Qui est Sammy Mahdi (CD&V), ce roi des créneaux qui veut supprimer le Comité des Régions?
([Politique, Présidents de parti] 2023-05-01 (DaarDaar))
- Reference: 2023-05_Article-Sammy-Mahdi-2-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-sammy-mahdi-cdv-ce-roi-des-creneaux-qui-veut-supprimer-le-comite-des-regions/
- Source link:
Sa mère vient de Moerbeke-Waas, en Flandre occidentale. Son père vient de Basra, en Irak. Elle est catholique, il est musulman. De cette union, est né Sammy Mahdi, l’actuel président du CD&V. Partez à la rencontre de ce roi des créneaux qui veut supprimer le Comité des Régions.
Sammy Mahdi a grandi à Watermael-Boitsfort, aujourd’hui une commune verte assez aisée au Sud de Bruxelles. Quand ses parents s’y sont installés dans les années 80, la commune n’était pas aussi en vue que maintenant. « Ils m’ont souvent dit qu’ils ont acheté leur maison pour 25 000 €. Aujourd’hui pour 25 000 € à Boitsfort, on peut juste faire ses courses au Delhaize, et puis on n’arrive pas plus loin que ça [rires] ».
Entouré de son petit frère et de sa grande sœur, il a vécu une tendre enfance dans un environnement assez paisible. Il adorait jouer au football. Des minimes aux réserves, il jouera jusqu’à ses 20 ans au Royal Racing Club de Boitsfort.
Malgré les bons souvenirs, un point négatif dans sa jeunesse reste gravé dans sa mémoire : « Quand je rentrais du club de foot à la maison, on devait passer par des parcs ou parfois il y avait des skinheads qui rôdaient là avec leurs affaires Lonsdale et des pit bull. Il se mettaient à la chasse de personnes issues de la migration. On devait toujours essayer de les éviter ou on devait parfois vraiment courir pour s’échapper. »
Chez les Mahdi, les débats étaient souvent animés, que ce soit sur la politique ou sur un autre thème. En néerlandais avec la mère, en français avec le père. « À mon avis, le fait qu’aujourd’hui j’aime débattre, ça doit être dû à mon père. Il discutait avec ses amis de géopolitique, de la situation au Moyen-Orient ou de la situation en Belgique. Chacun avait le droit d’avoir son opinion. Les différences étaient acceptées même au niveau religieux. »
On lui pose d’ailleurs régulièrement la question de son identité religieuse : « On me demande souvent : « Ta mère est catho, ton père est musulman. Qu’est-ce que t’es toi, précisément ? » Alors que chez nous, à la maison, c’était très ouvert, on partageait des valeurs et on en discutait sans vraiment devoir être casé dans un groupe ou un autre. »
« Lors du mariage à l’église de mes parents, ma grand-mère pleurait. Pas de pas de joie mais d’inquiétude. »
Son père irakien a rencontré sa mère belge à Anderlecht lors de leurs études en gestion hôtelière. Il a dû retourner en Irak et la guerre a commencé. Attiré par l’amour, il est parti d’Irak sans rien dire à ses parents pour venir se marier en Belgique.
La nouvelle n’a pas été très bien accueillie dans la famille : ses grands-parents flamands étaient inquiets parce que son père, un homme irakien qui a fui son pays, a une culture complètement différente de la belge.
« Mes parents racontent souvent l’histoire où ma grand-mère pleurait durant le mariage à l’église. Pas de joie mais d’inquiétudes. Mais bon, mes parents ont toujours trouvé un moyen de les rassurer et le fait que mes parents sont mariés à l’église et que mon père a cité le Coran dans l’église avec une bonne entente avec le prêtre. Quelque part, ça montre que malgré nos différences, on peut vivre ensemble. »
Le père Mahdi travaillait en semaine pour la Croix-Rouge et le week-end, il était actif à Molenbeek dans l’exportation de voitures vers l’Afrique et son fils Sammy venait régulièrement lui donner un coup de main.
