Crise de l’énergie: Bart Somers veut une prime pour les travailleurs aux faibles revenus
([Politique] 2022-09-01 (Gazet van Antwerpen))
- Reference: 2022-09_Belgaimage-37393572-scaled
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/crise-de-lenergie-bart-somers-veut-une-prime-pour-les-travailleurs-aux-faibles-revenus/
- Source link: https://www.gva.be/cnt/dmf20220918_97366689
Le rôle du gouvernement flamand va au-delà du maintien de la trajectoire budgétaire. L’exécutif ne peut pas attendre la fin de la crise de l’énergie les bras croisés. Grâce à l’inflation, la Flandre va encaisser plus de recettes que prévu. Bart Somers, vice-ministre-président Open VLD de la Région flamande, aimerait consacrer le « bonus inflation » – nous parlons de plusieurs centaines de millions d’euros – à une augmentation du salaire net d’une plus grande partie des travailleurs : une sorte de prime pour les travailleurs aux revenus les plus faibles. Il aimerait par ailleurs aussi aider les entreprises en difficulté qui investissent dans le développement durable.
« D’habitude, la confection d’un budget à la mi-mandat ne suscite pas beaucoup de réactions », déclare Bart Somers. Mais cette législature semble faire exception, au grand désarroi du ministre-président Jan Jambon (N-VA), dont la quatrième déclaration de rentrée s’avérera moins facile que prévu.
Depuis des semaines, les travailleurs et les entreprises réclament à corps et à cris des mesures de soutien pour faire face à l’explosion des factures d’énergie. Jan Jambon, qui pensait pouvoir en discuter lors des débats sur le budget général, espérait dépenser le moins possible. C’était sans compter sur ses partenaires de coalition, qui ont insisté pour mettre à l’ordre du jour plus tôt que prévu le sujet de la crise énergétique. Bart Somers, vice-ministre-président libéral, reste prudent, étant donné la complexité des négociations qui s’annoncent pour les prochaines semaines : « C’est le ministre-président qui fixe l’ordre du jour, et il y travaille d’arrache-pied. »
[1]Budget flamand : les guéguerres entre N-VA et Open VLD compliquent la donne
En comparaison avec des mesures européennes telles que le plafonnement des prix, que peut faire la petite Flandre ?
Bart Somers : « C’est trop facile de dire cela. Nous disposons bel et bien de leviers d’action. Nous devons trouver la meilleure façon de les utiliser pour le bien de la population. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. »
N’est-il pas trop tard pour passer à l’action ?
« Il n’est jamais trop tard. L’exercice budgétaire qui nous occupe actuellement est complexe. Les finances de la Flandre sont saines et nous permettent d’entrevoir un retour à l’équilibre budgétaire vers le milieu de la prochaine législature. Notre objectif est de réduire de moitié le déficit engendré par la pandémie d’ici 2024. C’est une garantie pour l’avenir que je ne souhaite pas hypothéquer non plus. »
Il faudra pourtant faire des choix.
« Grâce à l’inflation, presque tous les revenus de la Région flamande ont aussi augmenté de dix pour cent. Cependant, toutes nos dépenses n’évoluent pas au même rythme. Par exemple, le financement des pouvoirs locaux est lié à un index fixe, indépendant de l’inflation. Il en résultera une différence de plusieurs centaines de millions d’euros. Nous souhaiterions mobiliser cet argent pour soutenir les personnes qui doivent survivre avec des revenus modestes, qui ne peuvent pas bénéficier du tarif social pour l’énergie et dont le salaire, même indexé, ne suffit pas à payer les factures qui augmentent. »
[2]Crise de l’énergie: nos politiques ne pourront pas éviter l’appauvrissement collectif
Comment voulez-vous les aider ?
« À l’heure actuelle, nous octroyons déjà à 30 pour cent des travailleurs flamands un bonus sur leur salaire net. Nous aimerions élargir ce groupe et augmenter ce bonus grâce à l’argent de l’inflation . »
De combien d’argent s’agit-il ?
