Le Parlement flamand désormais sans alcool
([Opinions, Politique] 2023-01-01 (Het Laatste Nieuws))
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Fêtera-t-on un jour, en Flandre, le 15 février 2023 comme on célèbre la date du 11 juillet 1302 ? Cela reste à voir, mais si j’étais Tom Waes, j’allongerais quand même d’un épisode mon émission sur l’histoire de la Flandre. Et cet épisode, je le consacrerais intégralement à une proposition approuvée par tous les partis représentés au Parlement flamand, sous la présidence de Liesbeth Homans (N-VA) : dès demain, dans l’enceinte du Parlement, on ne servira plus de bière ni de vin. C’est une révolution culturelle. La « koffiekamer » – la salle du café , littéralement – du Parlement deviendra donc ce qu’elle n’a jamais été : une salle pour boire un café. Jusqu’à présent, le mot était un euphémisme qui, à l’instar du « petit coin », ne dit rien de son affectation réelle.
On se demande si, pour l’occasion, la présidente Homans lèvera son verre demain à l’ouverture de la plénière, elle qui avait déjà abusé de la bouteille le soir où elle a dû fouler la scène de la Nuit des Stars de la télévision flamande. Mais rendons à César ce qui appartient à César : l’initiateur de la prohibition au Parlement n’est autre que Ben Weyts (N-VA), vice-ministre-président et ministre de l’Enseignement flamand. En effet, une intervention récente de sa part face aux députés a eu le mérite d’accélérer le débat. « Moi, ivre ? Regardez donc les images, et vous verrez », avait réagi le ministre, accusé d’ébriété. Nous avons donc revisionné la séance, et nous ne pouvons répondre que par l’affirmative. Au sein de la N-VA, cela fait des mois que ça spécule sur la personne qui occupera la prochaine ministre-présidence de la Flandre. Scénario le plus plausible : celui ou celle qui parviendra à rester sobre devant les micros et les caméras pendant cinq ans. Il y a donc de fortes chances pour que Bart De Wever soit contraint d’accepter le poste, faute de concurrence.
[1]Les politiques boivent-ils trop? La réponse selon De Wever
À une époque, la bouteille constituait la maîtresse la plus fidèle de l’homme politique. Par exemple, il est peu probable que Winston Churchill fut totalement sobre au moment de décider de prendre les armes face à Adolf Hitler. « Jeune, je ne buvais généralement pas d’alcool avant le déjeuner. Aujourd’hui, je ne bois généralement pas d’alcool avant le petit-déjeuner. » À ma question rhétorique sur son éventuel problème d’alcoolisme, Jean-Claude Juncker avait répondu, il y a cinq ans : « Vous avez écrit que mon petit-déjeuner se composait de deux verres de cognac. On vous aura mal informé : j’en prends quatre. »
Le lointain prédécesseur de Juncker à la présidence de la Commission européenne, Jacques Santer, tirait une certaine fierté de son surnom, Jacques Sancerre. Le bon vivant Jean-Claude Van Cauwenberghe, ancien ministre-président wallon, nourrissait des soupçons vis-à-vis de son successeur, le très abstinent Rudy Demotte : « On n’a jamais vu de grand socialiste qui ne boive que de l’eau. » Quant à Bart De Wever, aujourd’hui totalement sobre, il se souvient de sa consommation du temps où il avait le poids d’une baleine : « Le pire, c’étaient ces cubis de rosé, qui permettaient de faire le plein toute la journée. Des contenants de 5 litres devenus légers comme une plume une fois le soir venu, et que l’on secoue près de l’oreille pour savoir si ça clapote encore à l’intérieur. Un corps de 142 kilos, ça peut en absorber, de l’alcool . »
« Comme si Ben Weyts avait besoin du Parlement pour se montrer éméché. Ce serait sous-estimer gravement le ministre. »
Cette interdiction de consommer de l’alcool améliorera-t-elle pour autant la qualité du débat parlementaire ? Pas certain. La baisse de l’alcoolémie ira-t-elle de pair avec une réduction des bredouillements ou des bavardages dans l’hémicycle ? Rien n’est moins sûr. Bien sûr, on se souvient tous des prestations de Michel Daerden ivre au perchoir, mais même en état d’ébriété, il ne se serait jamais trompé dans le nombre de zéros d’un montant, comme ont pu le faire ses successeurs en Wallonie et à Bruxelles.
Jamais, d’ailleurs, il ne s’est saoulé au bar du Parlement. À la Maison du Cygne, en revanche, sur la Grand-Place de Bruxelles, il m’est arrivé de vider avec lui, dans des proportions inégales certes, une bouteille de champagne, une bouteille de Sancerre et une bouteille de Pomerol. Puis, il s’est excusé de clôturer par une petite bière, car « je dois être frais pour cet après-midi. » La fin de l’alcool au Parlement flamand ne marquera donc pas un tournant retentissant pour les travaux législatifs, si vous voulez mon avis. Comme si Ben Weyts avait besoin du Parlement pour se montrer éméché. Ce serait sous-estimer gravement le ministre.
