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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Un tiers des Flamands boycotterait les prochaines élections communales: un signal ?

([Opinions, Politique] 2023-05-01 (De Standaard))


Selon l’étude « De Stemming » commanditée par De Standaard et la VRT, presque un électeur flamand sur trois annonce qu’il ne se rendra assurément ou probablement pas aux urnes lors des prochaines élections locales. En octobre 2024, pour la première fois, l’obligation de vote sera supprimée pour ce scrutin. Cet assouplissement ne concerne toutefois pas les élections fédérales, régionales et européennes de l’an prochain. D’après le sondage, si la participation à ces scrutins n’était pas obligatoire, le taux d’abstention serait élevé lui aussi.

Le constat est peu réjouissant. Les électeurs sont désabusés, voire exaspérés, et ce, pour diverses raisons. Ils tiennent les politiciens pour responsables de leurs craintes et de leur mal-être. Ils ont l’impression que le monde politique et les partis, incapables de faire fi de leurs intérêts personnels, n’arrivent pas à diriger le pays correctement. D’après le sondage, de plus en plus d’électeurs flamands sont d’avis que les politiques se préoccupent davantage de leur propre personne et de leurs avantages que du bien commun.

Du côté de la rue de la Loi, ces résultats n’étonnent guère. Ceux qui prennent un tant soit peu le pouls de la société savent que la tendance des électeurs à s’abstenir ou à voter pour des partis tout à gauche ou à droite de l’échiquier politique est en forte hausse. Bien que le soutien fondamental de la démocratie reste en tête du classement, la conception qu’un homme fort, voire l’armée pourrait constituer une solution alternative à un­ système impuissant gagne du terrain. Cela donne une idée de la réponse que des électeurs déçus par les pouvoirs publics­ pourraient apporter. Ce n’est pas qu’ils veulent enterrer la démocratie ; ils réclament une démocratie plus efficace. Ils espèrent encore un renouvellement du système et cherchent désespérément à envoyer un signal qui permettra de déclencher un tel renversement.

[1]Dring Dring #5 : La Flandre supprime l’obligation de vote

Un de ces signaux consiste à menacer de ne pas se rendre aux urnes lors des élections communales. Par définition, le pouvoir local est le plus proche du peuple. Les citoyens voient quels politiciens assument leurs responsabilités et ils peuvent exprimer leur voix en conséquence. Il est donc logique d’amorcer à ce niveau des tentatives de rétablissement de la confiance. L’avenir nous dira si la suppression du droit de vote est le meilleur instrument à cet effet. En soi, cela ne changera pas grand-chose, à moins que les partis n’incitent les citoyens à aller voter. Les politiques doivent défendre le système en premier lieu et ensuite leur propre personne et leur programme.

« Les électeurs peuvent avoir l’impression fâcheuse que des décisions importantes sont prises avant l’heure. »

Cet ordre idéal risque de se heurter à une autre réforme : l’élection directe des bourgmestres. Dans plusieurs villes et communes, [2]des politiques font front dans le cadre d’accords préélectoraux afin de s’emparer du mayorat . Conséquence : les électeurs peuvent avoir l’impression fâcheuse que des décisions importantes sont prises avant l’heure. Les résultats de l’étude « De Stemming » montrent que c’est précisément ce jeu de stratégie qui irrite les électeurs au plus haut point.

[3]Elections communales en Flandre : un nouveau décret qui affaiblit le pouvoir des citoyens



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/dring-dring-5-la-flandre-supprime-lobligation-de-vote/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-en-flandre-un-nouveau-decret-qui-affaiblit-le-pouvoir-des-citoyens/

[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/elections-communales-en-flandre-un-nouveau-decret-qui-affaiblit-le-pouvoir-des-citoyens/



There is nothing which cannot be answered by means of my doctrine," said
a monk, coming into a teahouse where Nasrudin sat.
"And yet just a short time ago, I was challenged by a scholar with
an unanswerable question," said Nasrudin.
"I could have answered it if I had been there."
"Very well. He asked, 'Why are you breaking into my house in
the middle of the night?'"