« Avec mon père, on partait dans la Flandre profonde, à Maasmechelen ou à Maastricht, dans la région, entre les Pays-Bas et Limbourg. On allait y chercher des voitures pour les ramener dans les garages à Molenbeek, qui sont très très petits et où il faut garer beaucoup de voitures. Il fallait pouvoir se débrouiller et donc se garer. C’est quelque chose dont je suis fier », lance Sammy Mahdi, « Ce n’est pas pour frimer, mais je sais bien me garer. »
« J’étais être trop peureux pour m’ouvrir et découvrir le monde. »
Après les secondaires, Sammy étudie les sciences politiques à la VUB et enchaîne avec un master en droit international et européen. À l’époque, il était assez réservé. Il n’est pas parti en séjour Erasmus pendant ses études et c’est d’ailleurs l’un de ses plus grands regrets : « J’étais être trop peureux pour m’ouvrir et découvrir le monde. J’étais bien chez moi. J’avais des parents qui étaient là pour moi, j’habitais près de l’université, j’avais ma copine. Aujourd’hui, si je pouvais retourner en arrière, je voudrais avoir l’opportunité de pouvoir découvrir le monde. »
À la sortie des études, Sammy Mahdi se cherche encore. Il débute par un stage au Comité des régions, qui lui laissera un premier goût amer des institutions européennes : « Il y avait des réceptions tous les jours, on pouvait boire autant qu’on voulait. Pour la soirée de Noël, il y avait du caviar. Je n’avais vraiment pas l’impression de faire un travail politique/sociétal ou d’aider les citoyens. Quand j’étais stagiaire à la Comité des régions, je me suis dit que je devais fuir ce monde européen le plus vite possible parce que j’allais devenir quelqu’un qui va détester la politique. »
Avant de poursuivre : « Personnellement, je trouve aussi que le Comité des régions doit être doit être supprimé le plus vite possible. La seule raison pour laquelle ça a été construit d’ailleurs, c’est parce qu’il y a des régions dans des pays qui étaient en train de développer une forme de volonté d’indépendance comme en Catalogne, en Ecosse et en Flandre. L’Europe a créé une institution pour s’assurer que même ces régions là veulent rester pro Europe, on va où ils peuvent continuer à discuter. Pour moi, ce n’est pas comme ça que le monde politique devrait travailler. Mais heureusement, je n’ai pas perdu mon mon cœur pour l’Europe, je reste pro-européen. »
« Je n’avais vraiment pas l’impression de faire un travail politique/sociétal ou d’aider les citoyens. »
Il travaille ensuite pour Sporza, la chaîne sportive de la VRT. Une manière de combiner sa passion du foot à son activité professionnelle. Après un passage par une boîte de conseils, il devient de 2014 à 2017 collaborateur parlementaire du député flamand CD&V Joris Poschet, lui aussi originaire de Watermael-Boitsfort. C’est son premier pas en politique, en tant qu’assistant.
En quelques années, les portes s’ouvrent. Sammy Mahdi devient président des jeunes CD&V quelques mois après être aussi devenu chroniqueur pour le quotidien De Morgen. Il est aussi président de la section Molenbeekoise du CD&V.
Il décide de déménager à Vilvorde pour augmenter ses chances d’être élu à la Chambre. Pari réussi : tête de liste CD&V dans le Brabant flamand, il obtient un siège et est propulsé en mars 2020 chef de groupe à la chambre pour les démocrates-chrétiens.
En octobre 2019, il brigue le poste de président du CD&V. [1]Wouter Beke ayant quitté le navire pour devenir ministre flamand du Bien-être et de la santé . Sept candidats sont en lice. Au premier tour, il récolte 19 % des suffrages, un score qui lui permet d’accéder à la finale. Il affronte Joachim Coens, le bourgmestre de Dam et directeur du port de Zeebrugge. Sammy Mahdi s’inclinera avec 47 % des voix. Les membres du CD&V ont choisi le profil auquel ils sont habitués : exit le citadin trentenaire d’origine étrangère, ce sera le quinquagénaire venant de la campagne qui mènera la barque.
