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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Qui est Tania Mintjens, cette femme mystérieuse qui refuse de revendre le stade de l’Antwerp?

([Sport] 2023-06-01 (Het Nieuwsblad))


Elle compte parmi les grands supporters de l’Antwerp, et c’est « par amour pour le club » qu’elle se refuse à vendre à qui que ce soit le terrain du célèbre Bosuil. Tania Mintjens (58 ans) est à la fois celle qui sauva un jour de la ruine notre tout nouveau club champion, et celle qui met aujourd’hui des bâtons dans les roues de son président, Paul Gheysens, et de ses projets d’agrandissement du stade.

« Je ferai en sorte que l’Antwerp ait toujours un terrain. » Selon les proches du dossier, cette phrase — prononcée avec un accent campinois prononcé — Tania Mintjens le répète à l’envi. Rien n’est plus contraire à ses intentions que l’idée de vendre le terrain du Bosuil à Paul Gheysens, le président de l’Antwerp. Dès lors, elle lui oppose une fin de non-recevoir — à son grand désespoir, et à celui des fans du club, qui ont lancé une pétition pour la faire changer d’avis.

Depuis des années, Paul Gheysens rêve de faire du Bosuil un stade ultramoderne. À ses yeux, sa qualité de fondateur du géant de la construction Ghelamco l’y oblige. Maintenant que son club cumule les succès, remportant à la fois le championnat ET la coupe cette saison, c’est le moment ou jamais. Il en a assez que le Bosuil ne puisse pas accueillir davantage de supporters, et que cette fichue Tribune 2, grande, mais trop délabrée et trop dangereuse, reste fermée.

Mais voilà : les projets de Paul Gheysens se heurtent systématiquement à l’intransigeance d’une certaine Tania Mintjens.

Droit de superficie



Il y a une quinzaine d’années, Tania Mintjens a sauvé l’Antwerp de la ruine en accordant au club un prêt d’un demi-million d’euros. Ce prêt a permis à l’Antwerp d’éviter la faillite, mais le club n’a jamais réussi à le rembourser dans les délais. Et la société de Tania Mintjens, KTM Beheer nv, est ainsi devenue propriétaire, pour une bouchée de pain, des terrains du club situés au Bosuil, octroyant dans la foulée au club un droit de superficie qui l’autorise, jusqu’en 2052, à construire ce qu’il veut sur le terrain, en échange d’un « fermage », d’une redevance de 51 000 euros par an. En 2052, tout bâtiment construit sur le terrain du Bosuil deviendra automatiquement la propriété de la société de Tania Mintjens.

Et cela, Paul Gheysens n’en veut pas. L’argent qu’il veut investir dans le stade, il veut le récupérer. Et il craint fort que cela ne soit pas possible sur un délai si court. D’où son souhait de racheter le terrain à Tania Mintjens — mais celle-ci refuse. Pourquoi ? Cette question, ils sont nombreux à se la poser, et il n’est pas si facile d’obtenir une réponse, car Tania Mintjens est particulièrement avare de déclarations publiques.

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Selon des proches, « l’amour du club » est la seule raison qui la pousse. « Ne croyez pas qu’elle prenne un malin plaisir à contrarier le conseil d’administration de l’Antwerp. Au contraire, je ne connais pas de supporter plus acharnée de l’équipe rouge-et-blanc que Tania. Ce qu’elle fait, elle le fait par amour du club. Elle veut maintenir l’âme de l’Antwerp dans le Bosuil, et pour y parvenir, la meilleure garantie consiste à ne pas vendre ce terrain. À personne ».

Ce n’est pas l’argent qui la fera changer d’avis, voilà un point sur lequel tout le monde est d’accord : « Elle en a plus qu’assez. Ça ne l’intéresse pas. Tania veut simplement éviter que son cher Bosuil tombe un jour entre les mains d’hommes d’affaires qui ne verraient dans le club qu’une vache à lait. »

Accident de voiture



Si les proches de Tania Mintjens se refusent à témoigner ouvertement sur le genre de personne qu’elle est, c’est qu’elle cultive un sens aigu de la discrétion. « Tania déteste attirer l’attention. Elle fuit la publicité, ce qui peut la rendre quelque peu mystérieuse, mais elle est très loin d’être la mégère pour laquelle on la fait passer aujourd’hui ».

On sait peu de choses sur Tania Mintjens. Elle est née le 19 décembre 1964, fille de feu Karel Mintjens et de Maria Geens, de Malle. Karel Mintjens, entrepreneur, a transformé la menuiserie paternelle en une florissante entreprise de production de meubles en bois. Il meurt inopinément, en 1993, dans un accident de voiture, ce qui amène Tania et son frère Carl à reprendre l’entreprise, avec un succès certain.

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Un ami de la famille raconte : « Tania et son frère Carl ont continué à développer et à diversifier l’entreprise. Depuis un bon moment, la fabrication de meubles n’est plus leur seule source de revenus. Carl dirige l’usine de Malle et Tania s’occupe des autres activités, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Principalement de l’immobilier et de la gestion d’actifs ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle s’est installée au Royaume-Uni il y a plusieurs années : d’abord à Londres et maintenant à Kingston-upon-Thames, dans la périphérie de la capitale, près de Wimbledon. Les affaires sont florissantes. Selon le site web spécialisé derijkstebelgen.be, la fortune de la famille Mintjens avoisinerait, en 2023, les 200 millions d’euros.

« Lorsqu’on prend une décision, on a toujours le choix entre trois possibilités : on peut dire “oui”, ou “non” ou encore ne pas prendre de décision. La plupart des gens oublient cette troisième possibilité »

Dans une rare interview publiée en 2007 dans le magazine économique Trends, Tania Mintjens — mère délibérément célibataire, avec un fils — donne une idée de la manière dont elle a assuré le succès de l’entreprise. « J’ai appris que lorsqu’on prend une décision, on a toujours le choix entre trois possibilités : on peut dire “oui”, ou “non” ou encore ne pas prendre de décision. La plupart des gens oublient cette troisième possibilité, grâce à laquelle la probabilité de prendre une mauvaise décision ne s’élève pas à 50 %, mais plutôt à 30 % ».

Ce principe de gestion, on dirait bien qu’elle l’applique dans le dossier Bosuil. Elle s’abstient de décider, malgré l’insistance de Paul Gheysens. En fait, elle est tout simplement incommunicado. Paul Gheysens lui-même l’a d’ailleurs admis dans un discours qu’il a prononcé après la victoire de championnat, déclarant : « Je n’ai jamais rencontré Tania Mintjens ».

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Un an avant des élections qui s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays, [3]les présidents de partis flamands se dévoilent dans une série d’interviews inédites pour DaarDaar . Chaque semaine, un président différent sera mis en lumière. Au programme: une biographie le lundi, ainsi qu’une vidéo et un article/interview le mercredi.



[1] https://daardaar.be/rubriques/sport/football-et-harcelement-nouvelles-normes-et-valeurs-a-lantwerp/

[2] https://daardaar.be/rubriques/sport/football-est-ce-normal-de-depenser-des-millions-en-policiers-pour-securiser-les-matchs/

[3] https://daardaar.be/category/presidents-de-parti/




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-- Larry Wall in <199708040319.UAA16213@wall.org>