Mieux vaut une éolienne dans son jardin qu’un Russe dans sa cuisine
([Economie, Opinions] 2022-03-01 (De Standaard))
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Espérons que notre esprit de solidarité avec l’Ukraine ne s’évapore pas à la première station-service. Les prix du gaz et de l’électricité avaient déjà explosé avant même que les chars de Poutine ne franchissent la frontière. Maintenant que la guerre fait rage, c’est au tour des prix à la pompe de partir en flèche : 2,079 € pour le diesel et 1,951 € pour l’essence – dont une petite moitié d’accises. Nous savons aujourd’hui comment, et dans quelle mesure, le gouvernement compte rendre l’addition moins salée à la pompe
Cela n’empêchera pas les populistes de critiquer un État qui s’enrichit sur le dos des travailleurs. Mais le grand gagnant, à la pompe, c’est finalement Vladimir Poutine. De tout le pétrole consommé en Europe, quelque 27 % proviennent de Russie. C’est avec cet argent qu’il a pu construire son armée et constituer les réserves financières nécessaires pour partir en guerre. Ne nous leurrons pas : nous ne pourrons pas mettre fin à cette agression sans en payer le prix en tant que citoyens.
Que signifie la hausse du prix de l’essence ? Pour une partie de la population, tout juste une soirée de moins au restaurant. Les détenteurs de voitures de société (ils sont un demi-million) ne verront aucune différence – preuve du caractère anormal, antisocial de ce système. Pour les autres — et ils sont nombreux — la hausse du prix à la pompe est un véritable souci financier.
Une mesure générale de baisse des accises ne tient aucun compte des différences dans les besoins réels de la population. Elle ne réduit absolument pas la demande. Et si pour de nombreux citoyens, elle est effectivement essentielle à court terme, elle n’a aucun effet sur notre dépendance au gaz et au pétrole russes. Sur ce point, la Flandre devrait plutôt investir dans les projets d’isolation et dans les pompes à chaleur.
Même avec des subventions, l’accélération de la transition énergétique aura un coût, ne fût-ce qu’en termes de redéfinition de nos priorités. La nouvelle est restée locale, mais lors de l’inauguration de deux nouvelles éoliennes à Zoersel, exactement quatre jours après l’invasion russe en Ukraine, la gouverneure de la province d’Anvers, Cathy Berx, a rappelé à quel point il est difficile d’obtenir un permis pour construire des éoliennes terrestres, l’opposition à ces projets devenant « de plus en plus virulente, voire agressive ». En Flandre occidentale, on ne parvient pas à s’entendre sur le trajet de la ligne à haute tension Ventilus, pourtant indispensable si on veut transporter vers l’intérieur des terres l’électricité générée dans les parcs éoliens offshore. Aux Pays-Bas, la question épineuse des choix d’implantation des éoliennes aura des répercussions sur les élections communales toutes proches.
L’emplacement d’éoliennes doit être choisi avec soin, en tenant compte du soutien public et d’une répartition équitable des avantages et des inconvénients. Que la solidarité avec l’Ukraine ne s’arrête pas au prochain projet éolien ! Pour conclure sur une boutade : ne vaut-il pas mieux une éolienne dans son jardin qu’un Russe dans sa cuisine ?
Cela n’empêchera pas les populistes de critiquer un État qui s’enrichit sur le dos des travailleurs. Mais le grand gagnant, à la pompe, c’est finalement Vladimir Poutine. De tout le pétrole consommé en Europe, quelque 27 % proviennent de Russie. C’est avec cet argent qu’il a pu construire son armée et constituer les réserves financières nécessaires pour partir en guerre. Ne nous leurrons pas : nous ne pourrons pas mettre fin à cette agression sans en payer le prix en tant que citoyens.
Que signifie la hausse du prix de l’essence ? Pour une partie de la population, tout juste une soirée de moins au restaurant. Les détenteurs de voitures de société (ils sont un demi-million) ne verront aucune différence – preuve du caractère anormal, antisocial de ce système. Pour les autres — et ils sont nombreux — la hausse du prix à la pompe est un véritable souci financier.
Dépendance au gaz et pétrole russe
Une mesure générale de baisse des accises ne tient aucun compte des différences dans les besoins réels de la population. Elle ne réduit absolument pas la demande. Et si pour de nombreux citoyens, elle est effectivement essentielle à court terme, elle n’a aucun effet sur notre dépendance au gaz et au pétrole russes. Sur ce point, la Flandre devrait plutôt investir dans les projets d’isolation et dans les pompes à chaleur.
Même avec des subventions, l’accélération de la transition énergétique aura un coût, ne fût-ce qu’en termes de redéfinition de nos priorités. La nouvelle est restée locale, mais lors de l’inauguration de deux nouvelles éoliennes à Zoersel, exactement quatre jours après l’invasion russe en Ukraine, la gouverneure de la province d’Anvers, Cathy Berx, a rappelé à quel point il est difficile d’obtenir un permis pour construire des éoliennes terrestres, l’opposition à ces projets devenant « de plus en plus virulente, voire agressive ». En Flandre occidentale, on ne parvient pas à s’entendre sur le trajet de la ligne à haute tension Ventilus, pourtant indispensable si on veut transporter vers l’intérieur des terres l’électricité générée dans les parcs éoliens offshore. Aux Pays-Bas, la question épineuse des choix d’implantation des éoliennes aura des répercussions sur les élections communales toutes proches.
Répartition équitable
L’emplacement d’éoliennes doit être choisi avec soin, en tenant compte du soutien public et d’une répartition équitable des avantages et des inconvénients. Que la solidarité avec l’Ukraine ne s’arrête pas au prochain projet éolien ! Pour conclure sur une boutade : ne vaut-il pas mieux une éolienne dans son jardin qu’un Russe dans sa cuisine ?