Comment dépenser l’argent des autres? Demandez aux gouvernements flamand et fédéral!
([Opinions, Politique] 2023-04-01 (De Morgen))
- Reference: 2023-04_Belgaimage-63845644-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/comment-depenser-largent-des-autres-demandez-aux-gouvernements-flamand-et-federal/
- Source link: https://www.demorgen.be/meningen/de-n-va-die-kritiek-uit-op-de-belastingdruk-is-dezelfde-partij-als-de-n-va-die-haar-minister-belastinggeld-laat-uitgeven-aan-een-wandelapp~b2f6b895/
Il semble bien que le contrat relatif à la distribution de journaux ne soit pas le seul contrat public problématique chez bpost. Dans d’autres contrats qu’exécute – d’ordre et pour compte des pouvoirs publics – cette entreprise postale dont le contrôle est, justement, entre les mains desdits pouvoirs publics, il serait question de procédures boiteuses visant à éliminer la concurrence et à maintenir les prix artificiellement élevés. De tout cela, qui paie les pots cassés ? Vous, moi et tous les contribuables, qui payons trop cher (par le biais du Trésor) des services sans plus-value claire.
L’actualité nous apprend qu’au sein du gouvernement flamand, c’est maintenant le ministre chargé de la périphérie flamande, Ben Weyts (N-VA), qui a décidé d’attribuer une subvention destinée à financer une appli que personne n’a demandée – et dont personne n’a besoin : une appli censée aider à apprendre le néerlandais en se baladant sur les chemins de Flandre. C’est probablement un excellent outil, mais pourquoi diable faut-il le subventionner ? Mais à qui doit-on ce genre d’idées ? Le gouvernement flamand a beau disposer d’un registre où sont très proprement répertoriées toutes les subventions octroyées, cela ne semble pas aider les membres de ce gouvernement à viser la sobriété et l’efficacité quand il s’agit de distribuer l’argent du contribuable – de préférence dans son propre arrondissement électoral.
Autre contexte, autres montants et même autre gouvernement. Mais on voit bien le fil rouge qui relier ces deux informations. Dans les deux cas, on dépense l’argent du contribuable sans but ni mesure. Dans le premier cas, c’est pour gonfler le chiffre d’affaires de bpost, et dans l’autre, pour financer un projet auquel un ministre tient personnellement.
[1]Grâce à son monopole, Bpost augmente ses tarifs bien au-delà de l’inflation
Cette prodigalité – peut-on utiliser un autre mot ? – met en évidence l’aléa moral auquel semblent exposés tous les partis, dès qu’ils sont au pouvoir : il n’y a rien de plus facile que de dépenser l’argent des autres.
« On constate avec amertume que les moyens indispensables pour mener à bien certaines missions essentielles (tant à l’échelon fédéral qu’à l’échelon flamand) font défaut. »
Et peu importe qu’il s’agisse de partis de droite ou de partis de gauche : ils font pareil. La N-VA, ce parti si prompt à critiquer la pression fiscale qu’on impose à la Belgique, est le même parti qui, au sein du gouvernement flamand, encourage ses ministres à consacrer l’argent du contribuable à une appli de randonnée ou à un centre de découverte du chocolat. Bien sûr, il ne suffit pas d’une subvention ici et là pour expliquer les difficultés de la Belgique à maîtriser sa pression fiscale et ses dépenses publiques. Mais il faut bien l’avouer : si l’on additionne toutes les subventions et toutes les dotations inefficaces ou injustifiables octroyées par les (nombreux) gouvernements du pays, on arrive à une somme considérable. Dans le même temps, on constate avec amertume que les moyens indispensables pour mener à bien certaines missions essentielles (tant à l’échelon fédéral qu’à l’échelon flamand) font défaut.
C’est pour cela qu’un débat sur les tâches essentielles à effectuer serait, pour ce pays, la plus utile et la plus importante des réformes de l’État. Non pas pour réduire la Belgique à un statut d’État « veilleur de nuit », n’offrant qu’une protection minimale. Clairement, un État-providence social, généreux, comme on les connaît en Europe occidentale, vaut son pesant d’impôts. En revanche, la maison institutionnelle dans laquelle nous vivons, Belges et Flamands, est une villa coûteuse, mal isolée, flanquée d’appentis aux portes battantes. L’argent s’échappe par les fenêtres et par les interstices, tandis que la mission principale – la protection des personnes – n’est accomplie qu’à grand-peine. Cette transformation-là est bien plus urgente qu’une discussion théorique sur le confédéralisme.
