Vos dents de sagesse peuvent aider à traiter la maladie de Charcot
([Travail & Santé] 2023-08-01 (Het Belang Van Limburg))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/vos-dents-de-sagesse-peuvent-aider-a-traiter-la-maladie-de-charcot/
- Source link: https://www.hbvl.be/cnt/dmf20230816_96760502
L’Université de Hasselt cherche à rassembler des dents de sagesse provenant des quatre coins du globe dans le but de trouver un traitement contre les maladies Charcot-Marie-Tooth, un ensemble d’affections neurologiques héréditaires. Une piste que l’établissement limbourgeois est le premier — et à ce jour le seul — à explorer.
Les maladies de « Charcot-Marie-Tooth » (CMT) touchent une personne sur 2 500. Très lourdes, ces neuropathies se manifestent généralement d’abord au niveau des mains et des pieds, mais peuvent aussi nécessiter l’utilisation d’un fauteuil roulant et entraîner une paralysie complète. La professeure Esther Wolfs, de l’Université de Hasselt (institut Biomed), entend percer le mystère du développement de ces maladies et, ce faisant, trouver un moyen de les traiter. « À l’aide de dents de sagesse, en effet. Notre groupe de recherche extrait des cellules souches de la pulpe dentaire et les soumet à l’analyse pour déceler des cancers, mais aussi, par exemple, des maladies CMT. Jusqu’à présent, nous disposions de quelques modèles informatiques et d’études menées sur de petits animaux de laboratoire, mais ces outils ne nous ont pas menés bien loin : les thérapies appliquées à l’être humain ont échoué. »
L’équipe effectue désormais des essais sur des cellules souches issues de dents de sagesse humaines : « L’idée n’est évidemment pas de demander aux gens de se faire arracher les dents. Nous nous sommes portés sur les dents de sagesse parce qu’elles sont de toute façon vouées à être extraites, que ce soit à cause d’une infection ou pour des raisons d’inconfort. Elles sont remises aux patients dans une petite boîte, comme des “reliques”, qui finissent généralement au fond d’une armoire. Nous les confier permet, à l’inverse, de mener des études scientifiques. Il s’agit en définitive de “déchets” que nous utilisons pour améliorer les conditions de vie de certaines personnes. Ces dents peuvent être la clé pour trouver un remède aux maladies CMT. »
Manifestement, l’Université de Hasselt est la seule à explorer cette piste pour traiter ces affections. Pourquoi ? « C’est le fruit du hasard. Je me renseignais sur ces maladies et nous pratiquons ce type d’études depuis un certain nombre d’années. C’est le dentiste Ivo Lambrichts qui a ouvert la voie. J’ai compris que les scientifiques à la recherche d’un traitement ont besoin de modèles pour appuyer leurs essais. Nous pouvons leur en fournir à partir des cellules souches contenues dans les dents de sagesse. »
Comment le processus fonctionne-t-il, au juste ? « Nous extrayons des cellules souches des dents de sagesse et les transformons en “cellules de Schwann”, qui sont à l’origine de ces maladies. Cet acte ne peut pas être réalisé sur les patients, car il faudrait retirer une partie du nerf. Mais les cellules souches issues des dents de sagesse de personnes souffrant de ces maladies contiennent le gène défectueux et sont donc parfaites pour obtenir des cellules de Schwann. »
Comment se manifestent ces maladies chez les patients ? « Ce sont des maladies neurologiques, une anomalie génétique. Il s’agit en fait d’un ensemble de différentes affections, mais les symptômes sont en grande partie les mêmes : une atrophie musculaire à partir de l’adolescence. Elle se développe progressivement, d’abord au niveau des mains et des pieds, mais l’état de santé empire par la suite. Certains patients finissent par avoir besoin d’un fauteuil roulant et la maladie est souvent très douloureuse. »
Pour aider ces patients ainsi que ceux qui viendront à souffrir des maladies de Charcot-Marie-Tooth à l’avenir, l’Université de Hasselt est à la recherche de dents de sagesse provenant de personnes elles-mêmes atteintes par ces affections ou dont l’arbre généalogique présente de tels cas. « Je suis joignable par e-mail. Mais il faut me prévenir à l’avance, avant l’extraction des dents. Nous assurons alors le transport. Nous souhaitons recevoir des dents des quatre coins du monde, nous avons déjà conclu des accords avec des organismes américains. »
Pour ses recherches, Esther Wolfs est d’ores et déjà nommée dans le top 15 des talents de l’année établi par le magazine néerlandais New Scientist . Les lecteurs peuvent lui apporter leur voix en votant sur [1]www.newscientist.nl/talent .