« C’est une question dont il faudra traiter à la table des négociations. Je ne souhaite rien déclarer à ce sujet pour l’instant. Toutefois, nous ne voulons pas nous contenter d’aider les familles. Nos petits indépendants voient se multiplier les prix d’achat des matières premières et les prix de l’énergie. Lorsqu’ils fournissent des efforts supplémentaires pour rendre leur production plus durable, ils doivent pouvoir bénéficier de notre aide. Quant à l’industrie à forte consommation d’énergie, qui constitue la moelle épinière de notre économie, elle mérite aussi notre soutien. Dans les prochaines semaines, nous allons devoir faire la part des choses, car nous ne pourrons pas distribuer de l’argent à tout le monde. »
D’où qu’il vienne, cet argent ne pourra plus être dépensé plus tard par le gouvernement, à moins de le récupérer d’une manière ou d’une autre.
« Financièrement parlant, la Flandre est en bonne santé. C’est justement ce qui nous permet d’aider les entreprises et les familles en temps de crise. En investissant l’argent dans des projets de développement durable des entreprises, nous contribuons à la fois à notre indépendance énergétique, au maintien de finances saines et à la lutte contre le dérèglement climatique. C’est pourquoi nous devons également suivre une troisième voie : aider les nombreuses familles intéressées par la pose de panneaux solaires, par des travaux d’isolation, par des scans énergétiques, par des coopérations au niveau des quartiers, par des pompes à chaleur ou par des batteries domestiques. Technologiquement, les possibilités sont déjà nombreuses, mais dans le chef des entreprises et des particuliers, on constate une grande ignorance. Un changement de comportement peut aussi rapporter beaucoup sur le plan économique. »
[3]Crise de l’énergie : l’indispensable révolution du fédéralisme belge
Vous n’êtes pas le seul à formuler des revendications. Le gouvernement sera-t-il capable d’aboutir à une solution dans les jours qui viennent ?
« Les discussions sont constructives. Il est vrai que le CD&V est très demandeur d’une augmentation des allocations familiales. Et globalement, nous devons veiller à ce que les frais de personnel et de fonctionnement, qui subissent déjà une augmentation de 10 pour cent, n’entravent pas trop nos investissements, sinon nous condamnerions les prochains gouvernements à des coûts supplémentaires en matière d’infrastructure, etc. »
La N-VA, de son côté, dit que le déficit budgétaire ne peut pas continuer d’augmenter.
« Ça, c’est le rôle du ministre du Budget, Matthias Diependaele (N-VA). Quoi qu’il en soit, je ne peux pas imaginer que la semaine prochaine, Jan Jambon n’annonce aucune mesure en matière d’énergie. »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/budget-flamand-les-gueguerres-entre-n-va-et-open-vld-compliquent-la-donne/
[2] https://daardaar.be/rubriques/economie/crise-de-lenergie-nos-politiques-ne-pourront-pas-eviter-lappauvrissement-collectif/
[3] https://daardaar.be/rubriques/economie/crise-de-lenergie-lindispensable-revolution-du-federalisme-belge/
« D’habitude, la confection d’un budget à la mi-mandat ne suscite pas beaucoup de réactions », déclare Bart Somers. Mais cette législature semble faire exception, au grand désarroi du ministre-président Jan Jambon (N-VA), dont la quatrième déclaration de rentrée s’avérera moins facile que prévu.
Depuis des semaines, les travailleurs et les entreprises réclament à corps et à cris des mesures de soutien pour faire face à l’explosion des factures d’énergie. Jan Jambon, qui pensait pouvoir en discuter lors des débats sur le budget général, espérait dépenser le moins possible. C’était sans compter sur ses partenaires de coalition, qui ont insisté pour mettre à l’ordre du jour plus tôt que prévu le sujet de la crise énergétique. Bart Somers, vice-ministre-président libéral, reste prudent, étant donné la complexité des négociations qui s’annoncent pour les prochaines semaines : « C’est le ministre-président qui fixe l’ordre du jour, et il y travaille d’arrache-pied. »
[1]Budget flamand : les guéguerres entre N-VA et Open VLD compliquent la donne
En comparaison avec des mesures européennes telles que le plafonnement des prix, que peut faire la petite Flandre ?
Bart Somers : « C’est trop facile de dire cela. Nous disposons bel et bien de leviers d’action. Nous devons trouver la meilleure façon de les utiliser pour le bien de la population. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. »
N’est-il pas trop tard pour passer à l’action ?