[2]Les Flamands peuvent désormais savoir comment sont octroyés les subsides
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/grace-a-son-monopole-bpost-augmente-ses-tarifs-bien-au-dela-de-linflation/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-flamands-peuvent-desormais-savoir-comment-sont-octroyes-les-subsides/
L’actualité nous apprend qu’au sein du gouvernement flamand, c’est maintenant le ministre chargé de la périphérie flamande, Ben Weyts (N-VA), qui a décidé d’attribuer une subvention destinée à financer une appli que personne n’a demandée – et dont personne n’a besoin : une appli censée aider à apprendre le néerlandais en se baladant sur les chemins de Flandre. C’est probablement un excellent outil, mais pourquoi diable faut-il le subventionner ? Mais à qui doit-on ce genre d’idées ? Le gouvernement flamand a beau disposer d’un registre où sont très proprement répertoriées toutes les subventions octroyées, cela ne semble pas aider les membres de ce gouvernement à viser la sobriété et l’efficacité quand il s’agit de distribuer l’argent du contribuable – de préférence dans son propre arrondissement électoral.
Autre contexte, autres montants et même autre gouvernement. Mais on voit bien le fil rouge qui relier ces deux informations. Dans les deux cas, on dépense l’argent du contribuable sans but ni mesure. Dans le premier cas, c’est pour gonfler le chiffre d’affaires de bpost, et dans l’autre, pour financer un projet auquel un ministre tient personnellement.
[1]Grâce à son monopole, Bpost augmente ses tarifs bien au-delà de l’inflation
Cette prodigalité – peut-on utiliser un autre mot ? – met en évidence l’aléa moral auquel semblent exposés tous les partis, dès qu’ils sont au pouvoir : il n’y a rien de plus facile que de dépenser l’argent des autres.
« On constate avec amertume que les moyens indispensables pour mener à bien certaines missions essentielles (tant à l’échelon fédéral qu’à l’échelon flamand) font défaut. »
Et peu importe qu’il s’agisse de partis de droite ou de partis de gauche : ils font pareil. La N-VA, ce parti si prompt à critiquer la pression fiscale qu’on impose à la Belgique, est le même parti qui, au sein du gouvernement flamand, encourage ses ministres à consacrer l’argent du contribuable à une appli de randonnée ou à un centre de découverte du chocolat. Bien sûr, il ne suffit pas d’une subvention ici et là pour expliquer les difficultés de la Belgique à maîtriser sa pression fiscale et ses dépenses publiques. Mais il faut bien l’avouer : si l’on additionne toutes les subventions et toutes les dotations inefficaces ou injustifiables octroyées par les (nombreux) gouvernements du pays, on arrive à une somme considérable. Dans le même temps, on constate avec amertume que les moyens indispensables pour mener à bien certaines missions essentielles (tant à l’échelon fédéral qu’à l’échelon flamand) font défaut.
C’est pour cela qu’un débat sur les tâches essentielles à effectuer serait, pour ce pays, la plus utile et la plus importante des réformes de l’État. Non pas pour réduire la Belgique à un statut d’État « veilleur de nuit », n’offrant qu’une protection minimale. Clairement, un État-providence social, généreux, comme on les connaît en Europe occidentale, vaut son pesant d’impôts. En revanche, la maison institutionnelle dans laquelle nous vivons, Belges et Flamands, est une villa coûteuse, mal isolée, flanquée d’appentis aux portes battantes. L’argent s’échappe par les fenêtres et par les interstices, tandis que la mission principale – la protection des personnes – n’est accomplie qu’à grand-peine. Cette transformation-là est bien plus urgente qu’une discussion théorique sur le confédéralisme.
[2]Les Flamands peuvent désormais savoir comment sont octroyés les subsides
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/grace-a-son-monopole-bpost-augmente-ses-tarifs-bien-au-dela-de-linflation/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-flamands-peuvent-desormais-savoir-comment-sont-octroyes-les-subsides/