Pourquoi DaarDaar interviewe Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang?
([Opinions, Présidents de parti] 2023-06-01 (DaarDaar))
- Reference: 2023-06_Tom-Van-Grieken-2--255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/pourquoi-daardaar-interviewe-tom-van-grieken-le-president-du-vlaams-belang/
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Chers lecteurs, chères lectrices,
Nous avons lancé [1]une série d’interviews vidéo des présidents de partis flamands , un an avant les élections de 2024. Chaque semaine, nous publions une biographie et une longue interview. En plus de ces articles où l’on retrouve des passages de l’interview filmée, nous publions également une vidéo dédiée aux réseaux sociaux (RS) sous un format plus léger.
L’annonce de la diffusion de la vidéo RS de Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, a suscité la réaction de lecteurs. C’est la raison pour laquelle nous avions publié le 17 mai un article expliquant [2]pourquoi DaarDaar donne aussi la parole au président du Vlaams Belang .
La date de la diffusion approchant, quelques collectifs ont lancé un appel pour “empêcher DaarDaar de dérouler le tapis rouge à l’extrême droite”. À la suite de cet appel, nous avons reçu différents e-mails de lecteurs/lectrices préoccupés.
Nous comprenons vos inquiétudes quant aux messages véhiculés par ce parti politique d’extrême droite. L’objectif de notre série de vidéos n’est pas de les mettre sur un piédestal en leur laissant le champ libre sans émettre de critiques.
Force est de constater que les sensibilités sont différentes au nord et au sud du pays. Contrairement à la Belgique francophone, il n’existe pas de cordon sanitaire médiatique en Flandre. DaarDaar, dans son essence, vise à montrer le reflet de la société flamande. Et parmi cette diversité de Flamands, on retrouve également des électeurs du Vlaams Belang.
C’est d’ailleurs dans cette optique de refléter les différents bords que notre rédaction sélectionne aussi bien des articles et éditoriaux de journaux connus pour être de gauche, que des textes provenant de médias de droite, comme le [3]Doorbraak , un site d’info proche du mouvement flamingant.
Attentifs à vos craintes de “peopolisation” et de banalisation de l’extrême droite et après de longues réflexions, nous avons décidé de ne pas diffuser la vidéo de Tom Van Grieken destinée aux réseaux sociaux étant donné que le format pouvait heurter.
Nous publierons néanmoins tous les articles comme prévu: la biographie le lundi et l’interview le mercredi. Dans ces articles figurent des passages de l’interview avec Tom Van Grieken.
Saviez-vous que, dans le passé, Tom Van Grieken a distribué des saucisses Zwan dans une école pour protester contre la tenue d’un barbecue halal ? Saviez-vous qu’il a organisé une action où on jetait des papiers toilettes aux sans-papiers ? Ces différentes “anecdotes” sur sa vie permettent de mieux comprendre pourquoi et comment il est devenu le leader du Vlaams Belang, l’ancien Vlaams Blok, condamné pour racisme.
Il est du devoir du journaliste de rester critique vis-à-vis de tous ces interlocuteurs, a fortiori lorsqu’il s’agit d’interviews de leaders d’extrême droite. Outre les questions visant à apprendre à connaître le président de parti, chaque interview contient aussi différentes questions qui ne plaisent pas aux personnes interviewées.
Si les médias se doivent de prêter attention aux sensibilités du public, les rédactions restent maîtres des informations qu’elles diffusent dans le cadre de la liberté de la presse. Exclure une personne des débats parce qu’elle adhère à l’un ou l’autre parti politique est contraire à nos valeurs d’ouverture vers l’autre, de construction de ponts entre les communautés, des principes que prône DaarDaar depuis ses débuts.
Le [4]Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP) accorde un dossier sur le thème du cordon sanitaire, notamment le cordon sanitaire médiatique: “Dès 1991, sur la base de la loi du 16 juillet 1973 sur le Pacte culturel et de son décret statutaire, la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) imagine un cordon sanitaire médiatique décidant de ne pas donner accès, dans ses émissions en direct , aux membres de partis qui n’acceptent pas et ne respectent pas les principes et les règles de la démocratie. Cette politique est validée par le Conseil d’État en 1999.”
Or, ici, il ne s’agit nullement d’émissions en direct: ce sont des vidéos montées. Nous nous assurons évidemment qu’aucun propos discriminatoire ou raciste ne soit diffusé sur notre plateforme.
Les instances subsidiantes, à savoir le Fonds pour le journalisme, un organisme financé par la ministre des médias Bénédicte Linard, a approuvé notre projet. Un jury indépendant a donné son feu vert à notre série d’interviews filmées. Dans notre dossier de candidature, nous expliquons clairement que nous comptons interviewer tous les présidents de partis flamands, y compris Tom Van Grieken.
En ne diffusant pas la vidéo destinée aux réseaux sociaux, nous souhaitons montrer que nous avons entendu les craintes liées à la banalisation de l’extrême droite. Cependant, nous jugeons qu’il est d’utilité publique d’informer nos lecteurs sur le parcours du président du Vlaams Belang à travers une biographie et une interview critique, notamment pour mieux cerner celui qui, selon les sondages, deviendrait le président du premier parti de Flandre en 2024.
