Grâce à son monopole, Bpost augmente ses tarifs bien au-delà de l’inflation
([Economie, Opinions] 2022-12-01 (De Standaard))
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C’est l’un des grands constats de l’année écoulée : les entreprises qui sont le mieux à même de répercuter l’augmentation des coûts sur leurs clients sont aussi celles qui souffrent le moins de la crise énergétique et de l’inflation. Le cas du biscuitier Lotus Bakeries est un classique du genre. « Si un client n’accepte pas l’augmentation tarifaire, nous ne libérerons pas de capacité de production », a ainsi averti Jan Boone, PDG, dans le quotidien De Tijd en février dernier. Autre exemple : Solvay. L’augmentation des prix pratiquée par cette entreprise a même été plus rapide que la hausse de ses coûts ! Le phénomène s’appelle « pouvoir de marché » ou « pouvoir de fixation des prix ». Selon l’économiste Jan Eekhoud, auteur du livre De winstparadox (Le paradoxe du gain, ndlr), ce mécanisme explique en grande partie la hausse des bénéfices des multinationales.
Au concours de la plus grande répercussion de coûts sur le consommateur, la médaille d’or ne revient toutefois ni à Solvay ni à Lotus, mais bien à Bpost. Cette semaine, l’entreprise postale belge a annoncé qu’une feuille de dix timbres non prioritaires coûtera à elle seule 13,60 euros en 2023, ce qui représente une augmentation de 17,24%, bien supérieure à l’inflation (10,63% en novembre). Lotus et Solvay sont loin derrière. Bpost l’explique par une combinaison de coûts en hausse et une diminution du volume de courrier traité. Moins on distribue de lettres, plus le coût unitaire augmente. En effet, le salaire du facteur ou de la factrice doit être versé, quel que soit le nombre de lettres à distribuer – cinquante ou cinq cents.
Profitant de son monopole, Bpost n’a aucun mal à répercuter les coûts. En dix ans, le prix d’un envoi postal a exactement doublé, selon les chiffres de Statbel. Pendant ce temps, le coût de la vie, lui, a augmenté de 28 ,7%.
Gageons que les conséquences de l’explosion des prix sur le budget des ménages restent limitées. Statbel précise encore que les ménages belges consacrent 1,17 promille de leur budget à l’envoi de lettres et de cartes postales. Pour se prémunir de critiques éventuelles, Bpost argue ainsi que la hausse moyenne s’élève à 37 cents par mois.
Certes, mais c’est naturellement surtout une question de principe. Alors que l’État tente par tous les moyens de protéger le pouvoir d’achat des Belges à grands coups de chèques, de réductions TVA et d’autres avantages, on pourrait s’attendre à ce que les augmentations de prix répercutées sur les clients par les entreprises publiques ne dépassent pas l’inflation. Difficile, dans ce contexte, de ne pas faire le lien entre l’augmentation du prix du timbre et les dividendes que l’entreprise belge reverse chaque année au Trésor public… 50 millions d’euros rien que l’année dernière. De quoi tolérer un peu d’inflation sur le timbre-poste ?
[1]Hausse des prix: voici comment améliorer le pouvoir d’achat des Belges
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/moins-de-regles-de-concurrence-plus-de-pouvoir-dachat/
Au concours de la plus grande répercussion de coûts sur le consommateur, la médaille d’or ne revient toutefois ni à Solvay ni à Lotus, mais bien à Bpost. Cette semaine, l’entreprise postale belge a annoncé qu’une feuille de dix timbres non prioritaires coûtera à elle seule 13,60 euros en 2023, ce qui représente une augmentation de 17,24%, bien supérieure à l’inflation (10,63% en novembre). Lotus et Solvay sont loin derrière. Bpost l’explique par une combinaison de coûts en hausse et une diminution du volume de courrier traité. Moins on distribue de lettres, plus le coût unitaire augmente. En effet, le salaire du facteur ou de la factrice doit être versé, quel que soit le nombre de lettres à distribuer – cinquante ou cinq cents.
Profitant de son monopole, Bpost n’a aucun mal à répercuter les coûts. En dix ans, le prix d’un envoi postal a exactement doublé, selon les chiffres de Statbel. Pendant ce temps, le coût de la vie, lui, a augmenté de 28 ,7%.
Gageons que les conséquences de l’explosion des prix sur le budget des ménages restent limitées. Statbel précise encore que les ménages belges consacrent 1,17 promille de leur budget à l’envoi de lettres et de cartes postales. Pour se prémunir de critiques éventuelles, Bpost argue ainsi que la hausse moyenne s’élève à 37 cents par mois.
Certes, mais c’est naturellement surtout une question de principe. Alors que l’État tente par tous les moyens de protéger le pouvoir d’achat des Belges à grands coups de chèques, de réductions TVA et d’autres avantages, on pourrait s’attendre à ce que les augmentations de prix répercutées sur les clients par les entreprises publiques ne dépassent pas l’inflation. Difficile, dans ce contexte, de ne pas faire le lien entre l’augmentation du prix du timbre et les dividendes que l’entreprise belge reverse chaque année au Trésor public… 50 millions d’euros rien que l’année dernière. De quoi tolérer un peu d’inflation sur le timbre-poste ?
[1]Hausse des prix: voici comment améliorer le pouvoir d’achat des Belges
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/moins-de-regles-de-concurrence-plus-de-pouvoir-dachat/