« Je voulais montrer que j’étais imbattable. Je suis un robot, je suis Robocop : je ne dors pas, je ne voyage pas, je ne me repose pas, je n’ai pas besoin de tout cela, je travaille. »
Présidence des jeunes CD&V en 2017, communales à Vilvorde en 2018, fédérales en 2019, réélection chez les jeunes CD&V en 2019 et puis finalement en 2020, la présidence du parti… il aura cumulé les campagnes électorales. Après la défaite contre Joachim Coens, Sammy Mahdi a besoin d’une pause : il part trois semaines au Mexique pour se ressourcer. « Après la campagne où je perds les élections à quelques voix de près, j’avoue que j’étais K.O. Ce n’était pas spécialement parce que j’avais perdu, mais c’était surtout parce qu’il y avait toutes ces campagnes électorales. Pendant cinq ans, tu ne dors pas. Je voulais montrer que j’étais imbattable. Je suis un robot, je suis Robocop : je ne dors pas, je ne voyage pas, je ne me repose pas, je n’ai pas besoin de tout cela, je travaille. Et ceux qui partent en vacances, ce sont ceux qui sont trop faibles. »
Joachim Coens devenu président du CD&V, il atterrit en plein dans les négociations de formation d’un gouvernement fédéral. Il placera finalement Sammy Mahdi au gouvernement fédéral au poste de secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration. Un geste symbolique : un fils d’immigré dont le père est arrivé en Belgique de manière illégale. Interrogé à ce sujet dans [2]l’émission Het Huis : il concède que s’il avait été secrétaire d’État à l’époque, il aurait dû « renvoyer son père dans son pays »: « Mon père était trop fier pour demander l’asile et n’attendait rien de l’État. Il voulait juste épouser ma mère immédiatement, parce qu’il était amoureux d’elle », justifie-t-il.
Pendant son mandat de secrétaire d’État d’un an et demi, Sammy Mahdi connaîtra aussi la crise de la grève de la faim des sans-papiers qui ont occupé l’église du Béguinage à Bruxelles. Le gouvernement vacille. Sammy Mahdi tient bon et essaie de régler au cas par cas. « Souvent tu es perçu comme le grand méchant loup, alors que tu es celui qui essaie d’organiser les choses de manière correcte avec respect pour les règles », commente-t-il.
Pendant ce temps, le CD&V sous la présidence de Joachim Coens accuse le coup dans les sondages. En mai 2022, le score est catastrophique : les chrétiens démocrates passent sous la barre des 10 %. Le président se retire. C’est la première fois qu’un président démissionne à la suite d’un sondage. Résultat : la place est libre pour… Sammy Mahdi.
Guess who’s back. [3]pic.twitter.com/8HK3gYpegi
— Sammy Mahdi (@SammyMahdi) [4]May 7, 2022
Dans un tweet, de Robocop, il se transforme en Terminator : « He’ll be back ». Il est de retour. Seul candidat en lice, Sammy Mahdi deviendra président du CD&V le 25 juin 2022.
]
Sammy Mahdi a grandi à Watermael-Boitsfort, aujourd’hui une commune verte assez aisée au Sud de Bruxelles. Quand ses parents s’y sont installés dans les années 80, la commune n’était pas aussi en vue que maintenant. « Ils m’ont souvent dit qu’ils ont acheté leur maison pour 25 000 €. Aujourd’hui pour 25 000 € à Boitsfort, on peut juste faire ses courses au Delhaize, et puis on n’arrive pas plus loin que ça [rires] ».
Entouré de son petit frère et de sa grande sœur, il a vécu une tendre enfance dans un environnement assez paisible. Il adorait jouer au football. Des minimes aux réserves, il jouera jusqu’à ses 20 ans au Royal Racing Club de Boitsfort.
Malgré les bons souvenirs, un point négatif dans sa jeunesse reste gravé dans sa mémoire : « Quand je rentrais du club de foot à la maison, on devait passer par des parcs ou parfois il y avait des skinheads qui rôdaient là avec leurs affaires Lonsdale et des pit bull. Il se mettaient à la chasse de personnes issues de la migration. On devait toujours essayer de les éviter ou on devait parfois vraiment courir pour s’échapper. »
Mélange des cultures
Chez les Mahdi, les débats étaient souvent animés, que ce soit sur la politique ou sur un autre thème. En néerlandais avec la mère, en français avec le père. « À mon avis, le fait qu’aujourd’hui j’aime débattre, ça doit être dû à mon père. Il discutait avec ses amis de géopolitique, de la situation au Moyen-Orient ou de la situation en Belgique. Chacun avait le droit d’avoir son opinion. Les différences étaient acceptées même au niveau religieux. »
On lui pose d’ailleurs régulièrement la question de son identité religieuse : « On me demande souvent : « Ta mère est catho, ton père est musulman. Qu’est-ce que t’es toi, précisément ? » Alors que chez nous, à la maison, c’était très ouvert, on partageait des valeurs et on en discutait sans vraiment devoir être casé dans un groupe ou un autre. »
« Lors du mariage à l’église de mes parents, ma grand-mère pleurait. Pas de pas de joie mais d’inquiétude. »
Son père irakien a rencontré sa mère belge à Anderlecht lors de leurs études en gestion hôtelière. Il a dû retourner en Irak et la guerre a commencé. Attiré par l’amour, il est parti d’Irak sans rien dire à ses parents pour venir se marier en Belgique.
