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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Crise de l’énergie: nos politiques ne pourront pas éviter l’appauvrissement collectif

([Economie, Opinions, Politique] 2022-08-01 (Het Laatste Nieuws))


« Les cinq à dix prochains hivers seront difficiles », a déclaré le Premier ministre en marge d’une visite d’entreprise. Tadam ! Jour après jour, les prix de l’énergie atteignent de nouveaux records. Et celui d’hier sera battu demain. Les économistes s’accrochent à leurs courbes, et les citoyens à leurs factures. En pleine vague de chaleur, nous en sommes réduits à nous demander comment, cet hiver, nous pourrons nous chauffer sans nous ruiner. Mais ce n’est pas tout, car aux années de vaches grasses succèdent les années de vaches maigres. Et maintenant, qu’allons-nous faire ?

Winter is coming . L’hiver vient. Nous l’avions bien compris. Après les vacances, place à la récession. Loin de nous l’idée de reprocher aux politiques de prendre des vacances en famille, mais nous posons la question : ont-ils pu trouver un coin à l’ombre du soleil estival pour concocter un plan hivernal ? Allons-nous pomper toutes les réserves de gaz d’Europe ? Allons-nous faire tourner plus longtemps des centrales nucléaires réputées impossibles à maintenir ouvertes ? Allons-nous accélérer la production de sources d’énergie renouvelable ?

Ces dernières semaines, au niveau politique, nous avons vécu le calme pendant la tempête. Le Premier ministre a également déclaré : « Hope for the best, prepare for the worst. » Préparez-vous au pire ? Mais avons-nous prévu un plan ? À peine la phrase fut-elle prononcée que les réactions des politiques s’enchaînèrent, toutes plus futiles les unes que les autres. On ne perd pas les bonnes habitudes.

[1]Hausse des prix: voici comment améliorer le pouvoir d’achat des Belges

Reconnaissons-le franchement : nos politiques ne pourront pas éviter l’appauvrissement collectif. Une fois de plus, nous comprenons toute l’importance d’un budget en équilibre. Un simple coup d’œil sur les tableaux suffit pour s’en apercevoir : il sera très difficile de soutenir tout le monde, comme du temps de la pandémie. L’indexation automatique des salaires et les tarifs sociaux pour l’énergie constituent déjà une aide substantielle. Mais de là à supporter cinq à dix ans une telle augmentation des prix de l’énergie ? Voilà de quoi anéantir l’économie locale.

« L’inflation ne touchera pas que les citoyens. Elle touchera aussi les partis de gouvernement, du moins s’ils ne communiquent pas avec franchise et s’ils n’agissent pas de concert. »

S’il faut « accepter de payer le prix de notre liberté », comme l’a asséné Emmanuel Macron, certains auront le loisir de revenir au temps des bouillottes sous les draps et des boudins de porte. Toutefois, cela ne suffira pour le boulanger, qui doit bien cuire son pain, ni au gérant du fritkot, qui doit faire bouillir son huile. Hier, un boulanger a posté sur Twitter sa facture d’énergie : près de 4 300 euros par mois. Un de ses collègues n’est désormais plus ouvert que trois jours par semaine. D’autres indépendants jettent l’éponge, juste avant de couler.

Si, par sa déclaration, le Premier ministre sous-entend qu’une vie sans gaz russe nous coûtera des années de travail, il a raison. S’il soupçonne que la guerre en Ukraine peut encore durer longtemps, ce n’est sans doute pas un mauvais pari. Mais même en temps de paix, la Russie demeure un partenaire commercial difficile, car très peu fiable. Ce qui est clair, c’est que la Belgique ne peut pas s’en sortir seule. Nous avons entendu les signaux d’alarme. Cependant, il faut savoir que l’inflation ne touchera pas que les citoyens. Elle touchera aussi les partis de gouvernement, du moins s’ils ne communiquent pas avec franchise et s’ils n’agissent pas de concert. Toute déstabilisation sera du pain bénit pour Vladimir Poutine.

[2]Flambée des prix de l’énergie : l’électeur en tirera ses propres conclusions



[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/moins-de-regles-de-concurrence-plus-de-pouvoir-dachat/

[2] https://daardaar.be/rubriques/economie/flambee-des-prix-de-lenergie-lelecteur-en-tirera-ses-propres-conclusions/



FORTUNE DISCUSSES THE OBSCURE FILMS: #9

THE PARKING PROBLEM IN PARIS: Jean-Luc Godard, 1971, 7 hours 18 min.

Godard's meditation on the topic has been described as
everything from "timeless" to "endless." (Remade by Gene
Wilder as NO PLACE TO PARK.)