« Il n’est jamais trop tard. L’exercice budgétaire qui nous occupe actuellement est complexe. Les finances de la Flandre sont saines et nous permettent d’entrevoir un retour à l’équilibre budgétaire vers le milieu de la prochaine législature. Notre objectif est de réduire de moitié le déficit engendré par la pandémie d’ici 2024. C’est une garantie pour l’avenir que je ne souhaite pas hypothéquer non plus. »
Il faudra pourtant faire des choix.
« Grâce à l’inflation, presque tous les revenus de la Région flamande ont aussi augmenté de dix pour cent. Cependant, toutes nos dépenses n’évoluent pas au même rythme. Par exemple, le financement des pouvoirs locaux est lié à un index fixe, indépendant de l’inflation. Il en résultera une différence de plusieurs centaines de millions d’euros. Nous souhaiterions mobiliser cet argent pour soutenir les personnes qui doivent survivre avec des revenus modestes, qui ne peuvent pas bénéficier du tarif social pour l’énergie et dont le salaire, même indexé, ne suffit pas à payer les factures qui augmentent. »
[2]Crise de l’énergie: nos politiques ne pourront pas éviter l’appauvrissement collectif
Comment voulez-vous les aider ?
« À l’heure actuelle, nous octroyons déjà à 30 pour cent des travailleurs flamands un bonus sur leur salaire net. Nous aimerions élargir ce groupe et augmenter ce bonus grâce à l’argent de l’inflation . »
De combien d’argent s’agit-il ?
« C’est une question dont il faudra traiter à la table des négociations. Je ne souhaite rien déclarer à ce sujet pour l’instant. Toutefois, nous ne voulons pas nous contenter d’aider les familles. Nos petits indépendants voient se multiplier les prix d’achat des matières premières et les prix de l’énergie. Lorsqu’ils fournissent des efforts supplémentaires pour rendre leur production plus durable, ils doivent pouvoir bénéficier de notre aide. Quant à l’industrie à forte consommation d’énergie, qui constitue la moelle épinière de notre économie, elle mérite aussi notre soutien. Dans les prochaines semaines, nous allons devoir faire la part des choses, car nous ne pourrons pas distribuer de l’argent à tout le monde. »
D’où qu’il vienne, cet argent ne pourra plus être dépensé plus tard par le gouvernement, à moins de le récupérer d’une manière ou d’une autre.
« Financièrement parlant, la Flandre est en bonne santé. C’est justement ce qui nous permet d’aider les entreprises et les familles en temps de crise. En investissant l’argent dans des projets de développement durable des entreprises, nous contribuons à la fois à notre indépendance énergétique, au maintien de finances saines et à la lutte contre le dérèglement climatique. C’est pourquoi nous devons également suivre une troisième voie : aider les nombreuses familles intéressées par la pose de panneaux solaires, par des travaux d’isolation, par des scans énergétiques, par des coopérations au niveau des quartiers, par des pompes à chaleur ou par des batteries domestiques. Technologiquement, les possibilités sont déjà nombreuses, mais dans le chef des entreprises et des particuliers, on constate une grande ignorance. Un changement de comportement peut aussi rapporter beaucoup sur le plan économique. »
[3]Crise de l’énergie : l’indispensable révolution du fédéralisme belge
Vous n’êtes pas le seul à formuler des revendications. Le gouvernement sera-t-il capable d’aboutir à une solution dans les jours qui viennent ?
« Les discussions sont constructives. Il est vrai que le CD&V est très demandeur d’une augmentation des allocations familiales. Et globalement, nous devons veiller à ce que les frais de personnel et de fonctionnement, qui subissent déjà une augmentation de 10 pour cent, n’entravent pas trop nos investissements, sinon nous condamnerions les prochains gouvernements à des coûts supplémentaires en matière d’infrastructure, etc. »
La N-VA, de son côté, dit que le déficit budgétaire ne peut pas continuer d’augmenter.
« Ça, c’est le rôle du ministre du Budget, Matthias Diependaele (N-VA). Quoi qu’il en soit, je ne peux pas imaginer que la semaine prochaine, Jan Jambon n’annonce aucune mesure en matière d’énergie. »
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/budget-flamand-les-gueguerres-entre-n-va-et-open-vld-compliquent-la-donne/
[2] https://daardaar.be/rubriques/economie/crise-de-lenergie-nos-politiques-ne-pourront-pas-eviter-lappauvrissement-collectif/
[3] https://daardaar.be/rubriques/economie/crise-de-lenergie-lindispensable-revolution-du-federalisme-belge/