La nouvelle n’a pas été très bien accueillie dans la famille : ses grands-parents flamands étaient inquiets parce que son père, un homme irakien qui a fui son pays, a une culture complètement différente de la belge.
« Mes parents racontent souvent l’histoire où ma grand-mère pleurait durant le mariage à l’église. Pas de joie mais d’inquiétudes. Mais bon, mes parents ont toujours trouvé un moyen de les rassurer et le fait que mes parents sont mariés à l’église et que mon père a cité le Coran dans l’église avec une bonne entente avec le prêtre. Quelque part, ça montre que malgré nos différences, on peut vivre ensemble. »
Sammy, le roi des créneaux
Le père Mahdi travaillait en semaine pour la Croix-Rouge et le week-end, il était actif à Molenbeek dans l’exportation de voitures vers l’Afrique et son fils Sammy venait régulièrement lui donner un coup de main.
« Avec mon père, on partait dans la Flandre profonde, à Maasmechelen ou à Maastricht, dans la région, entre les Pays-Bas et Limbourg. On allait y chercher des voitures pour les ramener dans les garages à Molenbeek, qui sont très très petits et où il faut garer beaucoup de voitures. Il fallait pouvoir se débrouiller et donc se garer. C’est quelque chose dont je suis fier », lance Sammy Mahdi, « Ce n’est pas pour frimer, mais je sais bien me garer. »
« J’étais être trop peureux pour m’ouvrir et découvrir le monde. »
Après les secondaires, Sammy étudie les sciences politiques à la VUB et enchaîne avec un master en droit international et européen. À l’époque, il était assez réservé. Il n’est pas parti en séjour Erasmus pendant ses études et c’est d’ailleurs l’un de ses plus grands regrets : « J’étais être trop peureux pour m’ouvrir et découvrir le monde. J’étais bien chez moi. J’avais des parents qui étaient là pour moi, j’habitais près de l’université, j’avais ma copine. Aujourd’hui, si je pouvais retourner en arrière, je voudrais avoir l’opportunité de pouvoir découvrir le monde. »
Du Comité des Régions au CD&V en passant par Sporza
À la sortie des études, Sammy Mahdi se cherche encore. Il débute par un stage au Comité des régions, qui lui laissera un premier goût amer des institutions européennes : « Il y avait des réceptions tous les jours, on pouvait boire autant qu’on voulait. Pour la soirée de Noël, il y avait du caviar. Je n’avais vraiment pas l’impression de faire un travail politique/sociétal ou d’aider les citoyens. Quand j’étais stagiaire à la Comité des régions, je me suis dit que je devais fuir ce monde européen le plus vite possible parce que j’allais devenir quelqu’un qui va détester la politique. »
Avant de poursuivre : « Personnellement, je trouve aussi que le Comité des régions doit être doit être supprimé le plus vite possible. La seule raison pour laquelle ça a été construit d’ailleurs, c’est parce qu’il y a des régions dans des pays qui étaient en train de développer une forme de volonté d’indépendance comme en Catalogne, en Ecosse et en Flandre. L’Europe a créé une institution pour s’assurer que même ces régions là veulent rester pro Europe, on va où ils peuvent continuer à discuter. Pour moi, ce n’est pas comme ça que le monde politique devrait travailler. Mais heureusement, je n’ai pas perdu mon mon cœur pour l’Europe, je reste pro-européen. »
« Je n’avais vraiment pas l’impression de faire un travail politique/sociétal ou d’aider les citoyens. »
Il travaille ensuite pour Sporza, la chaîne sportive de la VRT. Une manière de combiner sa passion du foot à son activité professionnelle. Après un passage par une boîte de conseils, il devient de 2014 à 2017 collaborateur parlementaire du député flamand CD&V Joris Poschet, lui aussi originaire de Watermael-Boitsfort. C’est son premier pas en politique, en tant qu’assistant.
