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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

La télé en différé, une aubaine pour les chaînes flamandes

([Culture et Médias, Economie] 2022-08-01 (De Tijd))


Avec la saison télévisuelle la plus importante de l’année à leurs portes, les diffuseurs flamands sortent la grosse artillerie. Mais contrairement aux années passées, elles gagneront également de l’argent grâce aux téléspectateurs qui ont renoncé à regarder la télévision en direct.

L’été touche à sa fin, ce qui signifie qu’il y aura bientôt quelque chose à regarder à la télévision flamande. Tous les grands groupes de médias flamands (DPG avec VTM, SBS avec Play, et les chaînes publiques de la VRT) ont dévoilé, ces derniers jours, leurs grilles des programmes pour l’automne, à savoir la saison la plus importante de l’année du point de vue commercial.

Les chaînes de VTM misent depuis longtemps sur le divertissement familial local, avec des émissions telles que « The Voice van Vlaanderen » ou « Het jachtseizoen » (La saison de la chasse, NDT), où des célébrités flamandes en cavale se font poursuivre. Sur les chaînes de Play, le célèbre quiz « De Allerslimste mens ter wereld » va attirer les foules à coup sûr tandis que le patron de Studio 100, Gert Verhulst, aura la tâche délicate de mener un talk-show sur l’actualité en début de soirée.

Dorénavant, ces valeurs sûres devront faire face à la concurrence d’une VRT davantage axée sur le divertissement, avec « The Greatest Dancer van Vlaanderen », une émission grandiose présentée par Aster Nzeyimana, journaliste sportif de grande renommée, et « For One Night Only », une émission où Niels Destadsbader et d’autres stars masculines flamandes se mettront intégralement à nu face au public, afin de sensibiliser les spectateurs au cancer.

[1]Conner Rousseau : « Je ne pense pas que ma participation à The Masked Singer ait nui à qui que ce soit. »

Le modèle médiatique en révolution



Malgré la concurrence acharnée que se livreront les différents médias, cette saison télévisuelle devrait s’annoncer plus tranquille sur le plan financier. Ceci s’explique par le nouveau mode de consommation des émissions. En effet, ces dernières années, le modèle médiatique a subi une révolution. Le téléspectateur a désormais le loisir de regarder les émissions après leur diffusion, mais aussi de passer les annonces publicitaires. Les médias sont donc forcés de trouver un nouveau moyen de rester rentables, tandis que le spectateur suit de moins en moins le menu qui lui est proposé.

Mais à tout problème, il y a une solution : les groupes télévisuels et les opérateurs ont conclu un pacte, l’année passée, visant à empêcher les spectateurs de passer les publicités. Par conséquent, même le téléspectateur qui regarde une émission une heure, une semaine ou un mois plus tard, sur quelque chaîne que ce soit, sera soumis à au moins une forme de publicité.

[2]Bart De Wever omniprésent dans les émissions flamandes de divertissement

Il en résulte un phénomène nouveau : les chaînes commerciales se réjouissent aujourd’hui de chiffres d’audimat qui les auraient fait pleurer il y a quelques années seulement. La directrice de la programmation de Play, Annick Bongers, a ainsi fièrement constaté, la semaine passée, que la série de fiction « Nonkels » n’avait attiré que 150 000 téléspectateurs en direct, mais qu’à la fin de la semaine, la série avait été regardée par 1 million de Flamands. Aucun problème, donc, vu le nouveau contexte.

« L’ère de la télévision traditionnelle est révolue. Le programmateur qui offre au téléspectateur du bon contenu et une bonne expérience utilisateur peut être certain que ses émissions seront regardées. »

En déclarant la mort du visionnage linéaire de la télévision, Bongers n’y est pas allée par quatre chemins : « 70 pour cent de notre public regarde nos émissions en différé. L’ère de la télévision traditionnelle est révolue . » Et la directrice d’ajouter que les chaînes de Play n’entendent pas s’échiner outre mesure à caser stratégiquement leurs émissions dans leurs grilles, car les téléspectateurs trouveront de toute façon leur bonheur.

Le visionnage en temps réel n’est plus une nécessité sur le plan financier



Chez VTM, on ne se risque pas à aller si loin. « 60 pour cent du public de VTM regarde les émissions au moment de leur diffusion », a commenté Dirk Lodewyckx, directeur TV, streaming et radio chez DPG Media, en marge de la présentation de la grille d’automne des programmes de VTM. Dès lors, ses chaînes continueront d’investir tant dans la télévision linéaire que dans la télévision à la demande. « Nous suivons le téléspectateur. Et c’est justement pour cette raison que nous avons été les premiers à développer notre plateforme en ligne, VTM Go, qui a récolté plus de 100 millions de vues. Ceci étant dit, le téléspectateur considère qu’il est aussi important de pouvoir partager un moment en famille, plusieurs générations confondues, devant le petit écran. »

La différence par rapport au passé, c’est que le visionnage en temps réel ne constitue plus une nécessité sur le plan financier. Voilà de quoi simplifier la vie des producteurs d’émissions. Dirk Lodewyckx : « Par exemple, en 2019, nous avions déjà établi que si nous offrons au téléspectateur du contenu de qualité et une bonne expérience utilisateur, nos émissions seront regardées de toute façon. Il a certes fallu un peu de temps pour que le modèle économique devienne concluant, mais aujourd’hui, nous y sommes. Et ce n’est que justice : les menus gratuits, ça n’existe pas . »

[3]La surprenante évolution des médias flamands pendant la crise sanitaire

La VRT ne vit pas (que) de la publicité, mais il est un fait que ces dernières années, elle a dû faire le grand écart entre la télévision linéaire et à la demande. « Parfois, j’ai l’impression que je suis en train de construire une maison neuve avec des briques de ma maison actuelle », a déclaré il y a un an le directeur de la chaîne Eén.

Il n’en demeure pas moins que la VRT aussi semble de plus en plus à l’aise dans cette nouvelle réalité. Elle a développé un modèle hybride, mêlant des schémas télévisuels classiques et une plateforme en ligne de plus en plus aboutie, VRT Nu, rebaptisée depuis lundi VRT MAX.



[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/conner-rousseau-je-ne-pense-pas-que-ma-participation-a-the-masked-singer-ait-nui-a-qui-que-ce-soit/

[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/bart-de-wever-omnipresent-dans-les-emissions-flamandes-de-divertissement/

[3] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/la-surprenante-evolution-des-medias-flamands-pendant-la-crise-sanitaire/



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-- Larry Wall in <199707300650.XAA05515@wall.org>