Reconnaissance des mosquées: les défis de la reconnaissance des lieux de culte en Flandre
([Société] 2023-06-01 (Het Belang Van Limburg))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/societe/reconnaissance-des-mosquees-les-defis-de-la-reconnaissance-des-lieux-de-culte-en-flandre/
- Source link: https://www.hbvl.be/cnt/dmf20230607_96435401
Les demandes de reconnaissance de pas moins de 77 lieux de culte relancent un autre débat : celui du millefeuille administratif. Car si les communautés islamiques et orthodoxes, mais aussi les cathédrales, sont financées par les provinces, les édifices catholiques et protestants, quant à eux, dépendent des autorités locales, tandis que les prêtres, pasteurs et imams sont rémunérés par le fédéral.
Tant les communes que les provinces ont pu s’exprimer sur les demandes de reconnaissance concernées. Et leurs positions sont diamétralement opposées : alors que l’échelon communal a émis des avis essentiellement positifs, ceux du niveau provincial étaient presque tous négatifs. Cette situation n’est pas propre au Limbourg : elle prévaut dans toute la Flandre. Même lorsque le tout récent Service flamand d’information et de contrôle, mais aussi l’OCAM et la Sûreté de l’État, affirment qu’une mosquée en particulier ne pose aucun problème, les provinces pensent le contraire.
Le ministre flamand des Affaires intérieures, Bart Somers (Open Vld), est passé outre à l’ensemble des avis rendus par les provinces, arguant du fait que les communes connaissent mieux leurs administrés que ces dernières : elles savent ce qui se passe dans telle mosquée ou tel temple. Aux yeux du ministre, l’attitude des administrations provinciales montre bien leur partialité. « C’est une énième preuve qu’il est nécessaire de supprimer cet échelon de pouvoir superflu le plus rapidement possible », estime le ministre. Rien ne dit qu’Igor Philtjens, député rattaché au même parti, aille dans son sens. Quoi qu’il en soit, le débat sur l’affaiblissement graduel des administrations communales n’est donc pas encore clos.
[1]Jusqu’à ce que le djihad nous sépare: le mariage chez les musulmans extrémistes
Ces avis négatifs n’ont toutefois rien de bien surprenant. Les provinces se plaignent des frais que ces reconnaissances engendrent pour elles. C’est précisément l’une des raisons qui ont poussé la province d’Anvers à saisir la Cour constitutionnelle. Elles ne sont d’ailleurs pas les seules à vouloir faire abroger le décret qui régit la reconnaissance des lieux de culte locaux. Diyanet, l’organisme qui chapeaute les mosquées turques officielles, estime que l’interdiction de l’ingérence étrangère les vise au premier chef. Tout comme un organisme de coordination des mosquées marocaines. C’est donc une curieuse assemblée qui, hier, en même temps que se tenait la petite sauterie organisée par Bart Somers pour célébrer les premières reconnaissances prononcées en dix ans, cherchait à obtenir gain de cause devant la plus haute juridiction du pays. Cela étant, le gros des reconnaissances suivra plus tard : 57 mosquées verront leur demande examinée d’ici la fin de l’année.
C’est donc un débat politique des plus intéressants qui s’ouvre à la veille des élections. Assistera-t-on à une pluie d’approbations ? Ou, au contraire, au refus de certains dossiers, motivé par un argumentaire détaillé ? En tout état de cause, l’octroi d’une reconnaissance reste le meilleur moyen d’intégrer les lieux de culte au sein d’une commune. Sans compter qu’elle permet aussi une certaine forme de contrôle — qui n’est pas toujours nécessaire, mais peut parfois s’avérer essentiel.
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Tant les communes que les provinces ont pu s’exprimer sur les demandes de reconnaissance concernées. Et leurs positions sont diamétralement opposées : alors que l’échelon communal a émis des avis essentiellement positifs, ceux du niveau provincial étaient presque tous négatifs. Cette situation n’est pas propre au Limbourg : elle prévaut dans toute la Flandre. Même lorsque le tout récent Service flamand d’information et de contrôle, mais aussi l’OCAM et la Sûreté de l’État, affirment qu’une mosquée en particulier ne pose aucun problème, les provinces pensent le contraire.
Le ministre flamand des Affaires intérieures, Bart Somers (Open Vld), est passé outre à l’ensemble des avis rendus par les provinces, arguant du fait que les communes connaissent mieux leurs administrés que ces dernières : elles savent ce qui se passe dans telle mosquée ou tel temple. Aux yeux du ministre, l’attitude des administrations provinciales montre bien leur partialité. « C’est une énième preuve qu’il est nécessaire de supprimer cet échelon de pouvoir superflu le plus rapidement possible », estime le ministre. Rien ne dit qu’Igor Philtjens, député rattaché au même parti, aille dans son sens. Quoi qu’il en soit, le débat sur l’affaiblissement graduel des administrations communales n’est donc pas encore clos.
[1]Jusqu’à ce que le djihad nous sépare: le mariage chez les musulmans extrémistes
Ces avis négatifs n’ont toutefois rien de bien surprenant. Les provinces se plaignent des frais que ces reconnaissances engendrent pour elles. C’est précisément l’une des raisons qui ont poussé la province d’Anvers à saisir la Cour constitutionnelle. Elles ne sont d’ailleurs pas les seules à vouloir faire abroger le décret qui régit la reconnaissance des lieux de culte locaux. Diyanet, l’organisme qui chapeaute les mosquées turques officielles, estime que l’interdiction de l’ingérence étrangère les vise au premier chef. Tout comme un organisme de coordination des mosquées marocaines. C’est donc une curieuse assemblée qui, hier, en même temps que se tenait la petite sauterie organisée par Bart Somers pour célébrer les premières reconnaissances prononcées en dix ans, cherchait à obtenir gain de cause devant la plus haute juridiction du pays. Cela étant, le gros des reconnaissances suivra plus tard : 57 mosquées verront leur demande examinée d’ici la fin de l’année.
C’est donc un débat politique des plus intéressants qui s’ouvre à la veille des élections. Assistera-t-on à une pluie d’approbations ? Ou, au contraire, au refus de certains dossiers, motivé par un argumentaire détaillé ? En tout état de cause, l’octroi d’une reconnaissance reste le meilleur moyen d’intégrer les lieux de culte au sein d’une commune. Sans compter qu’elle permet aussi une certaine forme de contrôle — qui n’est pas toujours nécessaire, mais peut parfois s’avérer essentiel.