En quelques années, les portes s’ouvrent. Sammy Mahdi devient président des jeunes CD&V quelques mois après être aussi devenu chroniqueur pour le quotidien De Morgen. Il est aussi président de la section Molenbeekoise du CD&V.
Il décide de déménager à Vilvorde pour augmenter ses chances d’être élu à la Chambre. Pari réussi : tête de liste CD&V dans le Brabant flamand, il obtient un siège et est propulsé en mars 2020 chef de groupe à la chambre pour les démocrates-chrétiens.
En octobre 2019, il brigue le poste de président du CD&V. [1]Wouter Beke ayant quitté le navire pour devenir ministre flamand du Bien-être et de la santé . Sept candidats sont en lice. Au premier tour, il récolte 19 % des suffrages, un score qui lui permet d’accéder à la finale. Il affronte Joachim Coens, le bourgmestre de Dam et directeur du port de Zeebrugge. Sammy Mahdi s’inclinera avec 47 % des voix. Les membres du CD&V ont choisi le profil auquel ils sont habitués : exit le citadin trentenaire d’origine étrangère, ce sera le quinquagénaire venant de la campagne qui mènera la barque.
« Je voulais montrer que j’étais imbattable. Je suis un robot, je suis Robocop : je ne dors pas, je ne voyage pas, je ne me repose pas, je n’ai pas besoin de tout cela, je travaille. »
Présidence des jeunes CD&V en 2017, communales à Vilvorde en 2018, fédérales en 2019, réélection chez les jeunes CD&V en 2019 et puis finalement en 2020, la présidence du parti… il aura cumulé les campagnes électorales. Après la défaite contre Joachim Coens, Sammy Mahdi a besoin d’une pause : il part trois semaines au Mexique pour se ressourcer. « Après la campagne où je perds les élections à quelques voix de près, j’avoue que j’étais K.O. Ce n’était pas spécialement parce que j’avais perdu, mais c’était surtout parce qu’il y avait toutes ces campagnes électorales. Pendant cinq ans, tu ne dors pas. Je voulais montrer que j’étais imbattable. Je suis un robot, je suis Robocop : je ne dors pas, je ne voyage pas, je ne me repose pas, je n’ai pas besoin de tout cela, je travaille. Et ceux qui partent en vacances, ce sont ceux qui sont trop faibles. »
He will be back
Joachim Coens devenu président du CD&V, il atterrit en plein dans les négociations de formation d’un gouvernement fédéral. Il placera finalement Sammy Mahdi au gouvernement fédéral au poste de secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration. Un geste symbolique : un fils d’immigré dont le père est arrivé en Belgique de manière illégale. Interrogé à ce sujet dans [2]l’émission Het Huis : il concède que s’il avait été secrétaire d’État à l’époque, il aurait dû « renvoyer son père dans son pays »: « Mon père était trop fier pour demander l’asile et n’attendait rien de l’État. Il voulait juste épouser ma mère immédiatement, parce qu’il était amoureux d’elle », justifie-t-il.
Pendant son mandat de secrétaire d’État d’un an et demi, Sammy Mahdi connaîtra aussi la crise de la grève de la faim des sans-papiers qui ont occupé l’église du Béguinage à Bruxelles. Le gouvernement vacille. Sammy Mahdi tient bon et essaie de régler au cas par cas. « Souvent tu es perçu comme le grand méchant loup, alors que tu es celui qui essaie d’organiser les choses de manière correcte avec respect pour les règles », commente-t-il.
Pendant ce temps, le CD&V sous la présidence de Joachim Coens accuse le coup dans les sondages. En mai 2022, le score est catastrophique : les chrétiens démocrates passent sous la barre des 10 %. Le président se retire. C’est la première fois qu’un président démissionne à la suite d’un sondage. Résultat : la place est libre pour… Sammy Mahdi.
Guess who’s back. [3]pic.twitter.com/8HK3gYpegi
— Sammy Mahdi (@SammyMahdi) [4]May 7, 2022
Dans un tweet, de Robocop, il se transforme en Terminator : « He’ll be back ». Il est de retour. Seul candidat en lice, Sammy Mahdi deviendra président du CD&V le 25 juin 2022.