Les personnes atteintes de maladies CMT qui souhaitent faire don de leurs dents de sagesse peuvent lui écrire à l’adresse [2]esther.wolfs@uhasselt.be
[1] http://www.newscientist.nl/talent
[2] mailto:esther.wolfs@uhasselt.be
Les maladies de « Charcot-Marie-Tooth » (CMT) touchent une personne sur 2 500. Très lourdes, ces neuropathies se manifestent généralement d’abord au niveau des mains et des pieds, mais peuvent aussi nécessiter l’utilisation d’un fauteuil roulant et entraîner une paralysie complète. La professeure Esther Wolfs, de l’Université de Hasselt (institut Biomed), entend percer le mystère du développement de ces maladies et, ce faisant, trouver un moyen de les traiter. « À l’aide de dents de sagesse, en effet. Notre groupe de recherche extrait des cellules souches de la pulpe dentaire et les soumet à l’analyse pour déceler des cancers, mais aussi, par exemple, des maladies CMT. Jusqu’à présent, nous disposions de quelques modèles informatiques et d’études menées sur de petits animaux de laboratoire, mais ces outils ne nous ont pas menés bien loin : les thérapies appliquées à l’être humain ont échoué. »
Reliques
L’équipe effectue désormais des essais sur des cellules souches issues de dents de sagesse humaines : « L’idée n’est évidemment pas de demander aux gens de se faire arracher les dents. Nous nous sommes portés sur les dents de sagesse parce qu’elles sont de toute façon vouées à être extraites, que ce soit à cause d’une infection ou pour des raisons d’inconfort. Elles sont remises aux patients dans une petite boîte, comme des “reliques”, qui finissent généralement au fond d’une armoire. Nous les confier permet, à l’inverse, de mener des études scientifiques. Il s’agit en définitive de “déchets” que nous utilisons pour améliorer les conditions de vie de certaines personnes. Ces dents peuvent être la clé pour trouver un remède aux maladies CMT. »
Manifestement, l’Université de Hasselt est la seule à explorer cette piste pour traiter ces affections. Pourquoi ? « C’est le fruit du hasard. Je me renseignais sur ces maladies et nous pratiquons ce type d’études depuis un certain nombre d’années. C’est le dentiste Ivo Lambrichts qui a ouvert la voie. J’ai compris que les scientifiques à la recherche d’un traitement ont besoin de modèles pour appuyer leurs essais. Nous pouvons leur en fournir à partir des cellules souches contenues dans les dents de sagesse. »
Cellules souches
Comment le processus fonctionne-t-il, au juste ? « Nous extrayons des cellules souches des dents de sagesse et les transformons en “cellules de Schwann”, qui sont à l’origine de ces maladies. Cet acte ne peut pas être réalisé sur les patients, car il faudrait retirer une partie du nerf. Mais les cellules souches issues des dents de sagesse de personnes souffrant de ces maladies contiennent le gène défectueux et sont donc parfaites pour obtenir des cellules de Schwann. »
Comment se manifestent ces maladies chez les patients ? « Ce sont des maladies neurologiques, une anomalie génétique. Il s’agit en fait d’un ensemble de différentes affections, mais les symptômes sont en grande partie les mêmes : une atrophie musculaire à partir de l’adolescence. Elle se développe progressivement, d’abord au niveau des mains et des pieds, mais l’état de santé empire par la suite. Certains patients finissent par avoir besoin d’un fauteuil roulant et la maladie est souvent très douloureuse. »
Une expérience à l’échelle mondiale
Pour aider ces patients ainsi que ceux qui viendront à souffrir des maladies de Charcot-Marie-Tooth à l’avenir, l’Université de Hasselt est à la recherche de dents de sagesse provenant de personnes elles-mêmes atteintes par ces affections ou dont l’arbre généalogique présente de tels cas. « Je suis joignable par e-mail. Mais il faut me prévenir à l’avance, avant l’extraction des dents. Nous assurons alors le transport. Nous souhaitons recevoir des dents des quatre coins du monde, nous avons déjà conclu des accords avec des organismes américains. »
Pour ses recherches, Esther Wolfs est d’ores et déjà nommée dans le top 15 des talents de l’année établi par le magazine néerlandais New Scientist . Les lecteurs peuvent lui apporter leur voix en votant sur [1]www.newscientist.nl/talent .
Les personnes atteintes de maladies CMT qui souhaitent faire don de leurs dents de sagesse peuvent lui écrire à l’adresse [2]esther.wolfs@uhasselt.be
[1] http://www.newscientist.nl/talent
[2] mailto:esther.wolfs@uhasselt.be