Logements sociaux en Flandre : la lutte contre la fraude ne suffit pas, il faut construire!
([Opinions, Société] 2023-04-01 (Gazet van Antwerpen))
- Reference: 2023-04_social-housing-1268009_1920-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/logements-sociaux-en-flandre-la-lutte-contre-la-fraude-ne-suffit-pas-il-faut-construire/
- Source link: https://www.gva.be/cnt/dmf20230416_96089598
Toute forme de fraude doit être combattue, cela va de soi. A fortiori lorsque celle-ci se produit dans le secteur des logements sociaux, et que plus de 180 000 familles attendent un logement adapté à leur situation. Matthias Diependaele (N-VA), ministre flamand du Logement, lutte contre cette fraude. Par contre, il lutte beaucoup moins contre le manque de logements sociaux. Son plan de lutte contre la fraude a permis de libérer sur le marché 123 logements occupés jusqu’alors par des personnes disposant déjà d’une propriété à l’étranger et n’ayant, par voie de conséquence, pas droit à un logement social en Flandre. Coût de l’enquête : 1 million d’euros. Bénéfices pour les sociétés de logement : 2 millions d’euros. Résultat : une réussite pour le plan de Diependaele, qui va donc poursuivre sur sa lancée.
Le gouvernement flamand a également mis en place une autre mesure pour veiller à ce que les rares logements sociaux soient attribués à ceux qui en ont réellement besoin. À la fin de l’année dernière, il a décidé que toute personne capable de travailler et s’installant dans un logement social est tenue s’inscrire auprès du VDAB, l’équivalent flamand du Forem et d’Actiris. Dans le même ordre d’idées, à partir d’octobre, toute personne vivant dans un logement social trop grand sera soumise à une amende. Ce faisant, l’exécutif flamand entend encourager ces personnes à déménager dans un logement plus petit.
Dans un contexte de forte pénurie, ces mesures sont raisonnables, mais elles ne contribuent que très partiellement à résoudre le problème. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Flandre manque de logements sociaux. Ceux-ci ne constituent que 5,6 % de l’offre de logement, alors que la moyenne européenne s’élève à 10 %. Et la situation ne s’est absolument pas améliorée ces dernières années. En trois ans, la Flandre a construit encore moins de logements sociaux qu’au cours des trois années précédentes. La croissance prend clairement du retard, tandis que la nécessité s’avère plus criante que jamais.
« Les logements sociaux ne constituent que 5,6 % de l’offre de logement, alors que la moyenne européenne s’élève à 10 %. »
Autre problème : la répartition des logements ne suit pas la planification établie. En 2008, toutes les communes ont été soumises à des objectifs sociaux contraignants en matière de quantité minimale de logements sociaux. Quinze ans plus tard, à peine 41 communes flamandes sur 300 (13,7 %) disposent de plus de 9 % de logements sociaux par rapport au nombre de ménages en 2008. Les communes sont « encouragées » à y faire quelque chose, mais si elles ne font rien, le ministre n’y trouvera rien à redire.
Il est nécessaire de s’assurer de la bonne utilisation des logements sociaux, mais en se contentant de renforcer les mesures de contrôle, on n’y arrivera jamais. Il est indispensable de bâtir davantage de logements. Le droit à un logement constitue un droit fondamental, qu’une région aussi riche que la Flandre doit être en mesure de garantir.
[1]Logements sociaux : la politique flamande du « eigen volk eerst »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/logements-sociaux-la-politique-flamande-du-eigen-volk-eerst/
Le gouvernement flamand a également mis en place une autre mesure pour veiller à ce que les rares logements sociaux soient attribués à ceux qui en ont réellement besoin. À la fin de l’année dernière, il a décidé que toute personne capable de travailler et s’installant dans un logement social est tenue s’inscrire auprès du VDAB, l’équivalent flamand du Forem et d’Actiris. Dans le même ordre d’idées, à partir d’octobre, toute personne vivant dans un logement social trop grand sera soumise à une amende. Ce faisant, l’exécutif flamand entend encourager ces personnes à déménager dans un logement plus petit.
Dans un contexte de forte pénurie, ces mesures sont raisonnables, mais elles ne contribuent que très partiellement à résoudre le problème. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Flandre manque de logements sociaux. Ceux-ci ne constituent que 5,6 % de l’offre de logement, alors que la moyenne européenne s’élève à 10 %. Et la situation ne s’est absolument pas améliorée ces dernières années. En trois ans, la Flandre a construit encore moins de logements sociaux qu’au cours des trois années précédentes. La croissance prend clairement du retard, tandis que la nécessité s’avère plus criante que jamais.
« Les logements sociaux ne constituent que 5,6 % de l’offre de logement, alors que la moyenne européenne s’élève à 10 %. »
Autre problème : la répartition des logements ne suit pas la planification établie. En 2008, toutes les communes ont été soumises à des objectifs sociaux contraignants en matière de quantité minimale de logements sociaux. Quinze ans plus tard, à peine 41 communes flamandes sur 300 (13,7 %) disposent de plus de 9 % de logements sociaux par rapport au nombre de ménages en 2008. Les communes sont « encouragées » à y faire quelque chose, mais si elles ne font rien, le ministre n’y trouvera rien à redire.
Il est nécessaire de s’assurer de la bonne utilisation des logements sociaux, mais en se contentant de renforcer les mesures de contrôle, on n’y arrivera jamais. Il est indispensable de bâtir davantage de logements. Le droit à un logement constitue un droit fondamental, qu’une région aussi riche que la Flandre doit être en mesure de garantir.
[1]Logements sociaux : la politique flamande du « eigen volk eerst »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/logements-sociaux-la-politique-flamande-du-eigen-volk-eerst/