[2]Problèmes d’alcool chez les jeunes: l’université d’Anvers va lancer une polyclinique spécialisée
[1] https://daardaar.be/rubriques/il-y-a-eu-des-beuveries-en-politique-mais-cest-une-epoque-revolue/
[2] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/problemes-dalcool-chez-les-jeunes-luniversite-danvers-va-lancer-une-polyclinique-specialisee/
On se demande si, pour l’occasion, la présidente Homans lèvera son verre demain à l’ouverture de la plénière, elle qui avait déjà abusé de la bouteille le soir où elle a dû fouler la scène de la Nuit des Stars de la télévision flamande. Mais rendons à César ce qui appartient à César : l’initiateur de la prohibition au Parlement n’est autre que Ben Weyts (N-VA), vice-ministre-président et ministre de l’Enseignement flamand. En effet, une intervention récente de sa part face aux députés a eu le mérite d’accélérer le débat. « Moi, ivre ? Regardez donc les images, et vous verrez », avait réagi le ministre, accusé d’ébriété. Nous avons donc revisionné la séance, et nous ne pouvons répondre que par l’affirmative. Au sein de la N-VA, cela fait des mois que ça spécule sur la personne qui occupera la prochaine ministre-présidence de la Flandre. Scénario le plus plausible : celui ou celle qui parviendra à rester sobre devant les micros et les caméras pendant cinq ans. Il y a donc de fortes chances pour que Bart De Wever soit contraint d’accepter le poste, faute de concurrence.
[1]Les politiques boivent-ils trop? La réponse selon De Wever
À une époque, la bouteille constituait la maîtresse la plus fidèle de l’homme politique. Par exemple, il est peu probable que Winston Churchill fut totalement sobre au moment de décider de prendre les armes face à Adolf Hitler. « Jeune, je ne buvais généralement pas d’alcool avant le déjeuner. Aujourd’hui, je ne bois généralement pas d’alcool avant le petit-déjeuner. » À ma question rhétorique sur son éventuel problème d’alcoolisme, Jean-Claude Juncker avait répondu, il y a cinq ans : « Vous avez écrit que mon petit-déjeuner se composait de deux verres de cognac. On vous aura mal informé : j’en prends quatre. »
Le lointain prédécesseur de Juncker à la présidence de la Commission européenne, Jacques Santer, tirait une certaine fierté de son surnom, Jacques Sancerre. Le bon vivant Jean-Claude Van Cauwenberghe, ancien ministre-président wallon, nourrissait des soupçons vis-à-vis de son successeur, le très abstinent Rudy Demotte : « On n’a jamais vu de grand socialiste qui ne boive que de l’eau. » Quant à Bart De Wever, aujourd’hui totalement sobre, il se souvient de sa consommation du temps où il avait le poids d’une baleine : « Le pire, c’étaient ces cubis de rosé, qui permettaient de faire le plein toute la journée. Des contenants de 5 litres devenus légers comme une plume une fois le soir venu, et que l’on secoue près de l’oreille pour savoir si ça clapote encore à l’intérieur. Un corps de 142 kilos, ça peut en absorber, de l’alcool . »
« Comme si Ben Weyts avait besoin du Parlement pour se montrer éméché. Ce serait sous-estimer gravement le ministre. »
Cette interdiction de consommer de l’alcool améliorera-t-elle pour autant la qualité du débat parlementaire ? Pas certain. La baisse de l’alcoolémie ira-t-elle de pair avec une réduction des bredouillements ou des bavardages dans l’hémicycle ? Rien n’est moins sûr. Bien sûr, on se souvient tous des prestations de Michel Daerden ivre au perchoir, mais même en état d’ébriété, il ne se serait jamais trompé dans le nombre de zéros d’un montant, comme ont pu le faire ses successeurs en Wallonie et à Bruxelles.
Jamais, d’ailleurs, il ne s’est saoulé au bar du Parlement. À la Maison du Cygne, en revanche, sur la Grand-Place de Bruxelles, il m’est arrivé de vider avec lui, dans des proportions inégales certes, une bouteille de champagne, une bouteille de Sancerre et une bouteille de Pomerol. Puis, il s’est excusé de clôturer par une petite bière, car « je dois être frais pour cet après-midi. » La fin de l’alcool au Parlement flamand ne marquera donc pas un tournant retentissant pour les travaux législatifs, si vous voulez mon avis. Comme si Ben Weyts avait besoin du Parlement pour se montrer éméché. Ce serait sous-estimer gravement le ministre.
[2]Problèmes d’alcool chez les jeunes: l’université d’Anvers va lancer une polyclinique spécialisée
[1] https://daardaar.be/rubriques/il-y-a-eu-des-beuveries-en-politique-mais-cest-une-epoque-revolue/
[2] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/problemes-dalcool-chez-les-jeunes-luniversite-danvers-va-lancer-une-polyclinique-specialisee/