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Nous avons lancé [1]une série d’interviews vidéo des présidents de partis flamands , un an avant les élections de 2024. Chaque semaine, nous publions une biographie et une longue interview. En plus de ces articles où l’on retrouve des passages de l’interview filmée, nous publions également une vidéo dédiée aux réseaux sociaux (RS) sous un format plus léger.
L’annonce de la diffusion de la vidéo RS de Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, a suscité la réaction de lecteurs. C’est la raison pour laquelle nous avions publié le 17 mai un article expliquant [2]pourquoi DaarDaar donne aussi la parole au président du Vlaams Belang .
La date de la diffusion approchant, quelques collectifs ont lancé un appel pour “empêcher DaarDaar de dérouler le tapis rouge à l’extrême droite”. À la suite de cet appel, nous avons reçu différents e-mails de lecteurs/lectrices préoccupés.
Nous comprenons vos inquiétudes quant aux messages véhiculés par ce parti politique d’extrême droite. L’objectif de notre série de vidéos n’est pas de les mettre sur un piédestal en leur laissant le champ libre sans émettre de critiques.
Pas de vidéo sur les réseaux sociaux
Force est de constater que les sensibilités sont différentes au nord et au sud du pays. Contrairement à la Belgique francophone, il n’existe pas de cordon sanitaire médiatique en Flandre. DaarDaar, dans son essence, vise à montrer le reflet de la société flamande. Et parmi cette diversité de Flamands, on retrouve également des électeurs du Vlaams Belang.
C’est d’ailleurs dans cette optique de refléter les différents bords que notre rédaction sélectionne aussi bien des articles et éditoriaux de journaux connus pour être de gauche, que des textes provenant de médias de droite, comme le [3]Doorbraak , un site d’info proche du mouvement flamingant.
Attentifs à vos craintes de “peopolisation” et de banalisation de l’extrême droite et après de longues réflexions, nous avons décidé de ne pas diffuser la vidéo de Tom Van Grieken destinée aux réseaux sociaux étant donné que le format pouvait heurter.
Nous publierons néanmoins tous les articles comme prévu: la biographie le lundi et l’interview le mercredi. Dans ces articles figurent des passages de l’interview avec Tom Van Grieken.
Pourquoi publier le reste ?
Saviez-vous que, dans le passé, Tom Van Grieken a distribué des saucisses Zwan dans une école pour protester contre la tenue d’un barbecue halal ? Saviez-vous qu’il a organisé une action où on jetait des papiers toilettes aux sans-papiers ? Ces différentes “anecdotes” sur sa vie permettent de mieux comprendre pourquoi et comment il est devenu le leader du Vlaams Belang, l’ancien Vlaams Blok, condamné pour racisme.
Plus que jamais critique
Il est du devoir du journaliste de rester critique vis-à-vis de tous ces interlocuteurs, a fortiori lorsqu’il s’agit d’interviews de leaders d’extrême droite. Outre les questions visant à apprendre à connaître le président de parti, chaque interview contient aussi différentes questions qui ne plaisent pas aux personnes interviewées.
Liberté de la presse
Si les médias se doivent de prêter attention aux sensibilités du public, les rédactions restent maîtres des informations qu’elles diffusent dans le cadre de la liberté de la presse. Exclure une personne des débats parce qu’elle adhère à l’un ou l’autre parti politique est contraire à nos valeurs d’ouverture vers l’autre, de construction de ponts entre les communautés, des principes que prône DaarDaar depuis ses débuts.
Rien d’illégal
Le [4]Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP) accorde un dossier sur le thème du cordon sanitaire, notamment le cordon sanitaire médiatique: “Dès 1991, sur la base de la loi du 16 juillet 1973 sur le Pacte culturel et de son décret statutaire, la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) imagine un cordon sanitaire médiatique décidant de ne pas donner accès, dans ses émissions en direct , aux membres de partis qui n’acceptent pas et ne respectent pas les principes et les règles de la démocratie. Cette politique est validée par le Conseil d’État en 1999.”
Or, ici, il ne s’agit nullement d’émissions en direct: ce sont des vidéos montées. Nous nous assurons évidemment qu’aucun propos discriminatoire ou raciste ne soit diffusé sur notre plateforme.
Projet soutenu par le Fonds pour le journalisme
Les instances subsidiantes, à savoir le Fonds pour le journalisme, un organisme financé par la ministre des médias Bénédicte Linard, a approuvé notre projet. Un jury indépendant a donné son feu vert à notre série d’interviews filmées. Dans notre dossier de candidature, nous expliquons clairement que nous comptons interviewer tous les présidents de partis flamands, y compris Tom Van Grieken.
Compromis à la belge
En ne diffusant pas la vidéo destinée aux réseaux sociaux, nous souhaitons montrer que nous avons entendu les craintes liées à la banalisation de l’extrême droite. Cependant, nous jugeons qu’il est d’utilité publique d’informer nos lecteurs sur le parcours du président du Vlaams Belang à travers une biographie et une interview critique, notamment pour mieux cerner celui qui, selon les sondages, deviendrait le président du premier parti de Flandre en 2024.