-participent-au-diktat-de-limmediatete/
- Source link: https://www.hln.be/binnenland/onze-opinie-dat-het-parlement-de-nood-hoog-acht-om-voor-het-plasincident-vervroegd-samen-te-komen-zo-ondergraaf-je-je-eigen-serieux~a9d43ad7/
Un ministre de la Justice qui a failli se faire kidnapper bénéficie désormais de la protection d’un combi de police vide et à la batterie plate. Ce ministre donne une fête d’anniversaire, qui fait couler beaucoup d’encre depuis des semaines parce que trois invités, incapables de trouver les toilettes dans la villa courtraisienne du ministre, se sont soulagés sur le combi en question. Le ministre savait-il que ses trois amis vandales avaient arrosé le véhicule de police ? Autre question, qui a surgi entre-temps : le ministre a-t-il lui aussi vidé sa vessie sur le fourgon ? Voilà comment la presse étrangère traite cette nouvelle blague belge : le Pipigate .
L’affaire sera retournée dans tous les sens. Les images des caméras analysées sous tous les angles. A-t-il uriné ou non ? A-t-il mimé l’action ? Ou plus encore ? A-t-il visionné une vidéo des fêtards sur son smartphone à 3h59 ? Car dans ce cas, il aurait été au courant de l’incident urinaire. Non, affirme le ministre. Et c’est là que tout s’éclaircit. La lumière se fait au plus profond de la nuit. Le selfie sur son smartphone à 3h59 précises. Un scénario digne du grand Jan Eelen. Une affaire à suivre en direct à la télévision nationale.
Bien entendu, cette histoire revêt un caractère symbolique. Un ministre de la Justice censé compter au quotidien sur la police et qui se permettrait d’uriner dessus, ce serait choquant, en effet. Et s’il a lui-même arrosé le combi, qu’il soit sanctionné. Mais jusqu’à présent, les preuves font défaut. Toutefois, il est vrai qu’en taisant certains éléments, M. Van Quickenborne risque de se faire éclabousser à son tour, et surtout de faire traîner l’affaire. Or, comme l’avait dit Bart De Wever en son temps : quand on est dans la merde, il faut en sortir au plus vite. Bon nombre de politiques l’ont compris depuis lors.
[1]Les trafiquants de drogue font main basse sur l’Europe tout entière
Ce que révèle ce Pipigate avant tout, c’est que les choses peuvent aller loin quand on perd le soutien de la police. Les libéraux sont déjà plusieurs à s’en plaindre. Une querelle sur une augmentation salariale, qui aboutit à une manifestation agrémentée de feux de Bengale lors d’un Te Deum, puis à des fuites d’images d’hommes à la vessie facétieuse. Une belle leçon pour un libéral avide de caméras de surveillance dans les quartiers : lorsqu’on n’a rien à cacher, on n’a rien à craindre. Si les images peuvent dévoiler la vérité, leur interprétation peut varier en fonction de l’angle de vue. Si ça se trouve, Manneken Pis jouait de la guitare. S’il avait fait un selfie à l’époque, nous aurions su.
Le pire, c’est que le Parlement a jugé l’affaire si urgente qu’il a demandé aux députés d’écourter leurs congés. Les politiques participent ainsi à ce diktat de l’immédiateté qu’ils ne sont pourtant pas les derniers à reprocher aux médias. Les terribles violences qui touchent Bruxelles depuis le début de l’été et la situation pitoyable de la gare du Midi ne semblaient pas assez importants. Mais pour clouer au pilori un adversaire politique à l’issue d’un incident urinaire, on trouve le temps. Gageons donc que la police et le politique mettront tout en œuvre pour arrêter les invités du ministre. À Bruxelles, par contre, aux abords de la gare du Nord, ce sont les riverains qui doivent prendre les choses en main pour pallier l’absence de la police sur le terrain.
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L’affaire sera retournée dans tous les sens. Les images des caméras analysées sous tous les angles. A-t-il uriné ou non ? A-t-il mimé l’action ? Ou plus encore ? A-t-il visionné une vidéo des fêtards sur son smartphone à 3h59 ? Car dans ce cas, il aurait été au courant de l’incident urinaire. Non, affirme le ministre. Et c’est là que tout s’éclaircit. La lumière se fait au plus profond de la nuit. Le selfie sur son smartphone à 3h59 précises. Un scénario digne du grand Jan Eelen. Une affaire à suivre en direct à la télévision nationale.
Bien entendu, cette histoire revêt un caractère symbolique. Un ministre de la Justice censé compter au quotidien sur la police et qui se permettrait d’uriner dessus, ce serait choquant, en effet. Et s’il a lui-même arrosé le combi, qu’il soit sanctionné. Mais jusqu’à présent, les preuves font défaut. Toutefois, il est vrai qu’en taisant certains éléments, M. Van Quickenborne risque de se faire éclabousser à son tour, et surtout de faire traîner l’affaire. Or, comme l’avait dit Bart De Wever en son temps : quand on est dans la merde, il faut en sortir au plus vite. Bon nombre de politiques l’ont compris depuis lors.
[1]Les trafiquants de drogue font main basse sur l’Europe tout entière
Ce que révèle ce Pipigate avant tout, c’est que les choses peuvent aller loin quand on perd le soutien de la police. Les libéraux sont déjà plusieurs à s’en plaindre. Une querelle sur une augmentation salariale, qui aboutit à une manifestation agrémentée de feux de Bengale lors d’un Te Deum, puis à des fuites d’images d’hommes à la vessie facétieuse. Une belle leçon pour un libéral avide de caméras de surveillance dans les quartiers : lorsqu’on n’a rien à cacher, on n’a rien à craindre. Si les images peuvent dévoiler la vérité, leur interprétation peut varier en fonction de l’angle de vue. Si ça se trouve, Manneken Pis jouait de la guitare. S’il avait fait un selfie à l’époque, nous aurions su.
Le pire, c’est que le Parlement a jugé l’affaire si urgente qu’il a demandé aux députés d’écourter leurs congés. Les politiques participent ainsi à ce diktat de l’immédiateté qu’ils ne sont pourtant pas les derniers à reprocher aux médias. Les terribles violences qui touchent Bruxelles depuis le début de l’été et la situation pitoyable de la gare du Midi ne semblaient pas assez importants. Mais pour clouer au pilori un adversaire politique à l’issue d’un incident urinaire, on trouve le temps. Gageons donc que la police et le politique mettront tout en œuvre pour arrêter les invités du ministre. À Bruxelles, par contre, aux abords de la gare du Nord, ce sont les riverains qui doivent prendre les choses en main pour pallier l’absence de la police sur le terrain.