Les réseaux sociaux font de plus en plus office de pilori social
([Opinions, Société] 2022-05-01 (Het Belang Van Limburg))
- Reference: 2022-05_apps-426559_1920
- News link: https://daardaar.be/rubriques/opinions/les-reseaux-sociaux-font-de-plus-en-plus-office-de-pilori-social-ou-les-suspects-sont-condamnes-sans-objection/
- Source link: https://www.hbvl.be/cnt/dmf20220529_96501807
Un jour, ils nous ont promis un avenir meilleur. Les Facebook, Twitter et autres TikTok de ce monde. Ce que les anciens médias étaient capables de faire, les réseaux sociaux l’ont fait : offrir un mégaphone à chacun·e de nous. Non seulement ils ont permis de tisser plus rapidement des liens sociaux pour lutter contre l’individualisation rampante. Mais du jour au lendemain, les opprimés ont aussi pu faire entendre leur voix. Et les réseaux sociaux ont renversé des dictatures, comme en témoigne le Printemps arabe.
Nous savons aujourd’hui que toute médaille a son revers. Les fake news et les propos haineux n’ont jamais été diffusés aussi facilement. Les réseaux sociaux font de plus en plus office de pilori social, où les suspects sont condamnés sans objection. C’est ce qui est arrivé à un adolescent limbourgeois de 15 ans qui s’est rendu au We R Young à Hasselt. Ce festival a été évacué la semaine dernière à la suite de rumeurs concernant des « piqûres sauvages ». Très vite a circulé sur les réseaux une vidéo, dans laquelle le jeune garçon était désigné à tort comme le coupable. Résultat : un raz-de-marée de messages de haine et de menaces directes.
Ces lynchages virtuels ne sont pas seulement dangereux pour la personne qui en fait les frais, ils nuisent aussi à la société tout entière. Au fil du temps, nous avons abrogé la loi du talion – œil pour œil, dent pour dent. Il incombe désormais à la police et à la justice de statuer sur les crimes éventuels. De cette façon, nous avons recouvert nos instincts primaires d’une fine couche de vernis. Or c’est précisément cette précieuse couche, le fondement sur lequel repose toute notre société, qui est aujourd’hui érodée par les réseaux sociaux.
[1]Désinformation sur les réseaux sociaux, une fatalité ?
La question est de savoir comment mettre un terme à cette évolution toxique. Comment empêcher les citoyens de jouer aux juges à coups de réseaux sociaux ? Les adolescents d’aujourd’hui constituent la première génération ayant grandi dans le monde des réseaux sociaux. Plus encore, pour eux, c’est le monde. Il est essentiel de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeune âge, aux dangers et aux pièges. Tout comme il est crucial que les adultes donnent le bon exemple.
Mais les entreprises aux manettes des réseaux sociaux ont une responsabilité au moins aussi importante. Si une plateforme chinoise comme TikTok a commencé par diffuser des vidéos qui amusent la galerie, elle est devenue bien plus que ça. Images de la guerre en Ukraine, propagande d’extrême droite, accusations contre un jeune de 15 ans sont diffusées sans être vraiment contrôlées. Cette situation n’est plus tenable. Ces entreprises continuent de se comporter comme si elles étaient des géants du divertissement en dehors de la société, alors qu’elles ont un impact dévastateur sur cette même société.
[2]{Pour la petite histoire} Les réseaux sociaux, ces petits villages
[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/desinformation-sur-les-reseaux-sociaux-une-fatalite/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/pour-la-petite-histoire-les-reseaux-sociaux-ces-petits-villages/
Nous savons aujourd’hui que toute médaille a son revers. Les fake news et les propos haineux n’ont jamais été diffusés aussi facilement. Les réseaux sociaux font de plus en plus office de pilori social, où les suspects sont condamnés sans objection. C’est ce qui est arrivé à un adolescent limbourgeois de 15 ans qui s’est rendu au We R Young à Hasselt. Ce festival a été évacué la semaine dernière à la suite de rumeurs concernant des « piqûres sauvages ». Très vite a circulé sur les réseaux une vidéo, dans laquelle le jeune garçon était désigné à tort comme le coupable. Résultat : un raz-de-marée de messages de haine et de menaces directes.
Ces lynchages virtuels ne sont pas seulement dangereux pour la personne qui en fait les frais, ils nuisent aussi à la société tout entière. Au fil du temps, nous avons abrogé la loi du talion – œil pour œil, dent pour dent. Il incombe désormais à la police et à la justice de statuer sur les crimes éventuels. De cette façon, nous avons recouvert nos instincts primaires d’une fine couche de vernis. Or c’est précisément cette précieuse couche, le fondement sur lequel repose toute notre société, qui est aujourd’hui érodée par les réseaux sociaux.
[1]Désinformation sur les réseaux sociaux, une fatalité ?
La question est de savoir comment mettre un terme à cette évolution toxique. Comment empêcher les citoyens de jouer aux juges à coups de réseaux sociaux ? Les adolescents d’aujourd’hui constituent la première génération ayant grandi dans le monde des réseaux sociaux. Plus encore, pour eux, c’est le monde. Il est essentiel de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeune âge, aux dangers et aux pièges. Tout comme il est crucial que les adultes donnent le bon exemple.
Mais les entreprises aux manettes des réseaux sociaux ont une responsabilité au moins aussi importante. Si une plateforme chinoise comme TikTok a commencé par diffuser des vidéos qui amusent la galerie, elle est devenue bien plus que ça. Images de la guerre en Ukraine, propagande d’extrême droite, accusations contre un jeune de 15 ans sont diffusées sans être vraiment contrôlées. Cette situation n’est plus tenable. Ces entreprises continuent de se comporter comme si elles étaient des géants du divertissement en dehors de la société, alors qu’elles ont un impact dévastateur sur cette même société.
[2]{Pour la petite histoire} Les réseaux sociaux, ces petits villages
[1] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/desinformation-sur-les-reseaux-sociaux-une-fatalite/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/pour-la-petite-histoire-les-reseaux-sociaux-ces-petits-villages/